Le droit à la vie n’est qu’un vain mot. Il résonne creux comme un écho dans la vallée de la mort. Comment jouir d’autres droits comme celui lié à la santé, si ce droit humain inaliénable, essentiel, est foulé au pieds par les bandits armés qui contrôlent de plus en plus le territoire et mettent l’État en défi!
Une balle perdue a percé le crâne de Macénat Lebelt, un étudiant âgé de 22 ans. Il jouissait de son droit à l’éducation.
Pour le secrétariat du Réseau haïtien des journalistes de la santé : « Cette violence aveugle est le fruit de l’inaction face à tant d’injustices.»
Ce mardi, comme tous les étudiants du Centre d’Études Diplomatiques et Internationales (CEDI), il était assis dans salle de classe et suivait attentivement son cours dans le local du CEDI, 7, rue Théodule, Bourdon, à Port-au-Prince.
![](https://rhjs.ht/wp-content/uploads/2025/02/Arme-300x200.jpeg)
Qui donc aurait entendu le bruit de cette balle se demande un professeur requérant l’anonymat assurant son cours dans une classe attenante. « Quand aux environs de dix heures du matin, j’ai entendu des cris, les gens disaient tremblement de terre, sauvez-vous. Moi aussi, j’y croyais. Autour de moi, ma salle de classe se vidait. »
L’année dernière, il avait assuré deux cours pour Macénat. Sur le choc, il ne veut piper mot, seulement il souffle : « Je suis consterné. Ce matin-là, Macénat allait faire un exposé. Et l’enseignant qui était en chair est mon ancien étudiant. »
Le professeur se désole pour l’étudiant et la mère de Macénat qui n’avait qu’un seul enfant : Lebelt, ce jeune arraché brutalement à la vie par une balle perdue.
Le secrétariat du Réseau haïtien des journalistes de la santé, pour sa part, déplore la situation de violence qui sévit en Haïti. Aussi constate-t-il qu’à l’Institution St Louis Gonzague, Delmas 33, un élève du nouveau secondaire trois a été blessé, lui aussi, par une balle perdue, au moment où il se rendait aux toilettes.
Définitivement, nul n’est à l’abri sur ce territoire marqué par une indifférence face à une telle tragédie humaine. Le crâne d’un étudiant est percé par une balle perdue en pleine salle de classe et succombe à cette blessure. Un mort de plus! Un mort de trop pour un peuple qui réclame à corps et à cri sécurité sur tous les tons dans une République où l’État ne demande pas de compte. Les fins observateurs se posent la question: « Pourquoi les assassins ne sèmeraient-ils pas le deuil sans limite?»
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
Discussion à propos de post