Au local du Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS), ce samedi 2 novembre 2024, l’atmosphère est studieuse. Sur grand écran les cours sont projetés. Dr Claire Raphaëlle Lopez, médecin de son état, assure une formation. Le sujet à l’ordre du jour participe de la campagne de sensibilisation multimédia contre la violence basée sur le genre (VBG). Il s’inscrit aussi dans le cadre de la formation sur la santé sexuelle et reproductive et les techniques de production audiovisuelle.
Une vingtaine de jeunes des quartiers de Fort National et de Saint-Martin accordent une attention à l’exposé de Dr Lopez. Le médecin aborde la question en faisant preuve de pédagogie. Pour transmettre le contenu de la formation, elle y va par étape : introduction à la santé sexuelle reproductive ; concepts fondamentaux ; contraception et planification familiale ; infections sexuellement transmissibles et prévention ; genres, consentement et relations saines, santé mentale et bien-être sexuelle.
Le public de Dr Lopez, réceptif, facilite les échanges. Entre le contenu de la formation exposé dans un langage clair, accessible et les expériences racontées sans langue de bois dans la salle, une envie d’apprendre anime la 2e tranche de cette première journée.
Le consentement
La question de la violence basée sur le genre, quand elle vient dans les débats, décuple l’attention et les prises de parole. Pour mettre de l’entrain à la formation, des jeunes hommes, un brin humoristique, font comprendre qu’eux aussi de la gente masculine, sont victimes de cette violence. Un jeune homme raconte que lors d’une relation sexuelle, sa partenaire, toute récente, a enlevé en pleine action son pénis du vagin pour l’introduire subrepticement dans l’anus. Là, il signale, dans ce cas précis, puisqu’il n’y avait pas son consentement. Il a tout bonnement débandé. Sans autre forme de procès.
Dans le cadre du VBG, Dr Lopez souligne que les hommes, eux aussi, sont parfois victimes; toutefois, on met davantage l’accent sur les femmes parce que la violence touche les femmes de manière disproportionnée.
La question du consentement fait débats dans la salle. Les jeunes hommes maintiennent que les jeunes filles sont souvent capricieuses parce qu’elles ne disent jamais oui. Lever de bouclier des filles devant un tel argument. Elles mettent en avant leur souffrance physique, psychologique quand la contrainte, le chantage ou la ruse entre dans l’amour.
Dr Lopez explique qu’il faut désormais une nouvelle approche, de nouveaux repères à construire dans les relations entre partenaires, que l’on soit petits amis ou mariés, le consentement est fondamental.
Sur ce chapitre, une jeune fille fait comprendre qu’entrer en relation sexuelle avec un partenaire est un acte responsable. Et c’est ce que l’on doit retenir dans cette formation qui fait des jeunes de Fort National et de Saint Martin des pairs éducateurs qui transmettront à d’autres ces valeurs morales qui transformeront notre société.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
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