Déformation de la vérité, mensonge, manipulation ou exagération intéressée, les intox en lien avec les vaccins contre la COVID-19 se répandent comme une trainée de poudre. Certaines relèvent purement du fantastique et sont consolidées par les croyances religieuses ou superstitieuses. Dans ce papier, nous proposons les réponses d’un religieux, professionnel de la santé sur quelques-unes d’entre elles.
Prendre le vaccin anti-COVID revient à accepter la marque de la bête (666)
« La vaccination anti COVID-19, n’a aucun rapport avec la marque de la bête », tranche, tout de go, Dr Eddy Pépé, spécialiste en maladie de la peau et président de la Commission médicale chrétienne d’Haïti (CMCH). « Toute personne ayant étudié la théologie le sait. Pour qu’il y ait la marque de la bête, il faut d’abord que l’église soit enlevée. Or, l’église n’a pas encore été enlevée », explique le médecin et homme d’église.
Les gens vaccinés vont se transformer en vampire
« Prétendre que le vaccin peut transformer quelqu’un en vampire est la plus grosse fausse information », soutient Dr Pépé tout en assurant que le vaccin anti COVID-19 n’agit pas sur le matériel génétique de l’homme. En ce sens, il ne transforme pas l’ADN humain. Aussi, a-t-il insisté : « Ce nouveau vaccin avec ARN messager ne pénètre pas le noyau de la cellule. Il reste pendant quelque temps au niveau du cytoplasme, autrement dit, la membrane externe de la cellule. Il n’interagit pas avec notre ADN »
En clair, le spécialiste fait comprendre que ce produit ne saurait nous transformer en une affreuse créature, ni changer nos caractéristiques physiques.
Contrecarrer les intox…
Le président de la CMCH croit que pour barrer la route à ces rumeurs, le travail à faire est colossal. Dans cette perspective, il requiert l’intervention de tous, particulièrement celle des leaders religieux. « Il est nécessaire que les leaders religieux, les pasteurs, les prêtes constituent des cellules de sensibilisation dans les églises, les groupes de prière, les jeûnes pour freiner les désinformations qui laissent croire que le vaccin c’est la marque de la bête. Et d’arrêter de croire que Dieu les protège contre ce virus (en particulier) », encourage-t-il.
Vixamar Hanson Ramirez, anthropo-sociologue à Georgetown University, est du même avis : « Tous les espaces qui véhiculent les idéologies : églises, péristyles, écoles, medias… tous doivent se responsabiliser en vulgarisant ce message scientifique et vrai ». D’après lui, une communication objective, accessible, véhiculée dans un langage clair, touche davantage les populations. Par ailleurs, il a fait savoir qu’il est encore possible de changer les perceptions. Aussi s’avère-il important de se mettre à la tâche, maintient le spécialiste.
Pour Dr Marie Colette Alcide Jean-Pierre, spécialiste en prise en charge de maladies infectieuses à Georgetown University, force est de constater que ce sont les canaux de communication les plus populaires qui sont utilisés pour diffuser les intox. Que propose-t-elle ? « Il est important d’utiliser ces mêmes canaux pour vulgariser les données réelles et scientifiques du vaccin. De même, il est important d’informer sur les risques et bienfaits du vaccin.»
Les effets secondaires sont normaux
Dr Pépé reconnait que les vaccins et médicaments peuvent avoir des effets secondaires. Toutefois, il rassure les personnes qui ont des appréhensions par rapport aux effets secondaires des vaccins anti COVID, « Pour les vaccins anti-COVID 19, les effets secondaires sont minimes et de courte durée. Il s’agit très souvent de petite douleur sur la zone piquée, de fièvre ou de frisson. Et ces dérangements durent en général entre 24 à 48 heures. »
À en croire ce spécialiste, on a beaucoup plus a gagné en prenant le vaccin.
Roseline Daphné Décéjour
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