Dans le cadre de sa tournée dans le département de l’Artibonite, le Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS) a rencontré Yliette Supréma. Elle est cheffe de suivi à Solidarité Fanm Ayisyèn (SOFA), au Projet « Accès à l’eau potable et l’assainissement pour tous » (AEPAT). Dans la bouche d’Yliette, le concept « AEPAT», mis en œuvre à Saint Michel de l’Attalaye, devient « ASWADE ».
Ce projet appuyé financièrement par le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) vise la promotion de l’assainissement et l’hygiène dans nos villes de province. On le retrouve surtout dans les départements, communes et sections communales les plus frappées par l’épidémie de choléra et autres maladies féco-orales. Il est axé sur l’Approche communautaire pour l’assainissement total (ACAT). Mise sur pied par la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA), elle est supportée par tout un ensemble d’entités. On croisera sur le terrain des responsables des ministères de la Santé publique, de l’Éducation nationale, de l’Environnement ; des mairies de villes concernées, des organisations de la société civile, dont SOFA.
Les expériences de Yliette au sein du Projet AEPAT
La rencontre entre Yliette Supréna et l’équipe du RHJS se déroule de manière conviviale, entre tasse de café et de thé, au local de la Ferme-école d’agriculture biologique Délicia Jean de Saint-Michel de l’Attalaye, fondée par SOFA en 2014.
Yliette assure le poste de cheffe de suivi du projet AEPAT depuis trois (3) ans. Bien avant, elle occupait la fonction de superviseur de ce même projet. Désormais, son travail consiste à vérifier avec les superviseurs les travaux de terrain : collecter les données, les traiter, rédiger les rapports d’évaluation de son staff déployé à l’horizon.
Que fait cette femme de bureau et terrain ? « Je vérifie avec les superviseurs, les agents de terrain, ce qui doit être fait avant, pendant et après l’exécution du projet. Je participe également à la collecte des informations sur les ménages. Tel le nombre de familles vivant dans une localité », précise-t-elle.
Les localités concernées par ce projet
Dans cette commune de l’arrondissement de Marmelade, ce projet s’étend dans plus de huit localités ou sections communales : Nanda, Nan Coteau, Podenchen, Nan Chilbert, Toman, Gros Roche, Dulaurier, etc. Les mesures d’hygiène comme le lavage des mains, la consommation de l’eau potable, la gestion des selles n’entraient pas dans les us et coutumes des habitants de ces localités. Ces pratiquent qui sauvent des vies étaient le cadet de leur souci à l’heure où le choléra n’a pas encore dit son dernier mot.
Le journaliste senior Louiny Fontal dans une réunion à Bas-de-Sault dans une église de fortune
Pour être éligible au projet AEPAT ou encore (ASWADE), informe la jeune femme, une localité doit compter au moins 45 familles. Certaines présentent un nombre inférieur à cet effectif. Pour pallier ce problème, dit-elle, on réalise le jumelage des localités. Pour illustrer : Okoko, Discorbet et Tiplace de Bas-de-Sault ; Dulaurier et Baptiste.
Les deux premières localités de Saint-Michel à bénéficier de ce projet sont : Bas-de-Sault et Lalomas. Après tout un processus de vérification par un comité multisectoriel, une communauté, après avoir mis au propre son devoir, devient FDAL, sigle pour désigner la fin de la défécation à l’air libre. C’est la fête, la joie, la fierté d’avoir bien accompli l’objectif fixé : doter toutes les familles de la communauté de latrines conçues avec les moyens du bord. Sans un rond venant de l’État ou des ONG.
Marie Juliane DAVID
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