PORT-AU-PRINCE, 13 février 2024 – L’UNICEF a reçu des informations selon lesquelles au moins deux enfants ont été tués par balle alors qu’ils fuyaient les violences dans les zones contrôlées par des groupes armés au centre-ville de Port-au-Prince au cours du week-end. De nombreux autres enfants auraient été blessés. L’UNICEF, avec ses partenaires des Nations Unies, est en train de documenter et de vérifier ces informations alors que la violence continue de sévir dans de nombreux quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
“Les conditions sur le terrain restent extrêmement dangereuses pour les enfants. Les terrains de jeux, les écoles et les maisons sont devenus des zones de guerre dans de nombreux quartiers de la ville. J’ai personnellement vu une enfant de huit ans être blessée par balle il y a quelques jours alors qu’elle jouait dans la cour de sa maison. Heureusement, elle a été sauvée à temps à l’hôpital grâce au soutien de nos partenaires. Cependant, ces incidents sont devenus une réalité quotidienne, et beaucoup n’ont pas accès ou n’ont pas les moyens d’obtenir de l’aide à temps”, a souligné Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti.
De telles attaques ne sont pas isolées. Selon les dernières données de nos partenaires, au moins 167 garçons et filles ont été tués ou blessés par balles en 2023. “Certains quartiers sont devenus un enfer pour les enfants. La violence s’est intensifiée à un rythme rapide depuis le début de l’année”, a expliqué M. Maes. “Des hôpitaux ont de nouveau dû évacuer leurs patients, y compris des nouveau-nés, par peur d’être attaqués par les groupes armés.”
Au cours de la semaine dernière (depuis le 5 février), plusieurs attaques ont eu lieu à Port-au-Prince, notamment dans les communes de La Saline, Carrefour, Cité Soleil et Tabarre, entraînant le déplacement de plus de 2 600 personnes. La plupart d’entre eux ont trouvé refuge dans les communautés d’accueil.
Les violences sexuelles contre les enfants se sont également intensifiées, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Selon les données recueillies auprès des acteurs de la Protection de l’Enfance et des Violences Basées sur le Genre, 2 701 cas de violences sexuelles ont été signalés entre janvier et novembre de l’année dernière, dont 1 895 impliquaient des enfants.
La montée de la violence armée à travers Haïti a déclenché une profonde crise humanitaire, avec le nombre d’enfants déplacés internes atteignant 170 000. L’UNICEF estime que trois millions d’enfants à travers Haïti auront besoin d’une aide humanitaire en raison de l’escalade de la violence, de la malnutrition, de la résurgence du choléra et de l’effondrement des services de base. Plus d’un tiers d’entre eux ont un besoin urgent de protection, et ce nombre devrait augmenter si les conditions se détériorent.
“Malgré l’ampleur et la gravité de la crise, le manque d’attention envers Haïti pose un défi de taille. Le coût de l’indifférence et de l’inaction est inadmissible. L’avenir des enfants d’Haïti est en jeu”, a conclu M. Maes.
Pour répondre efficacement aux besoins humanitaires en Haïti, l’UNICEF demande 221,7 millions de dollars pour 2024.
À propos de l’UNICEF
L’UNICEF travaille dans des endroits les plus inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, chaque jour, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour plus d’informations sur l’UNICEF et son travail pour les enfants, visitez : https://www.unicef.org/haiti/
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