Au moment où Jacmel s’apprête à se lancer dans les festivités populaires, beaucoup de carnavaliers qui ne peuvent pas prendre la route de Martissant pour venir se réjouir dans le Sud’est s’enveloppent dans la tristesse. D’autres encore disent qu’il ne faut pas investir dans le carnaval pour s’occuper des gens vivant dans les camps de déplacés. Beaucoup de revendications bouillonnent aussi chez les carnavaliers qui ne peuvent pas venir par aucune des voies (terrestre, maritime et aérienne.)
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Faut-il mettre en berne les traditions ? Le carnaval, c’est comme les saisons. Quand elles arrivent, elles s’imposent comme un fait. En ce sens, le ministère de la Culture et de la Communication se met à la page de nos traditions. Un thème est retenu cette année pour la capitale culturelle d’Haïti : « Jacmel debout ! » Les zèl Mathurin, les grosses têtes, les jambes de bois, les chaloska, les gros dadas, les trese riban et toute une kyrielle de troupes de danses, de bandes à pied vont créer une ambiance du tonnerre à l’avenue Baranquilla, haut lieu du carnaval à Jamel.
Le directeur de la section communication du carnaval de Jacmel, Ancion Pierre Paul, voit les choses en grand. Pour lui, ce carnaval a tous les atouts pour entrer en compétition sur le marché mondial. N’étant pas un rêveur aux bras coupés, il entraine son équipe dans le monde 2.0. « Pour mettre en valeur notre carnaval, notre comité travaille 17 heures par jour pour jeter les bases d’une structure pérenne. Nous avons fait des pages facebook, instagram, X, tik tok, carnaval de Jacmel, une chaîne sur Youtube. Un site web : www.carnavaldejacmel.org Nous organisons aussi des émissions de radio pour écouter les propositions de la population, et également pour faire des propositions. »
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Tout en nous soulignant ces éléments importants, Ancion informe qu’Élie Blaise est la voix autorisée à parler au nom du Comité du carnaval 2025. Il a profité de cette occasion pour nous présenter les membres du comité organisateur : Frantz PIERRE-LOUIS (coordonateur) ; Frantz CADET (secrétaire) ; Mante Mary MARDY (trésorier) ; Ancion Pierre PAUL (responsable de communication) ; Elie BLAISE (porte-parole) ; Mme Daphnée PETION (responsable des relations publiques) ; Ilrique PERIN (responsable artistique).
Pour le comité d’appui, il a cité les membres suivants : Jim Jacob PIERRE (coordonnateur adjoint) ; Yvadouin JEAN-PIERRE (secrétaire adjoint) ; Mme Farah CALIXTE (adjointe de la communication) ; Mme Marie Gabriel PIERRE-SAINT (adjointe des relations publiques) ; Jules ANDRE (responsable artistique adjoint).
Pour que Jacmel devienne la vitrine de la capitale culturelle d’Haïti, a fait savoir, Ancion, la ville a jeté son dévolu sur le chorégraphe et metteur en scène Brusma Baphnis. Président et directeur artistique de la compagnie Haïti Tchaka Dance, ce professionnel qui a des kilomètres d’expériences derrière lui a investi les lieux. Depuis le jeudi 6 février, il se donne à fond dans la salle du centre de Convention de Jacmel. 270 danseurs venus de diverses troupes de danse sont aux commandes de ce chorégraphe. Ils le suivent au doigt et à l’œil.
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Comment sera ce défilé à l’avenue Baranquilla, le dimanche 23 février ?
Le chorégraphe ne se fait pas prier pour nous répondre : « Ce défilé artistique va déployer sur le parcours l’histoire de notre peuple et sa situation sociale. Jacmel debout présentera ce tableau : nous aurons au défilé un groupe de jeunes exhibitionnistes. Ces jeunes seront suivis par une danse au tempo du rythme traditionnel haïtien Afrika (Indien). Je vous ferai remarquer que cette danse présentera les premiers habitants d’Haïti, les Taïnos, qui furent massacré par les Espagnols. Nous ferons un voyage rétrospectif dans le temps, allant de la vie des premiers habitants de l’Ile, à l’arrivée des esclaves africains dans la colonie de Saint-Domingue. Nous mettrons en relief les différentes étapes qu’ils ont vécues pendant la période coloniale jusqu’à la création de cette nation. »
À cette chorégraphie à laquelle participent 270 danseurs, le public se rincera les yeux sur l’histoire d’Haïti déployée en période précolombienne, esclavagiste et de l’indépendance. À travers les danses Ibo, Congo, Dahomey/Zepòl, affranchi, contre danse et rara, c’est la vie qui chantera en couleurs et en musique au carnaval de Jacmel, la belle.
Thatessiana Thomas
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