La vulnérabilité et les problématiques de santé dans le Sud et la Grand’Anse

L’éditorial

Récemment, une délégation du Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé (RHJS) a effectué une mission de terrain au niveau des départements du Sud et de la Grand’Anse. Au cours de ce périple, la délégation ne s’est pas contentée d’une expérience en superficie. De la commune des Cayes à Bonbon en passant par Jérémie, elle s’est littéralement immergée jusque dans l’intimité des communautés.

En atelier avec le RHJS dans le grand Sud

Nombre de thématiques encadraient cette virée : la vaccination de routine, la nutrition, la planification familiale, les violences sexuelles, le VIH/sida… D’un département à l’autre, d’une commune à une autre, d’une communauté à une autre, d’une problématique de santé à une autre, le constat reste sans conteste : la vulnérabilité est omniprésente.

Au niveau de ces recoins, qui d’une part accueillent la majeure partie des déplacés de la zone métropolitaine de Port-au-Prince (selon les données officielles) et d’autre part sont de moins en moins accessibles depuis la capitale, la vulnérabilité a un visage et un nom. Pire encore, elle a l’embarras du choix. De cette adolescente-mère qui peine à s’occuper de sa petite fille atteinte de malnutrition à ce couple de PVVIH habitant un taudis fait de tôles usagers, de bois et qui, à chaque pluie espère la clémence de la rivière de la Grand’Anse ; la vulnérabilité peut aisément se trouver un nouveau visage et un nouveau nom à chaque coin de rue.

Il faut admettre, notamment dans la réalité qui est la nôtre, que la vulnérabilité est transversale à nos différentes problématiques de santé. Dans l’un comme dans l’autre cas, il convient, en conséquence, de rappeler encore et encore la nécessité d’une approche holistique centrée sur une mise en synergie des ressources disponibles.

Le pays est comme l’un de ces patients polytraumatisés qui arrive en salle d’urgence. L’efficacité des soins qui lui est nécessaire passe forcément par une bonne coordination entre le personnel soignant appelé à intervenir sur son cas. Sinon, le patient risque de mourir dans d’atroces souffrances.

Gladimy Ibraïme

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