
« L’heure est grave. Le droit à la santé est en péril en Haïti », déclare-t-elle.
L’activiste sociale dresse, dans ses propos, un tableau sombre du système de santé haïtien en proie à l’effondrement, miné par l’insécurité, l’abandon institutionnel et une crise humanitaire grandissante.
« À cause de la montée de l’insécurité, la majorité des hôpitaux dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans d’autres départements sont fermés. L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), communément appelé l’hôpital général et ceux se trouvant dans ses environs, qui regroupent des pharmacies, sont à l’abandon. La zone est impraticable », souligne-t-elle.
Son constat vient rappeler que, dans certaines zones de la capitale, il est devenu quasi impossible d’accéder aux soins de santé, tant pour les femmes enceintes que pour les enfants souffrant de malnutrition ou d’autres maladies. Aussi le système de santé est paralysé au même titre que les autres services publics essentiels.
« À l’heure où Port-au-Prince sombre dans l’enfer des gangs, les femmes et les filles sont violées tous les jours. On ne saura jamais combien. Les gens vivent dans des conditions inhumaines dans ces camps de déplacés. Ils n’ont même pas droit à l’eau potable. Des enfants dorment à même le sol », poursuit Wooselande tout en soulignant l’ampleur de la crise humanitaire qui sévit dans les sites de déplacés qui ont accueilli des milliers de familles fuyant la violence armée.

Le constat est accablant. Tandis que les infrastructures sanitaires s’effondrent, les besoins augmentent, et les populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, sont laissées à elles-mêmes. Le RHJS appelle à une réaction immédiate de l’État haïtien.
« La situation humanitaire du pays est plus que désastreuse. L’État doit prendre ses responsabilités pour permettre à la population de jouir pleinement de ses droits à la santé garantis par la Constitution haïtienne et des instruments juridiques internationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme », insiste-t-elle, rappelant que le droit à la santé est un droit fondamental, et non une faveur. « L’État doit comprendre que le droit à la santé est un droit humain. Tous les Haïtiens devraient être en mesure de jouir de leur droit à la santé en raison de leur nature humaine », soutient-elle.
En cette Journée mondiale dédiée au bien-être de la mère et du nourrisson ainsi que sur la famille et la communauté en bonne santé, Wooselande Isnardin souligne que l’État, la société civile, les partenaires internationaux et les médias ont pour devoir de s’engager dans un plaidoyer actif pour la reconstruction d’un système de santé accessible, sécuritaire et digne en Haïti.
Joubert Joseph
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