le mercredi 9 avril 2025, à l’hôpital Camejo. À l’heure de partir, elle était entourée de sa fille, Danielle. Tante Anise, lui a donné le courage ce jour-là pour annoncer à tous ses proches parents, amis ici et à l’étranger, la nouvelle de cet au revoir.
Elle avait juste 72 ans. Tous ceux qui ont côtoyé Anise connaissait son grand rire heureux, sa joie contagieuse et aussi le grand amour qu’elle couvait pour son prochain dans son coeur. C’était une femme qui avait le sens du partage.

Quand elle vous invite à vous asseoir, la tasse de café fumante est prête et s’accompagne d’un pain aussi bon que son cœur. Notre tante avait aussi le don de la parole si chère à une lodyanseuse. Quand elle vous entraine dans une histoire du temps longtemps, on restait vissé sur son fauteuil pour découvrir une Haïti où il faisait bon vivre. Avec elle, le paysage était vert comme l’espoir ; les jardins accueillaient les coumbites avec la joie de se retrouver entre compères et commères, entre frères et sœurs, entre familles, puisque tout le monde se connaissait comme le fond de ses poches.
Notre tante avait toujours une histoire de la rivière Cormier à déployer au fil des faits et des événements passés au travers des années. Ce cours d’eau de moyenne importance a rythmé la vie d’Anise. Le temps d’un dialogue, les gens arrivent. L’arôme délicieux du café se répand à la ronde ; l’odeur agréable et pénétrante de grandes marmites bien assises sur des roches de feu envahit la plaine de Cormier. Les gens viennent l’un après l’autre. La parole circule. On rit de bon cœur. Anise les invite à s’asseoir et à prendre une bonne tasse de café.
Chez Anise, on ne voit pas le temps passer. Le moment de dîner arrive. Comme par enchantement, les gens montent un bon cheval. Quatre, cinq, six, sept, huit personnes se répartissent ici et là dans la cour. Anise sert à manger à tout le monde. On se restaure au petit bonheur en ronronnant de contentement. Elle sait cuisiner de bons petits plats qui vous donnent envie de revenir à Cormier.
Le départ de Tante Anise est salué par toutes celles et tous ceux qui l’ont aimée. On gardera pour le reste de temps de notre terrestre existence, une image exemplaire de cette grande dame de la Cité d’Anacaona. Par sa vie droite et intègre, elle sera constamment dans notre cœur comme l’emblème de Cormier. Pour nous, Léogâne gardera l’image d’une femme simple, tranquille qui a donné le meilleur d’elle-même pour que la vie soit un tant soit peu meilleure autour d’elle-même et sa communauté.
Pour parodier Eugène Ionesco, nous dirons : si Anise est créée à l’image de Dieu, Anise ne mourra pas. Dieu ne laissera pas s’éteindre son image.
Claude Bernard Sérant
Votre neveu qui vous aime
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