La gravité de la situation d’hygiène délétère publique est évidente. Les immondices dans nos rues soulignent l’insalubrité d’une capitale marquée par une crise interminable.
L’accumulation des déchets pose un problème majeur, notamment à Port-au-Prince, où des tonnes d’ordures sont produites. En période de troubles sociopolitiques, la gestion des déchets n’est pas une priorité environnementale, politique et économique. Nos quartiers deviennent de plus en plus vulnérables, et l’insécurité nous force à vivre dans des quartiers-poubelles.
Pendant les troubles sociopolitiques, la population de la commune de Port-au-Prince devient de plus en plus vulnérable, incapable de suivre ce rythme infernal. Le Service National de Gestion des Résidus Solides (SNGRS) semble aux abonnés absents, la ville étant submergée par des montagnes de détritus.
Les citoyens se demandent si la loi sur la création, l’organisation et le fonctionnement du SNGRS, en vigueur depuis le 21 septembre 2017, avec le ministre de l’Environnement et le ministre des Travaux publics, Transports et Communications comme président et vice-président du conseil, n’est qu’une illusion. Il est important de noter que cette loi fait des trois représentants de la Fédération nationale des maires (FENAM) des membres du conseil.
Port-au-Prince est malheureusement reconnue comme l’une des villes les plus sales du pays, notamment en raison des bandits surarmés qui y sèment le chaos. Aux dernières nouvelles, les dernières poubelles en plastique ont été consumées par les flammes.
L’impuissance du SNGRS est illustrée par la longue montagne de détritus près de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH). Aux abords du stade Sylvio Cator, de la rue St-Honoré, de l’Hôpital St-François de Sales, de la rue Chareron, l’émanation puissante des ordures crée un environnement propice aux rats, cafards et mouches.
Gravité de la situation délétère d’hygiène publique
À Poste Marchand, les riverains se sentent abandonnés ; des tonnes d’ordures ménagères s’accumulent le long de la voie publique. Certains reconnaissent que ce ne sont pas toujours les habitants du quartier et les petits commerces qui contribuent à entasser ces piles, des personnes au volant de véhicule ou à brouette font aussi partie du lot.
À Lalue, l’entrée du restaurant Babako est envahie par des piles de déchets, parfois incendiés par ceux-là même qui estiment que ces ordures répugnantes empiètent sur leur espace de commerce. Les murs extérieurs de Babako portent des traces de noirceur laissées par les flammes.
Les chaussées de l’avenue Christophe, de la rue Cameau, la rue Nicolas portent les stigmates de cette situation. Les déchets et les tas d’immondices dans nos rues soulignent l’insalubrité d’une capitale en crise interminable.
Avec les récents évènements, la voie publique se transforme en une véritable poubelle du côté de Nazon, avec des nuages de fumée provenant de pneus calcinés, de matières plastiques, d’ordures ménagères et de restes d’animaux.
Les citoyens de Port-au-Prince constatent que la gestion des déchets devient moins urgente, voire moins importante, comparée à la situation sécuritaire où les policiers sont abattus froidement et la population, à la merci des gangs.
La topographie particulière de Port-au-Prince, avec ses reliefs pentus et ses ravins, associée à l’obstruction des canaux par les déchets, présente des risques potentiels lors des précipitations de pluies. Ces déchets transforment l’espace urbain en poubelle, favorisant la propagation de microbes et augmentant le risque de propagation du choléra et du paludisme.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
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