La ville de Jérémie sera le théâtre d’un double événement le dimanche 30 mai 2021. La cité des poètes accueillera le lancement de la Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (FEDOFEDH) et celui du Programme de réduction de l’impact des violences basées sur le genre lié à la lutte contre le vih/sida en Haïti (PRIVVIH). Ce rendez-vous sera tenu par les leaders de cette fédération fraîchement constituée de concert avec Georgetown University (GU) et le Réseau Haïtien de Journalistes de la Santé (RHJS).
Les cas de violence, à l’échelle du pays, atteignent des sommets inquiétants. Les victimes, notamment des femmes, se comptent par dizaine. A toutes les strates de la société, on dénombre, à longueur de journée, ces femmes battues, violées voire tuées. Selon l’Etude sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI), plus d’un quart (29%) des femmes de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans, une femme sur huit (12%) ont été victimes d’actes de violences sexuelles à n’importe quel moment de sa vie.
C’est dans ce contexte chaotique que la Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (FEDOFEDH) sera lancée officiellement le 30 mai 2021 à Jérémie. Ville où de nombreux cas violences (notamment des violences sexuelles) sont enregistrés ces dernières années. Créée en novembre 2020 avec 25 organisations, aujourd’hui cette fédération à encrage communautaire est une mosaïque de plus de 300 structures établies dans dix départements du pays.
“Avec la montée de l’insécurité en Haïti, nous avons constaté que les femmes étaient les plus touchées et vu notre vulnérabilité, on ne pouvait pas se faire entendre”, explique Novia Augustin, présidente du Refuge des femmes d’Haïti (Ref-Haïti). “Alors on a décidé de se mettre en fédération avec d’autres organisations pour donner plus de force à nos revendications”, ajoute l’instigatrice de cette organisation d’envergure nationale.
La FEDOFEDH est la résultante d’un long pèlerinage, informe Mlle Augustin. “On a commencé à rencontrer d’autres organisations de femmes et suite aux différentes rencontres et ateliers de travail avec des organisations de femmes, on a officiellement créé la Fédération des organisations de femmes pour l’égalité des droits humains (FEDOFEDH) lors d’une rencontre organisée dans le cadre des activités étendu sur 16 jours d’activisme en novembre 2020”, précise-t-elle.
En termes d’égalité de droits en faveur des filles et des femmes, les besoins sont nombreux et pressants. Et en ce sens, la fédération fait du combat “pour une société juste, égalitaire où les droits de toutes les femmes sont respectés et appliqués sans discrimination ni stigmatisation” son leitmotiv.
La jeune structure s’attelle à faire respecter les droits des femmes au sein de la société, promouvoir la participation des femmes en politique, l’autonomisation financière des femmes et lutter contre toutes les formes de violence à l’égard des filles et femmes ainsi que l’injustice sociale.
Lancement du PRIVVIH
Le 30 mai 2021, jour consacré aux mères, il sera également lancé un vaste programme. Il s’agit en effet du Programme de réduction de l’impact des violences basées sur le genre sur la riposte au VIH en Haïti (PRIVVIH).
Le Consortium, formé entre la FEDOFEDH, Georgetown University et le RHJS se propose de mettre en œuvre le Programme de réduction de l’impact des violences basées sur le genre sur la riposte au VIH en Haïti (PRIVVIH). Selon le secrétaire général du RHJS, Dr Odilet Lespérance, Le PRIVVIH est un grand projet devant s’échelonner sur une période de cinq ans autour du thème : « Quand on n’a plus rien, il nous reste encore un repère : notre mère ! ».
Ce projet est soutenu sur un socle de trois axes : activités de sensibilisation et communication ; activités de formation sur les thématiques clés; renforcement de capacité, l’autonomisation économique et financière. Dr Odilet Lespérance croit dur comme fer que “les activités mises en œuvre à travers chaque axe chercheront à répondre à des besoins réels exprimés et/ou constatés au niveau des différentes régions du pays”.
Gladimy Ibraïme
Discussion à propos de post