La violence basée sur le genre reste une réalité préoccupante qui affecte au quotidien des milliers de femmes et d’hommes dans notre société. Ses manifestations sont variées, incluant la violence domestique, les abus sexuels, le harcèlement et la traite de personnes. Dans le cadre d’une interview menée avec Me Greef Bouloge Pétion et Mme Françoise Emmanuela, respectivement le directeur de Protection à l’Office de protection du Citoyen ( OPC) et formative à l’organisation Lakou Lapè, nous examinerons l’impact de la VBG sur les communautés vulnérables ainsi que les conséquences à long terme sur le bien-être des victimes.
Dans les communautés vulnérables, l’impact de la violence basée sur le genre est encore plus prononcé et exacerbé par des facteurs tels que la pauvreté, les inégalités sociales, faible niveau d’éducation, les conflits des gangs armés et le manque d’accès aux services de soutien a expliqué Me Greef Bouloge Pétion, directeur de la protection à l’Office de Protection Citoyen précisant que les survivants de la VBG qui subissent une double victimisation souffrent souvent d’exclusion, de stress, de marginalisation et de traumatismes psychologiques.
L’anthropologue Pétion a avancé que « La violence basée sur le genre a des conséquences profondes et dévastatrices sur les communautés vulnérables. Pour combattre ce problème, il est essentiel de renforcer les structures de soutien, d’éduquer les communautés sur les droits humains, et de promouvoir l’égalité des genres. »
Pour remédier à ces impacts, Me Pétion croit qu’il est essentiel dans les espaces de prise en charge quelle soient privés ou publique de mettre des gens ayant des connaissances sur le VBG et la mise en œuvre des programmes de sensibilisation, de soutien psychologique et de développement socio-économique, en vue d’assurer une meilleure accessibilité aux services juridiques et médicaux en fonction de leurs besoins.
En raison des conflits liés aux gangs armés dans le pays, Mme François constate une hausse des cas de violence basée sur le genre (VBG), en particulier dans les camps improvisés où les personnes déplacées vivent dans des conditions de promiscuité insupportables. « Les déplacements forcés et la perte de moyens de subsistance rendent ces communautés vulnérables encore plus exposées à la VBG, aggravant ainsi la marginalisation et le traumatisme des survivants », a déclaré la facilitatrice de Lakou Lapè, en insistant sur le fait que les femmes et les filles sont particulièrement touchées par cette problématique.
La violence et l’insécurité engendrent un climat de méfiance, exacerbent les tensions et favorisent la criminalité dans les communautés vulnérables. Selon les observations de la formatrice, les femmes victimes manifestent souvent des comportements agressifs, se montrent distantes et font preuve de méfiance. De leur côté, certains jeunes hommes ont recours à des actes de banditisme pour se protéger. En conséquence, dit-elle, les habitants se sentent de plus en plus vulnérables et en insécurité, ce qui compromet la cohésion sociale.
En outre, face aux effets dévastateurs de cette violence sur la santé, l’économie et la cohésion sociale, Mme François Emmanuella plaide en faveur d’une meilleure prise en charge au profit des personnes victimes de violence basée sur le genre (VBG). Elle appelle également à établir les fondements d’une société dans laquelle chacun se sent respecté, valorisé et en sécurité.
Ruth Cadet