Situation et besoins des déplacés dans les camps
L’ONG Solidarité internationale, dans un rapport publié le week-end dernier a relaté que l’école nationale Darius Denis, au Bois Berna, dans la commune de Port-au-Prince, fait partie des nombreux sites de déplacés nouvellement créés suite à l’augmentation des actes de violences survenues à partir du 20 février dernier. Selon les données communiquées par la Direction générale de la Protection civile, ce camp accueille environ 336 ménages. Ces déplacés proviennent pour la plupart de l’Ecole Nationale République du Brésil, Savane Pistache, Grand Rue, rue Chavanne et Marché Salomon. Parmi les déplacés, on compte de nombreux enfants et femmes (dont des femmes enceintes), et des personnes en situation de handicap. Ces derniers ont besoin d’une réponse d’urgence pour les aider à faire face à de nombreux défis : manque d’eau de boisson et de service. Les déplacés font face à des problèmes liés à l’assainissement. En outre, une carence de kits d’hygiène est soulignée dans ces espaces où les soins de santé primaire sont à prendre en compte.
Annonce de financement des Etats Unis arrive à un moment crucial
Le Gouvernement des États-Unis a annoncé son intention d’allouer 25 millions de dollars aux opérations humanitaires. Cela fait suite à l’annonce d’un financement humanitaire de 33 millions de dollars quelques jours plus tôt. Dans un communiqué publié le samedi 16 mars dernier, les États-Unis, par l’intermédiaire d’USAID, ont déclaré qu’ils avaient l’intention de fournir 25 millions de dollars supplémentaires d’aide humanitaire à Haïti. Cela s’ajoute aux 33 millions de dollars pour l’aide humanitaire annoncés par le Secrétaire d’État Antony Blinken il y a à peu près une semaine. « Le financement soutiendra les efforts déployés par nos partenaires des Nations Unies et des ONG pour fournir une aide alimentaire immédiate, des fournitures de secours essentielles, une aide à la réinstallation, un soutien psychosocial, des soins de santé d’urgence, de l’eau potable et des services de protection pour les plus vulnérables, y compris les femmes et les filles, entre autres aides vitales », conclu ce communiqué. Cette annonce de financement des Etats Unis arrive à un moment crucial, où la première république noire indépendantes du monde fait face à une escalade de violence sans précédant, forçant des milliers de familles à fuir leur demeure soit pour se refugier dans des camps pour déplacés ou pour se rendre dans des villes de provinces. En termes de dégâts sur le plan infrastructurel, le bilan est extrêmement lourd, rapporte la représentante du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Maria Isabel Salvador, devant le conseil de sécurité de l’ONU en début de semaine.
L’ambassade des États-Unis coordonne des vols assistés pour le départ des citoyens américains en Haïti par des moyens non commerciaux
L’ambassade des États-Unis coordonne des vols assistés pour le départ des citoyens américains en Haïti par des moyens non commerciaux. Seuls les citoyens américains munis des documents d’identité appropriés seront autorisés à embarquer sur ces vols.
Les citoyens américains doivent remplir le « Formulaire de prise en charge en cas de crise » afin d’informer l’ambassade des États-Unis de leur demande d’assistance s’ils ne l’ont pas encore fait. Le formulaire est accessible à travers le lien suivant : https://mytravel.state.gov/s/crisis-intake
L’UNICEF condamne le pillage d’un de ses conteneurs à Port-au-Prince le weekend dernier
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), dans un communiqué publié samedi dernier, condamne avec la plus grande rigueur le pillage de l’un de ses conteneurs dans le principal port de Port-au-Prince. Le conteneur pillé contenait des articles essentiels, entre autres, pour la maternelle, le néonatal et la garde d’enfants, ainsi que des fournitures essentielles pour le développement et l’éducation de la petite enfance, du matériel d’approvisionnement en eau et autres. L’incident alourdit encore un fardeau supplémentaire sur un système de santé déjà en train de s’effondrer en Haïti, a déclaré l’UNICEF.
Juste quelques hôpitaux en activité
Quelques hôpitaux toujours en activité ont du mal à respecter les exemptions qu’ils sont tenus d’offrir en raison de la réduction du pouvoir d’achat de la population. Cette situation a également augmenté le nombre d’hôpitaux demandant le soutien de l’OPS/OMS. L’hôpital Bernard Mevs, à Port-au-Prince, a repris timidement ses activités avec l’appui de l’OPS/OMS en médicaments et fournitures médicales. L’hôpital Fontaine, à Cité Soleil, a rouvert ses portes exclusivement pour les soins aux femmes enceintes. L’hôpital Saint-Camille, à Croix-des-Bouquets, a accueilli un plus grand nombre de personnes blessées par arme à feu à la suite des violences qui ont débuté le 29 février ; ces patients ont été traités gratuitement. Pour soutenir la poursuite des activités de cet établissement de santé, l’OPS promet pour bientôt un soutien. L’hôpital universitaire d’État d’Haïti, fermé depuis le 29 février, prend des mesures pour rouvrir, ce qui contribuera également à soulager l’hôpital universitaire La Paix (HUP) débordé. Après la situation sécuritaire de ce week-end dans certains quartiers de la capitale, le nombre de blessés par arme à feu a augmenté dans les centres MSF et Hôpital universitaire la Paix.
Fuir la zone métropolitaine de Port-au-Prince à tout prix
Les récents attentats et l’insécurité généralisée qui secouent la capitale haïtienne ces derniers jours poussent davantage de personnes à fuir la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Leur destination ? Ils vont se réfugier dans les villes de provinces. Ils prennent le risque de passer par des routes contrôlées par les hommes armés. Afin de suivre ces mouvements vers les régions et d’éclairer les stratégies d’intervention appropriées, la DTM a lancé la collecte de données dans plusieurs des gares routières les plus utilisées de la capitale. Depuis le début de cette activité, le 8 mars pour arriver au 14 mars, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a observé les mouvements de quelque 17 000 personnes quittant la région métropolitaine de Port-au-Prince. La majorité d’entre elles (60%) ont pris des moyens de transport en direction des départements du Grand Sud (Grand’Anse, Sud, Nippes et Sud-Est). La région sud accueille déjà plus de 116 000 personnes. La grande majorité fuyant Port-au-Prince ces derniers mois, cherchent des communes plus clémentes à l’intérieur du pays. Des entretiens individuels avec un échantillon ont indiqué que 83% des personnes ont quitté Port-au-Prince à cause de la violence et de l’insécurité ; 76 % d’entre elles étaient déjà déplacées à l’intérieur du pays avant de quitter la capitale.
L’ONUSIDA à l’heure de la crise généralisée que vit Haïti
La situation de crise généralisée que vit Haïti a un impact sur la continuité des services de lutte contre le VIH et la tuberculose. Rien que dans le département de l’Ouest, on estime à plus de 57 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH (23 000 femmes), dont 50 600 sont sous traitement antirétroviral (TAR). L’augmentation de la prestation communautaire de services de lutte contre le VIH et des points de distribution de médicaments permet actuellement de combler les besoins. L’ONUSIDA travaille avec l’Unité nationale de gestion des urgences sanitaires du Ministère de la Santé et de la population pour soutenir la mise en œuvre du traitement antirétroviral dans les pays du Sud, dont Haïti.
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