Par Dr Erold JOSEPH
Ma future épitaphe :
« J’ai été ce que vous êtes,
Vous deviendrez ce que je suis »
Guillaume Musso
Grandpa, puis-je faire un petit récapitulatif de ce dont a discuté lors de notre dernière conversation sur la mort, il y a de cela plus de deux mois ?
–Bien sûr, Lucas. Vas-y, mon garçon. On avait dû interrompre ce dialogue en raison de la publication de mon livre « Comprendre la santé autrement ».
-Quand nous mourons, nous ne faisons qu’abandonner notre corps physique, comme l’on enlève un vêtement usé. Nous passons dans une autre dimension d’existence et observons d’en haut cette enveloppe physique. C’est la « décorporation » ou « voyage hors du corps » appelée aussi « voyage astral », que certaines personnes peuvent réaliser de leur vivant et que nous ferions tous inconsciemment durant notre sommeil. (1),(2),(3) La personne hors de son corps, se déplace alors à la vitesse de la pensée, puisque le temps et la distance semblent ne plus exister. Par ailleurs, à la mort, toutes nos douleurs et souffrances physiques disparaissent, puisque nous ne sommes plus dans notre corps et ne sommes pas notre corps, contrairement à ce que nous croyons et qu’on nous a appris depuis l’enfance. L’on devient alors plus lucide, conscient, et même hyperconscient. N’étant plus matériel et visible, il devient impossible de communiquer avec nos proches encore vivants par nos cinq sens physiques et par le langage. A moins d’utiliser la télépathie ou autres moyens dits paranormaux comme la médiumnité. Cette séparation ou perte de contact physique peut causer une grande angoisse chez ceux qui n’étaient pas préparés à la mort, qui se suicident, qui décèdent subitement ou brutalement. D’où la nécessité de s’y préparer, ce qui est la base de la philosophie/spiritualité.
-Félicitations, mon enfant, pour ce brillant résumé. Je soulignerai que ces informations concordantes proviennent de ceux qui ont été déclarés cliniquement morts (souvent, conformément aux critères scientifiques) et qui sont revenus. L’on dit qu’ils ont vécu une Expérience de Mort Imminente (EMI) ou « Near Death Experience » (NDE) en anglais. Tout ceci tend à prouver d’une part, que nous ne sommes pas essentiellement notre « véhicule physique », mais une conscience incarnée pour un laps de temps donné dans ce dernier, et d’autre part, que cette conscience n’est pas produite par le cerveau, lequel joue uniquement un rôle de relai de cette dernière. (4) Le cerveau d’un certain nombre de ces décédés ne fonctionnait plus. L’électroencéphalographe montrait, en effet, un tracé électrique plat. Et pourtant, ils continuaient de « voir », de « penser », d’observer leur corps et leur entourage du dehors et de se déplacer dans le temps et l’espace, comme ils en témoignent en revenant à la vie et en donnant des preuves. Par ailleurs, toutes les douleurs physiques qui avaient disparu lorsqu’ils étaient en dehors de leur corps, reviennent quand ils réintègrent ce dernier.
Existe-t-il d’autres faits rapportés par ceux qui ont vécu une Expérience de Mort Imminente ?
L’un des faits les plus constants, en plus de ceux rapportés dans mon dernier texte, c’est la traversée d’un tunnel au bout duquel, ils perçoivent un « Etre de lumière » qui va les aider à réaliser le bilan de leur existence. C’est la fameuse « revue de vie ». En un laps de temps court, ils revoient, comme dans un film animé, les principaux actes de leur vie ainsi que leur répercussion sur les individus directement concernés. Ils ressentent alors, de manière empathique, toute la souffrance ou au contraire, toute la joie ressentie par ces derniers. Il s’agit d’un auto-jugement qui se réalise sous l’égide de cette « Entité lumineuse », identifiée » par l’expérienceur à Dieu, à Jésus, ou à une autre figure spirituelle, en fonction de ses croyances religieuses ou philosophiques. « Qu’as-tu fait pour les autres durant ta vie ? » Telle est la question essentielle d’« amour du prochain » qui sous-tend cet « examen de conscience » guidé. (5) et (6)
Un autre élément très souvent relaté : c’est l’accueil et l’accompagnement par les proches déjà décédés (et/ou) d’autres entités spirituelles). Certains expérienceurs et/ou auteurs parlent même de véritable « réunion de famille ». .Des parents morts depuis longtemps, parfois inconnus de l’intéressé, guident ce dernier dans son périple dans l’au-delà. Vers la fin, ils lui indiquent une frontière symbolique, une limite à ne pas franchir s’ils doivent revenir à leur vie terrestre. A son retour, l’expérienceur reconnaitra souvent ces proches sur une photo de famille lorsqu’il ne les avait pas connus durant leur vie terrestre. (5) et (6)
Une nouvelle variante de l’«Expérience de Mort Imminente » rapportée par Raymond Moody dans l’un de ses derniers ouvrages, c’est ce qu’il appelle « Expérience de Mort Partagée » (EMP). Il y raconte l’histoire d’une jeune femme dénommée Joyce. Adolescente à l’époque, elle passait quelques jours, avec ses parents, chez sa grand-mère, alors mourante. Par peur, elle refusait, systématiquement de pénétrer dans la chambre de l’aïeule et préférait rester dans la salle de séjour. Alors qu’elle y regardait la télé, sa grand-mère entra dans la pièce et lui dit : « Viens avec moi. Aujourd’hui, va être un grand jour. Je vais te montrer quelque chose ». Ses parents furent très surpris de voir Joyce rentrer dans la chambre de sa grand-mère. Ils le furent davantage en apprenant que cette dernière était venue la chercher personnellement dans la salle de séjour, alors qu’elle était dans l’incapacité de le faire et donc, de fait, n’avait jamais laissé la chambre, du moins physiquement. Par ailleurs, Joyce a vu ensuite sa grand-mère rentrer dans son corps et décrit le processus à ses parents. A la mort de la vieille, quelques heures plus tard, Joyce l’a vue quitter son corps physique. (7)
Dans l’Expérience de Mort Partagée (EMP), le mourant partage, ou mieux, permet à un (ou des proches) en tant que témoin (s) privilégié (s) de vivre certaines étapes du processus de sa propre mort. Ce dernier (s) voit (voient) alors la conscience (ou âme, ou esprit) quitter le corps du mourant ce qui correspond à la sortie hors du corps. Parfois les deux personnalités se décorporent (le mourant et le témoin) et peuvent contempler leur enveloppe physique inanimée. Ils ont laissé le véhicule corporel, l’un définitivement, l’autre provisoirement. Ce témoin peut également entendre un son ou une musique agréable, expérimenter et même participer à la « revue de vie » du mourant, élément important de « l’Expérience de Mort Imminente » classique. Il prend alors connaissance de certains faits intimes de la vie du mourant et qu’il ignorait auparavant. (7)
Qu’est-ce qui prouve que tous ces faits rapportés lors des EMI et des EMP ne sont point des hallucinations, de simples rêves, comme ceux que nous faisons tous les soirs durant notre sommeil ?
Il existe de nombreux éléments de confirmation déjà fournis dans nos précédents textes. Les docteurs Jeffrey Long et Paul Perry qui ont réalisé, via leur site web (la NDERF), la plus grande enquête statistique sur les EMI (NDE,en anglais) (7) résument comme suit, les preuves d’une vie après la mort :
- Des gens considérés comme cliniquement morts, dont le cerveau est censé ne plus fonctionner (leur électroencéphalogramme étant plat) manifestent un niveau encore plus élevé de conscience et de lucidité. Ils rapportent à leur retour à la vie, tout ce qui s’était passé entretemps dans leur chambre, souvent dans d’autres espaces de l’hôpital, et parfois même à plusieurs kilomètres, voire dans un autre pays. Ceci est confirmé ultérieurement par plusieurs témoins. (8)
- Ces « expérienceurs » déclarent être « sortis de leur corps » qu’ils regardaient d’en haut, ce qui est confirmé souvent par certains témoins (Expérience de Mort Partagée). Ils donnent ultérieurement des preuves qu’ils ont visité d’autres endroits (souvent très éloignés) et qu’ils ne connaissaient point auparavant. Ils ne ressentaient alors plus la douleur physique liée à la maladie ou au traumatisme responsable de leur décès. Cette douleur reprend dès qu’ils ont réintégré leur corps physique.
- Des aveugles, (dont, des aveugles de naissance), étudiés par le professeur Kenneth Ring et le Dr Sharon Cooper ont pu, durant leur EMI, voir et décrire leur propre corps ,ceux de leur entourage ainsi que l’environnement physique de leur mort provisoire. Ces cas sont rapportés dans des revues scientifiques. (9) et (10)
- Le but d’une anesthésie générale est de faire perdre connaissance (conscience) au malade afin que le médecin ou le chirurgien puisse réaliser toutes les manœuvres chirurgicales ou autres permettant de le guérir et de lui sauver la vie. Des patients sous anesthésie générale, font souvent une EMI et décrivent tout ce qui s’est passé pendant leur « décorporation ».
- Les très jeunes enfants qui vivent une EMI rapportent exactement les mêmes faits que les adultes, ce que confirment les travaux des médecins qui se sont penchés sur ces jeunes expérienceurs. Citons, entre autres, les médecins : Chérie Sutherland, Bruce Greyson, Pim van Lommel.(11)
- Les individus qui ont vécu une EMI ou NDE sont littéralement transformés, ceci à travers le monde. Ils ont beaucoup moins peur de la mort, ont une plus grande confiance en eux, une spiritualité plus développée, un moindre intérêt pour l’argent, les biens matériels et le statut social. Ils sont plus joyeux, aiment aider les autres et essaient de profiter sereinement de la vie. (12)
Tel est le bilan, jusqu’à date.
Erold JOSEPH,
Docteur en médecine, pneumologue, expert en santé publique, santé scolaire, promotion de la santé et de l’interrelation santé/éducation
Courriels : eroldjoseph2002@yahoo.fr et eroldjoseph2002@gmail.com
RÉFÉRENCES
- Robert A. Monroe, Le voyage hors du corps, Éditions du Rocher, 1996
- Sylvie Dethiollaz et Claude Charles Fourrier, Voyage aux confins de la conscience : dix années d’exploration scientifique des sorties hors du corps, Guy Trédaniel éditeur, 2017
- Jeanne Guesné, Le grand passage ;expériences de sortie hors du corps, L’espace bleu, 1994
- Dr Jean-Jacques Charbonier, La conscience intuitive extraneuronale :un concept révolutionnaire sur l’après-vie, enfin reconnu par la médecine, Guy Trédaniel Éditeur, 2014
- Dr Karlis Osis et Dr Erlendur Haraldsson, Ce qu’ils ont vu au seuil de la mort, Québec-Amériques et Editions du Rocher,1982
- Jeffrey Long et Paul Perry, La vie après la mort : les preuves, Editions Jean-Claude Lattès,2013
- Dr Raymond Moody et Paul Perry, Témoins de la vie après la vie, Editions Robert Laffont, Paris, 2010
- Van Lommel, R.Van Wees, V. Meyers, and I. Elfferich, Near-Death Experience in Survivors of Cardiac Arrest:a prospective study in the Netherlands, Lancet 358 (2001)
- Ring and S.Cooper, Near-Death and Out-Of-Body Experiences in the Blind: A study of Apparent Eyeless Vision, Journal of Near-Death Studies 16 (1998)
- Ring and S.Cooper, Mindsight: Near-Death and Out-Of-Body Experiences in the Blind (Palo Alto, CA: William James Center for Consciousness Studies, Institute of Transpersonal Psychology, 1999
- Sutherland, Trailing Clouds of Glory: the Near-Death Experiences of western children and teens, in “the Handbook of Near-Death Experiences: thirty years of investigation,ed. J.Holden, B.Greyson, D. James (Wesport,CT: Praeger Publishers,2009), 92,93.
- Kenneth Ring, Heading toward Omega: In search of the Meaning of the Near-Death Experience (New York: William Morrow,1984)
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