Par Christian Bazile
Dans une capitale secouée par l’instabilité, l’insécurité et l’incertitude, il y a des gestes qui disent « non ». Non à la résignation. Non à l’oubli des filles. Ce samedi 24 mai 2025, au cœur de Port-au-Prince, l’Organisation des Femmes Indépendantes Éduquées Féministes (FIEF) a posé un acte fort : la distribution de 200 kits de produits d’hygiène menstruelle aux élèves du Lycée Marie-Jeanne.

En partenariat avec le Réseau Aid’Solis, basé au Canada, et Espwa pou Fanm Ayisyèn, cette initiative s’attaque de front à un fléau silencieux : la précarité menstruelle, qui prive trop souvent les jeunes filles haïtiennes de dignité, de confiance… et d’école.
« Offrir des produits hygiéniques, ce n’est pas un luxe. C’est un droit. C’est dire à chaque fille : tu comptes, tu as ta place ici, tous les jours du mois », affirme la présidente fondatrice de FIEF, Yvenie Chouloute. Pour cette leader engagée dans l’éducation, l’inclusion sociale et l’autonomisation des jeunes et des femmes, « l’intégration de l’hygiène menstruelle dans la stratégie nationale de santé scolaire et reproductive est essentielle pour garantir le bien-être, la dignité et la réussite des filles à l’école. »
FEF : un message de la solidarité féminine
Pour beaucoup, les règles restent un sujet tabou, empreint de silence, de honte et parfois d’exclusion. Dans les écoles, les conséquences sont concrètes : journées manquées, repli sur soi, perte de motivation. Cette réalité, souvent reléguée au second plan, est un obstacle réel à l’égalité des chances.

Mais ce 24 mai, quelque chose a bougé. Les kits remis aux élèves ne contenaient pas que des serviettes et du savon. Ils portaient aussi un message : celui de la solidarité féminine, de la santé, de la justice sociale.
Au-delà de la distribution, FIEF et ses partenaires ont mené des séances de sensibilisation sur l’hygiène menstruelle, la santé reproductive, et l’urgence de briser les non-dits. Parce que le changement passe aussi par les mots.
Dans un pays où tout semble vaciller, ces actions sont des racines plantées pour demain. FIEF réaffirme son engagement aux côtés des filles haïtiennes, et lance un appel à la mobilisation : faire de l’hygiène menstruelle une priorité nationale, dans chaque école, chaque quartier, chaque commune.
Car tant que les filles seront absentes, aucun avenir ne pourra être construit.
Christian Bazile
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