L’équité au cœur des interventions nutritionnelles

Dans un monde où les inégalités persistent, l’accès équitable aux services de nutrition et de santé est une priorité incontournable. Docteur Roslet Charles, médecin nutritionniste et responsable du programme nutrition à la Direction sanitaire de l’Ouest du ministère de la Santé publique et de la Population (DSO/MSPP), met en lumière l’importance de l’équité dans les interventions nutritionnelles et souligne le rôle des médias dans la mobilisation sociale autour de cette cause.

Par Jobenson Andou

« L’accès aux ressources nutritionnelles est un facteur déterminant pour la santé des populations. Une alimentation équilibrée ne doit pas être un privilège, mais un droit fondamental pour tous », affirme le médecin. Malheureusement, de nombreuses populations vulnérables, notamment les enfants, les femmes enceintes et les personnes vivant dans des zones rurales ou défavorisées, rencontrent des obstacles majeurs dans l’accès aux services de nutrition.

Programme nutritionnel à Jérémie

On se demande en quoi l’équité est-elle importante? Celle-ci, selon le médecin, consiste à garantir que chacun reçoive les ressources nécessaires en fonction de ses besoins spécifiques. Cela implique des stratégies adaptées aux différentes catégories sociales et économiques. « Il ne suffit pas d’offrir les mêmes ressources à tout le monde ; il faut tenir compte des disparités et proposer des solutions adaptées », fait comprendre le médecin.

Sensibilisation des populations vulnérables

La sensibilisation est un levier essentiel pour améliorer l’accès à la nutrition. « Beaucoup de personnes ignorent encore les principes de base d’une alimentation saine ou n’ont pas les moyens d’y accéder », explique le médecin tout en insistant sur la nécessité d’initiatives locales, telles que des programmes éducatifs, des campagnes de prévention et des distributions alimentaires ciblées : « Les professionnels de la santé doivent travailler en étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales (ONG) et les pouvoirs publics pour mettre en place des interventions adaptées aux besoins des populations vulnérables. Nous devons aller vers ces communautés, comprendre leurs réalités et leur proposer des solutions qui respectent leurs traditions alimentaires et leurs moyens financiers », recommande-t-il.

Le rôle clé des médias dans la mobilisation sociale

Les médias jouent un rôle crucial dans la promotion de la santé. Grâce à la télévision, la radio, la presse écrite et les réseaux sociaux, il est possible de sensibiliser un large public aux enjeux nutritionnels et d’inciter les décideurs à agir. « Les campagnes médiatiques bien conçues peuvent informer, éduquer et inspirer le changement », souligne Dr Charles. Les médias, dit-il, peuvent également mettre en avant des témoignages de personnes touchées par l’insécurité alimentaire, exposer les inégalités existantes et encourager la mise en œuvre de politiques publiques plus inclusives. « Nous devons utiliser ces outils pour créer une mobilisation collective et pousser à des actions concrètes », insiste-t-il.

Vers une société plus juste et en meilleure santé

Promouvoir l’équité dans les interventions nutritionnelles est un défi de taille, mais il est essentiel pour garantir un avenir en meilleure santé pour tous. Comme le rappelle le responsable du programme nutrition pour le département de l’Ouest, « l’accès à une alimentation saine ne doit pas être un luxe. C’est un droit fondamental qui nécessite l’engagement de tous : professionnels de santé, décideurs politiques, médias et citoyens ».

À en croire Dr Roslet Charles de la DSO, grâce à une approche collective et une sensibilisation accrue, il est possible de réduire les inégalités nutritionnelles et de bâtir une société plus juste face aux défis sanitaires de demain.

Jobenson ANDOU,

jandou08@gmail.com

 

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