Le secrétaire général du RHJS, Louiny Fontal, a assuré une séance de formation au local du Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS), Delmas 48, le mercredi 6 novembre 2024. À cette formation pour les jeunes de Fort National et Saint Martin, l’objectif visé : enseigner les compétences nécessaires à 100 jeunes, dont au moins 50 jeunes filles sur le VIH/ SIDA et les droits humains en vue de transmettre le contenu de cet enseignement. On notera au passage que ces séances sont réalisées pour des jeunes âgés de 15 à 29 ans.
Pour Fontal, « Les droits de l’homme également appelés droits humains sont des droits inhérents à sa personne. Inaliénables et sacrés, ces prérogatives dont sont titulaires les individus bien qu’ils soient reconnus ne sont pas valorisés et respectés dans plusieurs pays du monde. Donc, notre combat est de promouvoir les droits humains. »
Au regard des droits des femmes, la persistance des discriminations et des stéréotypes fondés sur le sexe se conjuguent au quotidien, a-t-il souligné. Et de poursuivre : « Cette situation s’aggrave surtout dans les milieux vulnérables et décroit à un rythme exponentiel depuis que le phénomène des gangs fait fuir les populations à Port-au-Prince et dans nos villes de province. » Par ailleurs, dans son exposé, il a reconnu que cette source permanente d’abus sexuels fait le lit des hommes sans foi ni loi, surtout quand l’impunité est la règle.
C’est dans cette démarche, a-t-il souligné, par ailleurs, que le RHJS, dans la mission qu’il s’attribue, poursuit cette campagne de sensibilisation sur la violence, et les violences sexuelles liées au genre.
Cette violence, a-t-il rappelé n’est pas sans conséquence sur les nouvelles infections liées au VIH/SIDA en Haïti. Chemin faisant, il a ouvert une fenêtre sur les traitements antirétroviraux contre le SIDA (ARV), et le dépistage dans les CDV. Aussi a-t-il dit, le RHJS, suivant la logique de l’Organisation mondiale de la Santé, promeut, sur un plan pratique, les droits économiques, sociaux et culturels pour venir à bout du VIH/SIDA d’ici 2030. « L’un de ces droits passe, outre l’accès à un traitement, mais aussi à une éducation en matière de VIH. Tel est le sens de l’engagement du RHJS dans le cadre d’une action adaptée et fondée sur les droits de l’homme », a-t-il dit.
Contenu de la formation
Louiny Fontal, dans un souci d’informer les jeunes, a fait ce rappel : « Les sessions de formation au Réseau, segmentée en deux parties, théorique et pratique, sont articulées autour des thèmes suivants :
- Introduction aux VBG ;
- Introduction à la santé sexuelle et reproductive ;
- Techniques de communication et de sensibilisation ;
- Techniques de production audiovisuelle pour les réseaux sociaux ;
- Éthique et droits humains ;
- Atelier de création de contenu.
Les participants, scindés en trois groupes pour des raisons pédagogiques, suivent tour à tour, ces sessions de formation de trois (3) jours, pour un total de 24 heures. »
Le journaliste sénior, tout en mettant l’accent la problématique du VIH/SIDA, a profité de cette intervalle pour souligner aux apprenants que cette formation administrée gratuitement réclame de toute urgence leur engagement. Promus au rang de pairs éducateurs, dans le cadre de cette campagne de sensibilisation multimédia, ils devront produire des contenus sur la violence basée sur le genre, la santé sexuelle et reproductive, sur leur plateforme, sur les réseaux sociaux, au moins pendant les trois premiers mois ayant suivi la formation.
À cette session de formation dynamisée par des échanges, il a informé à ces jeunes qu’à la fin de la formation, une trentaine parmi eux poursuivront cette aventure enrichissante en théorie et pratique. Aussi seront-ils outillés de techniques de production audiovisuelle adaptée au réseaux sociaux.
Plusieurs d’entre eux se voient déjà acteurs de changement et proposent des idées au RHJS. Parmi eux, journalistes, influenceurs, étudiants en agronomie, en administration, en informatique, cadreur, monteur de vidéo, blogueur, infirmière etc.
Dans l’univers fracturé par la violence au quotidien, ils gardent l’espoir que Fort National et Saint Martin ont un réel besoin d’une jeunesse formée, éduquée et capable d’inverser cette tendance qui mine leurs quartiers et qui les pousse à fuir leur maison pour sauver leur peau.
Louiny Fontal a félicité ces jeunes qui ont bravé la situation sécuritaire pour suivre cette formation au RHJS qui met la promotion et la protection des droits de l’homme au cœur de la campagne basée sur le genre et la santé reproductive.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
Pour accéder à cette séance de formation en vidéo