Rencontre avec Angy Desravines autour du lancement du projet « Teyat kwape vyolans »

Interview

Dans le but de redonner espoir aux enfants de divers camps de déplacés à Port-au-Prince, la troupe Brigade d’intervention théâtrale (BIT Haïti) a lancé, le lundi 13 mai, Teyat kwape vyolans. Ce projet encadre de manière ludique les enfants traumatisés par la violence des gangs armés. Activité culturelle éducative et stimulante, Teyat kwape vyolans inclut formation et animation théâtrale. Dans un souci de restitution, les enfants montreront leur talent au public lors d’un spectacle prévu le vendredi 24 mai 2024. Nous avons rencontré la responsable de communication du projet Teyat kwape vyolans, Angy Desravines  de BIT-Haïti. Journaliste-présentatrice de l’émission « Deba » sur la chaîne 30 de Télé Variété, elle a fait le point autour de cette activité.

En atelier avec les enfants

Frantzley Valbrun : Angy Desravines, vous êtes responsable de communication de ce projet articulé autour du thème Teyat kwape vyolans. Pouvez-vous nous parler un peu de cette activité?

Angy Desravines : C’est une activité dans laquelle nous proposons des ateliers de formation ayant rapport avec l’art et le théâtre dans les camps de déplacés au bénéfice des adolescents. C’est une initiative de la Brigade d’intervention théâtrale Haïti (BIT-Haïti).

Fantzley Valbrun : Pourquoi BIT-Haïti a-t-elle fait choix des adolescents vivant dans les camps ?

Angy Desravines : Les déplacés vivent aujourd’hui dans des conditions de grande précarité sociale, avec une absence d’eau potable, une promiscuité constante, une exposition accrue aux maladies dermatologiques et un manque total de divertissement et de loisirs. Les adolescents sont particulièrement touchés par ces derniers maux, étant en âge d’avoir besoin de divertissement et de loisirs. Il est donc urgent de mettre en place des initiatives artistiques et culturelles pour restaurer l’espoir et promouvoir la résilience chez ces adolescents.

Frantzley Valbrun : Où donc se dérouleront ces activités ?

Angy Desravines : Les activités se dérouleront dans trois camps dans la zone métropolitaine. Onze enfants au total bénéficieront de ce projet.

Frantzley Valbrun : Quels sont les objectifs de ce projet ?

Angy Desravines : Ce projet vise à encourager la résilience chez ces enfants traumatisés. Ces ateliers de formation pourront ainsi les divertir et les amener à réfléchir, leur redonner espoir.

Frantzley Valbrun : Pourquoi une telle initiative ?

Frantzley Valbrun :  À l’affiche, on lit : « Teyat kwape vyolans ». La BITH utilise le théâtre comme outil pour faire échec à la violence, n’est-ce pas ?

Angy Desravines : Nous connaissons tous la situation dans le pays, l’instabilité, l’insécurité en raison de la violence des gangs armés. Le théâtre constitue en ce sens l’un des meilleurs moyens de se faire entendre, de s’exprimer à travers la réalité de ces déplacés qui ont abandonné leur résidence.

Frantzley Valbrun :   Les enfants ciblés ?

AD : Les enfants peuvent être scolarisés ou non. Leur tranche d’âge varie entre 12 et 16 ans.

Frantzley Valbrun :   Quelles sont les institutions qui soutiennent ce projet ?

AD : Ce projet est soutenu par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH ), Tamise, le Ministère de la Culture et de la Communication ( MCC ), le PNUD et la Commission de consolidation de la paix.

Frantzley Valbrun :   Vos attentes ?

AD : Nous espérons vraiment que ces adolescents pourront profiter de ces 10 jours d’atelier. Il faut dire que ces bénéficiaires offriront un spectacle de restitution le vendredi 24 mai. Nous souhaitons ainsi un début d’espoir pour chacun d’eux.

Propos recueillis par Frantzley VALBRUN

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