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Une instabilité rentable

Haïti et la RDC, conflits Internes ou stratégies d’exploitation

La Rédaction Par La Rédaction
13 mars 2025
Dans Actualités, Nationales
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Une injustice sociale à réparer dans les camps de nos déplacés

Le camp de déplacés du lycée Marie Jeanne

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Par Marnatha I. TERNIER

Le 27 février 2025, devant l’Assemblée nationale dominicaine, le président Luis Abinader a officiellement classé les gangs armés haïtiens comme organisations terroristes. D’un côté, cette désignation ouvre la voie à une coopération plus étroite avec les États-Unis dans la lutte contre le crime transnational. De l’autre, elle pourrait servir de prétexte à une pression diplomatique et économique accrue sur Haïti, voire à une intervention sécuritaire sous couvert de lutte contre l’insécurité.

Le président de la république démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo

Présenté comme une réponse à l’escalade de la violence, ce décret entraîne des sanctions juridiques plus sévères mais soulève également des préoccupations majeures en matière de droits humains.

Au-delà de son apparence légitime, cette décision interroge comment les gouvernements manipulent-ils la perception du bourreau et de la victime pour justifier l’usage de la force et asseoir leur pouvoir ?

Friedrich Nietzsche, dans L’Antéchrist (1888), dénonçait déjà cette dynamique quand il affirmait : « Les faibles et les ratés doivent périr : première proposition de notre amour des hommes. Et l’on doit même les aider à disparaître. »

Cette formule de Nietzsche illustre comment la légitimation de la répression peut résulter d’une inversion des rôles, où l’opprimé devient un prétexte à l’expansion du pouvoir sécuritaire et politique. Il s’agit par-là d’une instrumentalisation du chaos qui n’est pas propre à Haïti et qui trouve un parallèle frappant en République démocratique du Congo (RDC).

Haïti et la RDC : deux modèles d’instabilité exploitée

Le Conseil Présidentiel de Transition-CPT lors de la cérémonie d’Installation du nouveau gouvernement de Transition à la Villa d’Accueil

Haïti et la RDC partagent une histoire marquée par des violences internes souvent exacerbées par des intérêts externes. Cependant, si leurs conflits diffèrent, par leur contexte historique, géographique et géopolitique, tout cela présente néanmoins des similitudes frappantes dans leur exploitation par certaines puissances étrangères.

Tableau comparatif : Haïti vs. RDC

Position géographique et géopolitique

Île des Caraïbes. 27 750 km². Des ressources limitées. Une forte dépendance aux importations. Haïti subit la pression croissante de la République dominicaine et l’influence persistante des États-Unis, du Canada et de la France.

Colosse d’Afrique centrale. 2,3 millions de km². Riche en ressources minières stratégiques (cobalt, or, coltan). La RDC est située au cœur de rivalités régionales impliquant le Rwanda, l’Ouganda et des entreprises multinationales.

Forces de sécurité

Police nationale d’Haïti (PNH) : 10 000 agents pour 11 millions d’habitants (1 policier pour 1 100 habitants).

Police nationale du Congo (PNC) : 118 421 policiers pour 68 millions d’habitants (1 policier pour 602 habitants).

Pour Haïti

Nombre de groupes armés : plus de 300 gangs, principalement à Port-au-Prince.

266 groupes armés actifs dans les provinces orientales de la RDC.

Le camp de déplacés du lycée Marie Jeanne

Ressources stratégiques

Contrôle territorial et infrastructures : 80 % de la capitale sous contrôle des gangs.

Mines stratégiques (or, coltan, cobalt) attisant les convoitises internationales.

Facteurs internes

Conflits ancrés dans des rivalités politiques et économiques internes, exacerbés par la fragmentation politique, la corruption et la faiblesse de l’État.

Marquée par des tensions ethniques et des rivalités locales, exploitées par des acteurs extérieurs pour prolonger l’instabilité.

Soutien extérieur

République dominicaine et États-Unis impliqués dans le financement des armes et les influences politiques.

Rwanda et Ouganda accusés de soutenir des groupes rebelles pour piller les ressources congolaises.

Victimes principales

5 600 morts en 2024, plus de 1 millions de déplacés.

Massacres et déplacements forcés de populations civiles, avec des millions de réfugiés (UNHCR).

L’exploitation économique de l’instabilité

Dans ces deux pays, les conflits ne sont pas uniquement des crises internes : ils profitent à des acteurs économiques et géopolitiques étrangers.

En RDC :

Exploitation minière : le Rwanda et l’Ouganda facilitent le trafic illégal de minerais (coltan, or, cobalt).

La Cour internationale de justice a condamné l’Ouganda à 325 millions de dollars pour pillages (1998-2003). (CIJ, 2003)

Investissements étrangers :

En 2024, Joe Biden a annoncé un prêt de 553 millions de dollars pour moderniser le corridor ferroviaire de Lobito, facilitant l’exportation des minerais congolais (source : Agence Ecofin).

Présence chinoise et russe:

En janvier 2024, un avenant au “contrat du siècle” entre la RDC et la Chine a rééquilibré les termes du partenariat, attribuant désormais 55 % des bénéfices à la RDC contre 45 % aux entreprises chinoises. Initialement conclu en 2008, l’accord favorisait largement la partie chinoise, dont les gains étaient estimés à 76 milliards de dollars, tandis que la RDC ne recevait que 3 milliards en infrastructures réalisées. (Source : TV5Monde).

En septembre 2021 la société Alrosa a signé un accord avec la Société minière de Bakwanga pour exploiter les diamants congolais. Peu d’informations publiques sont disponibles sur l’évolution de cet accord entre la RDC et la Russie. (Source: RFI.FR)

En Haïti :

Trafic d’armes : la majorité des armes utilisées par les gangs proviennent des États-Unis, transitant par la République dominicaine, avec des zones-clés comme Croix-des-Bouquets (ONU, 2023).

Contrôle maritime: 

Dans une nouvelle délimitation maritime controversée, officialisée dans des documents des Parlementaires dominicains, Haïti aurait perdu environ 39 000 km² de territoire maritime au profit de la République dominicaine (Voir : Anciennes et nouvelles limites). Régie par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS, 1982), cette perte restreint les droits d’Haïti sur l’exploration et l’exploitation des ressources marines.

Chaque État côtier dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) de 200 milles marins (370 km) à partir de ses côtes, où il exerce des droits souverains. Cette redéfinition profiterait à la République dominicaine, renforçant son contrôle stratégique, facilitant le commerce illégal de drogue transitant par Haïti vers les États-Unis et ouvrant l’accès aux ressources minières sous-marines.

Si la responsabilité première incombe à Haïti pour ne pas s’être déclaré “État archipel”, un statut qui lui aurait permis d’étendre sa juridiction maritime, il semble désormais difficile de récupérer ces zones stratégiques. D’autant plus que la République dominicaine aurait déjà concédé des droits d’exploitation à des entreprises étrangères pour l’extraction des ressources sous-marines (Voir documents en annexe).

Influence diplomatique : Washington soutient activement la République dominicaine, qualifiée “d’allié sûr” par Marco Rubio ce qui force automatiquement à une interrogation sur le rôle des États-Unis dans la stabilité régionale et dans l’instabilité en Haïti spécifiquement.

Une Instabilité orchestrée ?

Dans les deux cas, ces conflits ne sont pas simplement des affrontements internes. Ils permettent aux pays voisins et aux puissances internationales d’exploiter l’instabilité pour asseoir leurs influences et tirer profit des ressources naturelles du pays déstabilisé et toujours sous pressions internes.

Le décret d’Abinader pourrait servir de justification à une ingérence dominicaine en Haïti sous couvert de sécurité, masquant des intérêts économiques et stratégiques

Une politique sécuritaire sous couvert d’intérêts cachés

Derrière les discours sur la lutte contre l’insécurité, il est essentiel d’analyser et de rechercher les vrais bénéficiaires de ces crises :

En Haïti, la classification des gangs comme terroristes pourrait à l’avenir (un avenir pas trop lointain d’ailleurs) justifier une intervention étrangère, sous couvert d’assistance humanitaire ou sécuritaire.

En RDC, la prolifération des groupes armés légitime déjà une présence militaire étrangère et facilite sans cesse l’exploitation des ressources minières de ce pays.

Ainsi, le parallèle entre Haïti et la RDC démontre que l’instabilité dépasse souvent les frontières nationales pour devenir un outil de manipulation géopolitique et économique.

Pourquoi le Kenya dirige-t-il la mission en Haïti ? Stratégie concertée ou simple coïncidence ?

En septembre 2023, Luis Abinader et William Ruto, respectivement présidents de la République dominicaine et du Kenya, ont signé un Mémorandum d’Entente sur la coopération diplomatique entre leurs deux pays. Peu après, le Kenya, ancienne colonie britannique, s’est proposé pour diriger la force multinationale en Haïti, une initiative portée par les États-Unis et immédiatement soutenue par la République dominicaine.

Dans un contexte similaire, l’Ouganda, autre ex-colonie britannique, a récemment exprimé son intérêt pour une implication en Haïti, soulevant ainsi des interrogations sur l’influence des anciennes puissances coloniales dans la gestion de la crise haïtienne.

Le roi Charles III, souverain du Royaume-Uni et de 14 États du Commonwealth, est également à la tête de la Fondation du Roi Charles, impliquée dans la reconstruction de Port-au-Prince. Par ailleurs, les pays de la CARICOM, qui mènent les négociations politiques en Haïti, comptent huit (8) membres du Commonwealth, un territoire britannique d’outre-mer et cinq (5) membres associés, tous sous souveraineté britannique.

Dès lors, cette intervention est-elle une simple mission sécuritaire, ou s’agit-il d’un repositionnement géopolitique et économique orchestré par d’anciennes puissances coloniales et leurs alliés sous le masque de coopération et d’assistance ?

Ces crises sont-elles réellement des conflits internes, ou sont-elles savamment entretenues pour servir des intérêts extérieurs ?

In fine, il n’est pas inutile à ce stade des choses,  de se demander : quelle est la dimension exacte du gâteau haïtien à partager au bout du compte avec tous ses intervenants sur le triste sort du pays de Dessalines? Ou encore, quel est le deal exact qui est fait entre tous ces pays, anciens et nouveaux amis d’Haïti ?

Marnatha I. TERNIER

Références :

1.    UNHCR (2022). “Displacement crisis in DRC.”

2.    Agence Ecofin (2024). “Biden’s 553M investment in the Lobito corridor.”

3.    TV5Monde (2024). “China-RDC mining contract revision: a new balance of power.”

4.    Cour Internationale de Justice (2003). “Ouganda condamné pour pillage en RDC.”

5. Documents parlementaires dominicains sur la délimitation maritime – Congreso Nacional de la República Dominicana

6. Cartographie officielle des zones économiques exclusives en mer des Caraïbes – Organisation Hydrographique Internationale (OHI)

7.    United Nations Security Council (2023). “The role of foreign actors in the Haiti arms trade.

8.   Source officielle : Site web de la CARICOM

 

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