Par Wooselande Isnardin
Membre de comité communautaire de base, Jean Hélène, originaire de Saint Michel de l’Attalaye, dans le département de l’Artibonite, est une figure importante dans l’Approche communautaire pour l’assainissement total (ACAT). Cette approche vise à mettre fin à la défécation à l’air libre (FDAL) dans les communautés vulnérables de Marmelade et de St Michel de l’Attalaye.
Dans ce magnifique département de l’Artibonite, particulièrement dans le charmant village de Dos Latanier, la vie se déploie avec une splendeur inouïe. Les arbres, en parfaite harmonie, dansent sous un ciel d’un bleu éclatant, tandis que les manguiers éclaboussent le sol de leurs fruits. À l’intérieur de la petite église baptiste qui découpe le paysage de cette contrée, Jean Hélène, cinquante ans, mère de cinq garçons, attend avec impatience l’arrivée de l’équipe du Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS), des représentants de l’UNICEF et de SOFA. Après une longue attente, les visiteurs tant attendus font enfin leur entrée.
Caméras, magnétos aux poings, les journalistes avides d’infirmation abordent la cinquantenaire. Sans détours, elle raconte : « Notre comité se réunit régulièrement tous les quinze jours pour discuter des avancées du projet. Nous en profitons également pour effectuer des visites domiciliaires en lien avec les latrines. On rapporte dans nos constats si elles sont en bon état ou non. Parfois, les gens qui ignorent encore les conséquences de la défécation à l’air libre nous lancent une bordée d’injures. »
Ce projet, malgré son envergure, ne fait pas l’unanimité dans plusieurs zones reculées. Hélène partage avec tristesse que le comité était initialement beaucoup plus nombreux, mais à cause des moqueries, plusieurs membres ont décidé de partir.
Qu’est-il donc arrivé ? « Au début, nous avions formé treize comités, mais nous en sommes réduits à six. En dépit de toutes les moqueries, nous ne comptons pas baisser les bras », dit-elle, confiante. Grâce à SOFA, la famille d’Hélène ainsi que d’autres habitants de la zone ne vont plus se vider sur le sol.
La situation sanitaire en Haïti était extrêmement difficile en 2010, après le tremblement de terre. Tout de suite après cette tragédie le pays a été frappé par une épidémie de choléra qui a entraîné la mort de milliers de personnes. Hélène garde encore le souvenir du drame dans le pays. C’est pourquoi elle reste encore sur ses gardes. Elle déclare du haut de ses expériences : « Le choléra est encore présent dans nos communautés. Mais Dieu soit loué, jusqu’à présent, à Dos Latanier, nous n’avons enregistré aucun décès. C’est pourquoi chaque toilette est équipée d’eau et de savon pour renforcer la prévention. »
Notons que ce projet communautaire est une initiative de la Direction nationale de l’eau potable (DINEPA) et de l’assainissement financé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (l’UNICEF).
Wooselande Isnardin
woosebelfort@gmail.com
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