La figure emblématique de Sœurette Policar Montjoie se rencontre sur le terrain de la mobilisation sociale depuis le début des années 2000. Les questions liées au VIH/sida, à la tuberculose, au choléra et aux droits humains, n’ont pas de secret pour elle. Depuis qu’elle est directrice exécutive de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), une structure humanitaire établie en Haïti depuis 2008, elle a repris du service. Avec l’arrivée de l’épidémie de la covid-19, Mme Montjoie s’engage à fond aux côtés des institutions partenaires de l’ODELPA. Elle fait le point avec Bien-Être.
Bien-être : Pourquoi ODELPA s’intéresse-t-elle aux activités liées à la campagne de vaccination anticovid-19 qui se déroule dans le pays ?
Sœurette Policar Montjoie (SPM) : ODELPA s’intéresse aux activités sur la campagne de vaccination anti-covid-19 pour deux raisons. La première intervient dans le cadre de notre mission : sensibiliser et d’éduquer la pop-ulation. Dans le contexte de la pandémie de la covid-19, notre organisation ne pouvait pas se permettre de rester sans rien faire. Aussi avons-nous organisé des séances de sensibilisation avec l’appui financier de la Fondation pour la santé reproductive et familiale en Haïti (FOSREF). La deuxième raison : l’ODELPA a eu la chance de bénéficier d’un projet avec le Centre d’orientation et d’investigation intégrale (COIN) dans lequel il est convenu de sensibiliser, éduquer et mobiliser des membres des populations-clés à aller se faire vacciner.
Actions posées
Bien-être : Quelles sont les actions posées par ODELPA dans la lutte contre la Covid-19 ? Le résultat de ces actions.
SPM : Dans la lutte contre la propagation du Sras-Cov 2, l’équipe de l’ODELPA a posé plusieurs actions avec le support financier de deux partenaires : COIN et FOSREF. À travers le projet avec COIN, nous avons réalisé pendant les quatre derniers mois cinq séances de sensibilisation : une avec les journalistes et les quatre autres avec les leaders issus des populations-clés sur la Covid-19 et les différents vaccins anti-Covid-19. Nous avons également réalisé et diffusé à travers les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite six émissions radiophoniques de sensibilisation sur l’épidémie à raison d’une station par département. De plus, nous avons vulgarisé les posters, les spots audio et vidéo qu’un consultant en communication chez COIN avait réalisés de concert avec notre organisation.
Nous avons aussi supporté deux cent (200) personnes à qui nous avons octroyé un frais de transport. Dans le cadre du projet avec FOSREF qui prendra fin en décembre 2022, l’ODELPA réalise tous les mois des séances de sensibilisation individuelle et institutionnelle ainsi que la production et diffusion d’émissions radiophoniques dans les dix départements du pays.
Groupes cibles
Bien-être : Sur quels groupes ODELPA met-elle davantage d’attention en matière de sensibilisation dans cette campagne ?
SPM : En matière de sensibilisation dans cette campagne contre la Covid-19, nous accordons davantage d’attention aux populations-clés, aux personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH), aux chauffeurs de taxi-moto ou de taptap, aux journalistes et aux jeunes filles.
Bien-être : Pourquoi le choix de tels groupes ?
SPM : Ce choix vient d’une part des groupes cibles avec lesquels travaille ODELPA et d’autre part à cause du fait que ces groupes constituent les cibles prioritaires de nos deux actuels partenaires : COIN et FOSREF.
Bien-être : Quelles sont les institutions qui vous soutiennent dans ces activités de terrain?
SPM : Les institutions qui nous soutiennent sont : COIN, FOSREF et Georgetown University (GU). Cette dernière réalise des séances de vaccination dans notre local. De mai à septembre 2022, nous avons réussi à vacciner 130 personnes.
Bien-être : Quelles sont les perspectives dans cette lutte ?
SPM : Avec FOSREF, notre organisation espère continuer les mêmes actions. En 2023, nous aimerions rééditer les mêmes expériences. Il s’agit de diffuser des émissions de sensibilisation dans les médias.
Bien-être : Votre travail de sensibilisation sociale sur le terrain remonte à des années. Qu’est-ce qui vous motive autant ?
SPM : Moi, je travaille dans la sensibilisation sociale sur le terrain depuis avril 2004. Depuis lors, ma motivation est de jour en jour plus grande. Pour moi ce qui est important c’est d’apporter ma contribution dans la sensibilisation, l’éducation de la population et aussi d’aider dans l’amélioration des conditions de vie des personnes les plus défavorisées.
Propos recueillis par Marie Juliane David
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