Carl Pierrecq, le critique littéraire, a posé son regard sensible sur le dernier né d’André Fouad: son recueil de poème. Pour le recommander aux lecteurs, Pierrecq écrit dans la préface son penchant pour le texte dans un élan de parti pris esthétique :«Valse des ombres d’André Fouad est un livre symphonique et organique. Des ouvrages d’André Fouad, il est celui qui symbolise le mieux le poète aux pieds poudrés qu’il représente. À travers ce livre, il dit être l’oiseau de son conte de fées, porteur de la résilience des mots-oiseaux et scribe des forêts-nomades. Il nous raconte ses aventures en tant qu’oiseau et nous délivre sa musique. Il nous fait la cartographie de ses pérégrinations marquées par son amour des choses du monde, des plaisirs simples et grandioses. Sa poésie est urbaine, très proche de la beat-génération caractérisée par la route, la drogue et le sexe.»
À l’assaut des feux du silence
allez-vous faire foutre
avec vos versets taillés sur mesure qui salissent les draps, les ombres des frêles arc-en-ciel
je n’y crois plus je n’y croirai plus
demain c’est bien moi
c’est aussi l’autre
face aux nuées revendicatives
sachez que les fleurs appartiennent à ceux qui se saignent qui se tiennent plus que debout
pour faire mordre de poussière
les citadelles des ténèbres
j’y crois
j’y croirai toujours
l’ivresse d’un câlin matinal c’est aussi le tien
chansons de la terre rapaillée poésie du temps retrouvé
Poèmes brûlés À Vif
des poèmes majuscules en boucle volatilisés
un clair matin d’un lundi manchot
comme il y a autant de cheveux fanés par le vent à la voix de baryton.
en transit
la rue ne délivrera plus via carte postale les homélies des montagnes déchues
Playlist de novembre
A quel jeu innombrable
jouent en quelque sorte les nuages des ombres
la musique « POP » lave les premières souillures de mes songes marins
écrits en riffs majeurs
de l’aérodrome jonché de débris de lunes fugaces
sur tes lèvres cantatrice des autres cieux y a t-il ce goût d’afro-beat
ou ce faux air de reggaeton
chaque instant
elles rallument la ville en vingt-quatre heures flirtant avec le bruit des bottes des « Navy » le bleu des sans-voix d’outre-tombe
Tessons de Ver(res)
De ton vieux chant
corps aux pluriels
jusqu’à l’émergence des aubes en veilleuse
aux dernières dérives
des pierres de cathédrales
il ne me reste plus maintenant que d’histoires de fous rires quintessence d’horloges insatiables regardant la mer lointaine
aux chevilles épinglées
bordures en demi-teinte
e-muet
Et le soleil ne s’est jamais remis
de ses pénibles voyages antérieurs
pas à pas
l’oiseau de mon conte de fée
clame encore publiquement
une de ces plantules du printemps malgré l’humeur des phrases unisexes au temps des mini-caravelles
et de la moisson des pendules
last note
va où l’on dessine à cœur ouvert
les cahiers verdoyants des kiosques de folie il y a ici
toute la résilience des mots-oiseaux la fraîcheur des torrents-nomadesaraignée d’un soir
résonne aux ombres orphelines la calligraphie
des voyages de plomb réinventés
e-rrance lunaire
il pleuvait soudainement des phrases délirantes (ambiguës) dans mes pèlerinages de Mai
sur Marie Galante
j’ai pris pleinement possession comme un empire
de ce quart de lune bohémien comme lui seul
de l’autre prisme des îles perdues
Parenthèses testamentaires
au nom de toutes les nuits
je revendique partout le droit
à l’illumination des graffitis des miroirs
j’ai dit halte
aux valses m’écrivant des pamphlets
aux encres des gravures des grandes Antilles
André Fouad
andrefouad@yahoo.fr
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