Jonathan, 2 mois, fait partie des 600 enfants environ de moins de 5 ans refugiés dans ce camp de fortune situé au local du Lycée du Cent cinquantenaire, à l’avenue Jean Paul II. Cet espace abrite, depuis août 2023, plus de trois mille personnes, soit 850 familles en provenance de Carrefour- Feuilles. Selon le bureau de la Protection civile, pas moins de 17 camps ont été ainsi créés dans la seule agglomération du Centre-ville de Port-au-Prince et ses zones avoisinantes.
Devant la barrière principale donnant accès à l’intérieur du camp, une montagne d’immondices dégage une odeur pestilentielle. Sur la cour, un embryon de marché se forme à quelques pas d’une marre d’eau où festoient des moustiques.
Dans ce camp où se découpent des baraques sousuncieldeplomb, lepetit Jonathan, les yeux rieurs, s’agrippe aux bras d’Angéla, sa mère. Cette jeune femme de 19 ans, partage avec une trentaine d’autres déplacés, l’une des vingt-sept salles de classe rafistolées avec des morceaux de planches, de bâches et de toiles.
ngela, sous la menace des hommes armés, avait fui son logis, le 15 août dernier, alors que son petit bout de chou n’avait que quelques jours depuis son arrivé au monde. C’est dans un milieu où les gens sont entassés que se développe son être cher
depuis deux mois. Malgré la dureté de la vie, elle se dresse pour faire front à l’existence.
Sous aucun prétexte, elle ne rate pas une miette d’occasion pour amener son petit Jonathan se faire vacciner. “Mon petit reçoit régulièrement ses vaccins. Des infirmières viennent régulièrement administrer des doses de vaccins aux enfants de moins d’un an qui vivent dans ce camp. C’est notre seule satisfaction, ici “, a déclaré, rassurée, la jeune mère.
Des professionnels de santé, une présence rassurante
Le personnel de santé, pour Angéla, représente un visage rassurant. Au quotidien, son enfant sur les bras, elle observe le tableau.
Miss Mikerlange Delmas, infirmière communautaire, travaille pour la direction sanitaire de l’Ouest. Depuis début septembre, elle fait partie d’une équipe composée d’un vigile, d’un agent de service d’hygiène, de deux infirmières et d’unmédecinqui montelagarde dansce camp de fortune. Leur travail consiste à prendre régulièrement le pouls de la situation sanitaire des déplacés. Une attention particulière est accordée aux enfants, surtout à ceux qui sont nés dans le camp ou qui ont moins d’un an. “Je ne travaille pas dans l’équipe de la vaccination. Mais, comme tu peux le constater, la Direction sanitaire de l’Ouest et ses partenaires accordent une attention soutenue à la santé des enfants dans ce camp. Ce moyen est en fait, l’une des stratégies préventives les plus adaptées pour éviter la propagation des formes graves de maladies évitables par la vaccination”, souligne l’infirmière. Elle cite entre autres, la diphtérie, la coqueluche, la poliomyélite et la tuberculose. “
Dernièrement, nous avions recensé un cas de tuberculose chez un enfant dans le camp.L’enfant a été déjà diagnostiqué
positif, bien avant son arrivée ici. Tu comprendras que sans le vaccin BCG, la situation pourrait dégénérer avec une prolifération rapide du bacille de Koch dans le camp”, signale la spécialiste en santé communautaire.
Angela, quant à elle, affiche une certaine inquiétude pour la santé de son enfant. Eu égard à la situation de promiscuité qui règne dans cet espace, elledit:”Jenesuispas àmonaise.Jeneme sens pas bien ici avec mon bébé. Depuis le mois de septembre, on a connu beaucoup d’averses. Quand il pleut, je reste debout et recouvre le bébé de mon corps comme un parapluie. “
En attendant de pouvoir regagner sa demeure, Angela implore le soutien des autorités sanitaires et tous les saints pour l’arracher de ce camp où elle se sent mal placée.
Louiny Fontal
Fontallouiny1980@gma il.com
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