Les inondations, facteurs de recrudescence des cas de malaria en Haïti

La république d’Haïti est prise dans la tourmente. L’insécurité touche tous les aspects de la vie nationale. Dans un tel contexte, le pays est loin d’éradiquer la malaria. Face à la recrudescence de cette pathologie, notre système de santé est mis à rude épreuve. Notre reporter, Jobenson Andou, met en lumière cette maladie parasitaire qui affecte surtout nos populations vulnérables.

 

Par Jobenson ANDOU

Les récentes inondations qui ont frappé plusieurs régions du pays ont eu des conséquences sanitaires alarmantes. Parmi les maladies en recrudescence figure la malaria, une infection transmise par les piqûres de moustiques anophèles. Pour mieux comprendre l’impact de ces catastrophes naturelles sur la propagation de cette maladie, docteur Marc-Aurèle TELFORT, coordonnateur du Programme National de Lutte contre la Malaria (PNLM), nous a informé sur sur l’évolution du paludisme en Haïti.

Un environnement favorable à la prolifération des moustiques

Dr Marc-Aurèle Telfort

Selon Dr Telfort, les inondations créent des conditions idéales pour la multiplication des moustiques vecteurs de la malaria. Il a expliqué : « Les eaux stagnantes laissées après les crues offrent des sites de reproduction parfaits pour les larves de moustiques. Avec la hausse de l’humidité et la stagnation de l’eau, nous observons une augmentation significative des populations de moustiques, ce qui favorise la transmission de la malaria. »

« Les statistiques récentes montrent une augmentation des cas de malaria dans les zones touchées par les inondations. Nous avons enregistré une hausse de près de 30 % des cas de malaria dans certaines régions affectées. Cela s’explique par la difficulté d’accès aux soins, la destruction des infrastructures sanitaires et la prolifération des moustiques”, a précisé le médecin.

Anophèle responsable du paludisme

Face à cette recrudescence, on peut constater que le système de santé est mis à rude épreuve. Les centres de santé peinent à répondre à l’afflux de patients, d’autant plus que certains établissements ont été endommagés par les inondations. De plus, l’accès aux médicaments antipaludiques et aux moustiquaires imprégnées demeure un défi logistique majeur. Le coordonnateur du PNLM n’attend pas venir la question pour éclairer nos lanternes : « Pour faire face à cette crise sanitaire, le MSPP, en collaboration avec ses partenaires, a mis en place plusieurs stratégies. Nous avons intensifié la distribution de moustiquaires imprégnées, lancé des campagnes de pulvérisation d’insecticides et renforcé la surveillance épidémiologique afin d’identifier rapidement les foyers de contamination », a-t-il détaillé.

Un appel à la vigilance et aux actions communautaires

Dr Marc-Aurèle Telfort a insisté sur l’importance de la prévention et de la sensibilisation des populations. Aussi a-t-il encouragé les citoyens à éliminer les eaux stagnantes autour de leurs habitations, à utiliser systématiquement les moustiquaires et à consulter rapidement un centre de santé en cas de fièvre suspecte. Pour ce médecin : « La lutte contre la malaria nécessite une mobilisation collective. »

Alors que les inondations continueront de représenter un défi environnemental et sanitaire, la vigilance et l’engagement des autorités ainsi que de la population restent essentiels pour limiter l’impact de cette maladie sur la santé publique.

Jobenson ANDOU

jandou08@gmail.com

Regarder cette vidéo dans laquelle Dr Telfort fait le point sur la malaria

 

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