Dr Duckenson Lorthe Blema, dans son nouveau costume de ministre de la Santé publique et de la population

Dr Duckenson Lorthe Blema,  qui « prône une gestion participative et transparente », a pris ses fonctions de ministre de la Santé, le mercredi 20 novembre 2024, à la salle de conférence du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Il est arrivé à ce poste dans un contexte où Haïti fait face à une crise multidimensionnelle. Le système de la santé, aux abois ; les hôpitaux, attaqués par les bandits armés et même les malades sont parfois arrachés à leur lit.

Le nouveau ministre de la Santé publique, Dr Duckenson Lorthe Blema

C’est dans un contexte difficile que ce cadre de l’administration publique, qui avait  bénéficié des formations en obstétrique-gynécologie à l’université Havard aux États-Unis, remplace son prédécesseur, Dr Georges Fils Brignol.

Les défis qui attendent ce nouveau ministre au MSPP sont de taille. Il se dit conscient devant ce « désastre humanitaire, politique et écologique et socio-économique qui menacent la nation haïtienne dans ses fondements profonds. »

Nombreux les résultats attendus dans un contexte difficile

Que faire ?

« Il est impératif d’agir », répond-il tout en soulignant les problèmes à résoudre.

Il a dressé toute une liste : « La couverture vaccinale de nos enfants n’est que de 51, 3% ; le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est toujours autour de 48, 2 décès pour 1 000 naissances. Une grande majorité de nos femmes accouchent sans assistance de personnel qualifié et le taux de mortalité maternelle demeure l’un des plus élevé de la région ; le taux de fréquentation des établissements de santé demeure faible ; alors que moins de 25% de la population vit à mois de cinq kilomètres d’un établissement de santé. 88% de nos prestataires sont concentrés dans les zones urbaines et l’atterrissage d’un plan stratégique de santé communautaire se fait toujours attendre. »

Pour le natif de Miragôane, 41 ans, « Au seuil du 3e millénaire l’un des défis auxquels nous faisons face consiste à atteindre un niveau de croissance qui soit en synergie avec le développement humain. »

Dr Blema, qui manie les outils de la planification, de la gestion et la prestation des services de santé, a roulé sa bosse comme professeur à l’Université Quisqueya et aussi en tant que directeur exécutif de l’hôpital Juvenat de Pétion-Ville. Il tient à son actif des expériences à signaler : obstétricien à l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve, responsable de la santé maternelle et de la reproduction, directeur technique dans le cadre des projets IHSD/IMA/USAID.

L’homme se veut un professionnel engagé qui a pris parti de rester au pays pour le servir. « Je suis pleinement conscient des besoins et des défis, j’accepte cette responsabilité avec détermination et humilité. Je suis particulièrement sensible aux injustices et inégalités face aux soins de santé. » Pour illustrer, il a évoqué un souvenir : « Il y a une quinzaine d’années, je me suis engagé à soutenir les programmes de santé dans les zones qualifiées de déserts médicaux. Je ne puis m’empêcher de penser à ma plus vive expérience à Bellefontaine, une localité située entre Pétion-Ville et Croix-des-Bouquets. Notre équipe a réparé une injustice sociale commise à l’encontre de plus de 40 000 habitants en y mettant en place un établissement sanitaire pour la première fois depuis l’existence de notre chère Haïti. »

Dans son costume de ministre de la Santé, Dr Blema a dit haut et fort : « C’est pour moi un honneur d’avoir été nommé ministre de la Santé publique et de la Population et de rejoindre à ce tire cette nouvelle équipe gouvernementale qui se veut dynamique et productive. »

Claude Bernard Sérant

serantclaudebernard@yahoo.fr

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