Onze jours après la paralysie du pays par des mobilisations de rues, les activités ont repris timidement, ce lundi 18 février 2019, à Grace Children’s Hospital, situé à Delmas 31. Cet hôpital qui, ordinairement, reçoit des patients en grand nombre, n’avait pas pu répondre à l’appel de ses bénéficiaires, durant cette période de crise sociopolitique.
A l’entrée principale de ce centre hospitalier caritatif, c’est le calme plat. Ce lundi, tous les services fonctionnent au ralenti. La majorité du personnel brille par son absence.
Il est 9 heures du matin, les rues de Delmas 31 ressemblent à une zone sortie d’une hécatombe. Les riverains qui étaient pour la plupart confinés dans leur maison ressentent encore de la peur.
Jean Charles Jerilus est parmi ceux qui ont su, malgré eux, braver cette peur. Il est d’ailleurs le seul à se présenter à la clinique des yeux de Grace Children’s Hospital. Pour se faire soigner, ce quinquagénaire attend l’arrivée du premier ophtalmologue. « Ce n’est pas ma première visite dans cette clinique. », a-t-il dit. « Je suis venu ici la semaine dernière. Malheureusement, les médecins n’étaient pas présents. Ils ne pouvaient pas affronter les dangers qui guettaient les Port-au-Princiens.», déplore ce patient, l’air accablé par le climat de désordre qu’a connu le pays au cours de ces derniers jours. « C’est un manque de responsabilité de nos dirigeants qui n’accordent pas trop d’importance à la santé de la population », se désole-t-il.
Maxène Pasquin fait partie du personnel de soutien de cet hôpital. Ce boute-en-train est toujours présent à son poste, malgré vents et marrées. « ll y a certains cas que l’on ne peut pas refuser. », explique ce jeune homme. « Nous devons être là pour soutenir les personnes vivant avec le VIH/SIDA qui suivent un traitement ici. On doit se présenter, afin de leur procurer les médicaments dont elles auront besoin», déclare-t-il.
Martha Jean Gilles, une infirmière à la clinique externe de Grace Children’s hospital, a reçu ce lundi, seulement onze patients. « Un coup dur pour ce centre hospitalier qui dessert en temps normal plus d’une cinquantaine de patients».
La situation qui a paralysé toutes les activités du 7 au 18 février 2019 sur tout le territoire national, a mis en péril la vie de certains souffrants qui n’ont pas pu se faire soigner à temps. Plusieurs cas de décès ont été enregistrés faute de soins appropriés.
Thatessiana Thomas
Thassy2010@yahoo.fr
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