Établie aux Etats-Unis depuis l’année dernière, Marie-Juliane David, ancienne étudiante de la Faculté de médecine de l’Université d’État d’Haïti, continue de jouer un rôle actif au sein du RHJS. Cet article illustre son attachement à Haïti.
Lecteurs (trices) de Bien-Être, je n’ai pas disparu de votre radar, je suis toujours présente au Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS). Pour le moment, je me considère comme une antenne du RHJS aux Etats-Unis où j’ai posé mes valises pour étudier. Depuis le mois de novembre je suis au New Jersey, cet état du Nord-Est des États-Unis, bordé à l’ouest par la Pennsylvanie et le Delaware, au nord par l’État de New York et à l’est et au sud-est par l’océan Atlantique. Je regarde, j’observe. Ancienne étudiante en médecine à l’Université d’État d’Haïti (UEH), je suis sensible à tout ce qui touche à l’hygiène.
Comment ne pas être porté sur ces sujets lorsque l’on a traité, en atelier, au RHJS, des informations liées à ces thématiques.
À l’heure où le choléra, cette maladie hydrique liée au manque d’hygiène, est sur le point de devenir endémique en Haïti, les élites haïtiennes doivent comprendre que pour mettre fin à cette pathologie, elles doivent prendre véritablement leur responsabilité. J’entends par responsabilité, une obligation, un devoir même conféré à toutes élites en vue d’assumer leur mission : encadrer le peuple, l’éclairer, le diriger vers ce qui est bien, ce qui est beau, ce qui est vrai et ce qui est juste. En ce qui a trait à la question de l’hygiène, si les esprits éclairés n’adressent pas le problème que peut-on attendre du peuple ?
C’est le Dr Margaret Chan, ancienne directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a dit : « La santé de la population passe par la salubrité de l’environnement ».
Qui peut mener cette politique de salubrité et de l’environnement ? Réfléchissez.
Nous voulons tous une Haïti sécurisée, belle et propre, mais il y a un grand travail à fournir. Et ce travail doit être à la fois individuel et collectif. La salubrité que nous cherchons ne va point tomber du ciel. Nous devons donc agir en conséquence.
Adresser le problème de l’insalubrité
Comment, nous au sein du RHJS — dont l’une des principales missions est de sensibiliser la population à changer de comportement, pouvons-nous adresser ce problème environnemental ?
Retenons que tout changement passe par l’éducation. Nous devons d’abord éduquer/former la population sur l’importance de l’hygiène au quotidien et les comportements à adopter pour maintenir un environnement propre et sain.
Quel est la politique de l’État haïtien sur la question liée à l’hygiène ? Tout est là. La politique est d’une haute importance. C’est une énergie qui canalise les grandes décisions de la République. Quelle politique mettre sur pied pour une éducation populaire tournée vers les questions liées à l’hygiène ? L’État et la société civile, élément auquel s’inscrit le RHJS, tout cet ensemble a pour devoir de jouer leur partition en vue de renforcer l’éducation et de pérenniser les bonnes pratiques d’hygiène.
Des modèles à suivre
Beaucoup de pays où l’on observe une baisse totale voire une éradication des maladies infectieuses liés à l’insalubrité, ont adopté des politiques de l’environnement visant à promouvoir la propreté et la bonne gestion des déchets. Aux États-Unis d’Amérique où je vis à présent, par exemple, je constate qu’il y a des lois fédérales qui punissent certains comportements malsains comme le jet de détritus dans les rues. Dans mon quartier, pour faciliter la récupération des déchets, chaque maison est munie de deux poubelles : une pour les objets recyclables comme journaux, papiers, bouteille de lait, flacon de shampoing, bidon de lessive pour ne citer que ceux-là et l’autre pour les déchets proprement dits. Je remarque qu’à un jour précis de la semaine, un camion passe régulièrement récupérer les déchets et un autre les objets recyclables. Je vois aussi que dans certaines endroits publics et même à l’angle de certaines rues, des poubelles publiques sont également placées pour recueillir les détritus. Soulignons aussi que le pourcentage de la population américaine déféquant à l’air libre est de 0%, selon les dernières données de la Banque mondiale. Résultats : Des rues propres. Baisse des maladies infectieuses liées à l’insalubrité comme le Choléra.
Dans la ville où je vis, tous ces dispositifs accouplés à l’éducation de la population ont comme finalité une bonne gestion des déchets et la propreté des rues.
Ce sont autant d’exemples que nos dirigeants peuvent adopter pour résoudre le problème de l’insalubrité en Haïti.
Notons que des rues propres sont aussi une invitation à visiter, à découvrir. Promouvoir la salubrité aura également un impact positif sur l’industrie du tourisme. Haïti a tellement de beaux endroits à explorer.
Marie Juliane DAVID
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