Une délégation du Réseau Haïtien des Journalistes de la Santé (RHJS) a visité, le 16 juillet 2024, le service de vaccination et de nutrition de l’Hôpital Saint Antoine de Jérémie. A cette occasion, l’équipe du RHJS, en tournée dans le grand Sud, a assisté à une séance de vaccination de routine.
A notre arrivée sur les lieux, une dizaine de parents et leurs enfants attendaient leur tour. Vitamine A, Pentavalent, Rotavirus, BCG…une dose ou une autre les amène. Et trois infirmières : Miss Paulémon Marie Elza Lundy, Miss Manèse Appolon et Miss Guirlaine Pierre s’attèlent à la tâche dans une ambiance de cris stridents et de pleurs des bébés. Expérimentés, ces soignants tentent par tous les moyens de les calmer, les garder sur la balance ou leur injecter le précieux liquide.
Me Ferdinand Nardel, juge de paix dans l’une des juridictions de la région, père de deux enfants, est venu accompagner sa femme et son fils d’environ deux ans pour une dose de rappel du Vitamine A. « Je connais les bienfaits des vaccins pour mon bébé », dit-il arborant un large sourire. « Tous les mois ou mois et demi, nous venons ici pour nous assurer du respect du carnet vaccinal de notre enfant. En tant que parent, papa responsable, nous avons un devoir quotidien et permanent de veiller sur l’état de santé de nos enfants », raconte-il.
La femme de Me Nardel, Maranatha Louis, 29 ans, se dit heureuse sachant que grâce aux vaccins son enfant est protégé contre de nombreuses maladies. « Je veux voir grandir mon enfant en parfaite santé », s’exclame-t-elle.
Lindor, conseiller pédagogique à la Direction départementale du ministère de l’Éducation, qui accompagne sa femme et leur fille de trois mois, était venu pour le Pentavalent. « La vaccination est un devoir parental qui peut sauver la vie des enfants », dit-il avec fierté, soulignant qu’il espère voir sa fille grandir en bonne santé ».
Cinthia Isidor est une mère de trois enfants. Elle est venue pour la 11e dose de vaccin de sa fille de cinq mois. Faute d’une rupture pour le Pneumocoque, elle a fait le déplacement en vain. Elle a profité de nos micros pour encourager les autorités à mettre le précieux sésame disponible au Centre de vaccination de l’hôpital Saint Antoine. « A chaque fois, je paie des frais de transport pour venir ici et le vaccin n’est pas disponible. Ce n’est pas du tout intéressant », regrette la dame venue de Caracolie.
En fin de visite, les trois infirmières ont pu nous accorder une interview. L’occasion pour Miss Lundy, responsable du centre, de revenir sur le travail qu’elle et son équipe réalisent depuis ces dernières années. « A mon arrivée à cet hôpital, très peu de parents venaient faire vacciner leurs enfants ici, en dépit du fait que l’hôpital dispose d’une maternité, nous raconte-t-elle. Ils préféraient se rendre là où l’on donne des kits ». Mais avec le temps et grâce à des séances d’éducation et de sensibilisation à la maternité, la donne a beaucoup changé, nous confie-t-elle. « Maintenant, on dépasse aisément le quota mensuel fixé par la Direction départementale. On reçoit entre 20 et 30 enfants par jour », se réjouit-elle.
Par ailleurs, elle souligne que certains vaccins sont en rupture de stock au niveau du département depuis quelque temps. C’est le cas pour le Rotavirus, le Pneumocoque et le Penta. Aussi plaide-t-elle pour que les autorités penchent sur certains problèmes auxquels le centre est confronté : espace trop exiguë, lavabo pour le lavage des mains non fonctionnel, fuite d’eau au niveau de la fenêtre, pour ne citer que ces difficultés à résoudre.
Hernaelle Louis Jeune Jean
lhernaelle@gmail.com
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Implication des pères dans la vaccination des enfants à Jérémie