Avec le pourrissement de la crise sociopolitique qui sévit dans le pays, la situation sanitaire se dégrade de plus en plus. À Port-au-Prince comme partout à travers les dix départements, l’offre en matière de santé est réduite à sa plus simple expression. Les institutions sanitaires, en proie à l’insécurité grandissante et de multiples besoins non couvert (carburant, intrant, etc.), peinent à faire leur travail vital pour la société.
En ce temps de peyi lòk, le travail des institutions de santé et du personnel soignant est désacralisé. Au cours de ces derniers jours on a enregistré beaucoup d’incidents touchant matériel et personnel du Centre ambulancier national (CAN).
Cette crise est lourde de conséquence sur le plan sanitaire. Déjà, on ne compte plus ceux dont l’état de santé dépérit ni ceux qui meurent par manque de soin. A côté de ce dilemme s’ajoutent les tuberculeux, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), les diabétiques, les hypertendus, entre autres, qui ne peuvent récupérer leur traitement. Dans ce sombre tableau, certains hôpitaux n’arrivent même pas à renflouer leur stock.
A en croire les spécialistes, la rupture du traitement pour un PVVIH, par exemple, peut conduire à une forme de VIH résistant. A ce moment-là, le coût du traitement va grimper… Au-delà de ce constat, il faut souligner les risques de décès et de transmission de ce virus pandémique. Le bilan, dans l’éventualité d’une crise qui perdure, sera lourd.
Aucune solution n’est visible à l’horizon, toutes les conditions (l’insalubrité, le stress…) sont réunies pour que la santé soit de plus en plus précaire à travers nos villes. L’heure est grave. Mais combien d’entre nous en est conscient ?
Aujourd’hui, il est urgent de rappeler que la santé est un droit sacré. Parmi toutes les revendications que l’on peut porter, il faut toujours laisser une place de choix à la santé. Et il faut surtout comprendre que les besoins en santé ne peuvent pas toujours attendre, d’où la nécessité de toujours lui laisser ne serait-ce une petite route.
Gladimy Ibraïme
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