Pour qui sonne le glas

Matière à réflexion

Ce 7 août 2024 ramène le 37e mois de commémoration de l’assassinat de Jovenel MOÏSE, en sa résidence privée à Pèlerin 5, soit sept (7) mois avant la fin de son mandat constitutionnel.

Il n’en est pas moins vrai que ce même mois d’août est aussi par ailleurs un moment extrêmement important dans l’histoire d’Haïti parce qu’il a été le point de départ chronologique d’un tout premier grand soulèvement qui s’est d’abord enraciné dans une certaine conscience de différents phénomènes et de différentes pratiques dégoûtantes en vogue à l’époque. On peut citer la Traite des Nègres, par exemple, la Colonisation, l’Esclavage ou encore, le Marronage.

Boukman, le grand prêtre vodou à la cérémonie du Bois-Caïman

L’idéal pour les ancêtres étaient à posteriori de se projeter dans une démarche visiblement risquée de ce qui allait être la Proclamation de notre Indépendance nationale tel que celle-ci aura bel et bien lieu et sera gravée sur du marbre en date du 1er janvier 1804.

En effet, c’est au cours de ce 8e mois de l’année qu’eut lieu dans la nuit du 14 au 15 août 1791, précisément, le premier test de leadership ou d’autorité dans ce contexte de mobilisation des Nègres révoltés, la toute première grande séance collective d’échanges, de remous, de “défoulements” et de prise de conscience devant déboucher très tôt, soit à partir des 48 heures suivant cette étrange cérémonie du Bois Caïman, vers d’énormes soulèvements un peu plus décisifs contre les exploitations diverses, les cruautés, les atrocités commises par les colons blancs de mèche avec la Métropole.

Inutile de dire ici combien il y a eu des milliers, pour ne pas dire, des millions de Noirs ou d’esclaves à être physiquement victimes. Et par delà leurs massacres en règle, ce sont des générations, c’est toute une race qui a été quasiment décimée. Or, l’approche géopolitique aujourd’hui consiste très clairement en une sorte de réplique par-delà le temps et l’espace, mais aussi, en une logique d’anéantissement tout court de toute notre culture ou de toute une culture déjà suffisamment estropiée dans ses promesses et dans ses perspectives.

De Padre Jean connu aussi sous le nom de Pedro Juan, nous l’avons étudié à l’école primaire en effet grâce au petit livre d’histoire d’Haïti de J. C. Dorsainvil. Localisé dans le Nord’ouest actuel, précisément dans la zone de Port-de-Paix, il fut l’un des premiers à avoir organisé la résistance contre les Boucaniers, nos premiers colons dans l’Île. En plein dans sa guérilla avec quelques autres marrons, il fut tué aux alentours de 1679, en passant par Mackandal, lui-même condamné à être brûlé vif le 20 janvier 1758, puis plus tard, l’assassinat de Jean Jacques Dessalines, le 17 octobre 1806, on a eu bien avant cela, l’exécution sommaire du célèbre Boukman, sur une des places publiques du Cap-Haitien, le 7 novembre 1791, sans oublier, la trahison de Toussaint Louverture, trahi, arrêté, déporté en France le 7 juin 1802, puis emprisonné dans les neiges du Jura, en France, humilié et assassiné lentement par la faim, par le froid, le 7 avril 1803, la réplique des forces esclavagistes modernes, de toutes les métropoles blessées par ces réactions de nos ancêtres, tantôt sournoise, tantôt ouverte, dans le cadre d’une véritable concordance de ton, n’a visé qu’à nous sanctionner pour notre passé, et qu’à mettre en fait tout un peuple à genoux comme des idiots et comme des gamins en faute.

L’assassinat de Jovenel MOÏSE implique la complicité de différents pays et la participation active d’une bonne frange de nos élites toujours disponibles et prêtes à prendre part à toutes les sales besognes, lors même que ces besognes peuvent bien-être suicidaires au fond et impliquer par la même occasion, leur défaite tragique.

En ce sens, l’assassinat de Jovenel MOÏSE auquel ont pris part de nombreuses familles traditionnelles et puissantes du pays, a tout simplement sonné le glas de ces familles. De fait, du crime qu’elles avaient longtemps annoncé, donc qu’elles ont de toute évidence planifié, orchestré fabriqué, coordonné, réalisé, exécuté, elles ne sont sorties ni vainqueurs, ni victorieuses, ni embellies, ni anoblies. A la limite, il y en a qui vont jusqu’à dire que ces familles, leurs complices et bon nombre de leurs hommes de main sont devenus carrément la risée de la fable…

JUSTICE POUR

JOVENEL MOÏSE

Port au Prince

Le 7 août 2024

Cliquez ici pour accéder à cet article de Marnatha Irère Ternier

La nuit de toutes les transes pour une trans-formation : Bois Caïman, 14-15 août 1791

 

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