Présent au Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS), à la séance de formation du dimanche 29 octobre 2023, le vieux routier du journalisme a relevé un fait. Quel est donc ce fait auquel il a pris acte ? Le constat : sur une trentaine de journalistes au RHJS, la grande majorité n’a pas encore franchi la barre de trente ans. Ces visages frais émoulus, à peine ont-ils quitté l’école, se sont dirigés vers le journalisme : métier, en Haïti, qui ouvre des portes sur l’avenir.
Un terreau pour la formation
Dans ce paysage où se croisent aussi des jeunes menant de front les métiers de journaliste et d’étudiant, un
terreau s’ouvre pour la formation. Avec le fonds des Projets Innovants des Sociétés Civiles et Coalitions d’Acteurs (PISCCA) de l’Ambassade de France en Haïti, des opportunités se dessinent. Aussi le RHJS estt-il en mesure de mobiliser des ressources humaines pour animer des séances de formation. Par la même occasion, des ateliers d’écriture se poursuivent après les séances.
L’écriture est la base du journalisme. Dans la tradition du réseau, nos séniors se font un devoir de transmettre leur savoir-faire en accompagnant les jeunes désireux de prendre part à l’exercice d’écriture dans notre Programme de Formation Courte (PFC). L’écriture, cet acte réflexif de cheminement intellectuel est omniprésent. Dans l’audiovisuel, les rédacteurs qui rédigent nos scripts traitent avec souplesse et clarté les textes à travers leur papier ; pour la radio, la même exigence est demandée. Et l’écrit-papier ou en ligne que supporte le MSPP et PISCCA à travers notre Infolettre vient compléter cet acte indissociable à travers le champ multimédia dans lequel le RHJS s’est engagé depuis une décennie.
Les sujets traités – respectivement par Dr Jeanty Fils EXALUS, responsable de l’Unité de Communication et des Relations Publiques (UCRP/MSPP) et Gladimy IBRAIME, secrétaire général du RHJS -, ont fourni de la matière aux journalistes : ” L’implication des journalistes et des influenceurs dans la lutte contre les violences sexuelles et la promotion de la planification familiale en Haïti ” (Dr Jeanty Fils EXALUS) ; ” Le traitement journalistique de l’information et les stratégies à mettre en œuvre pour faire face à un phénomène dans le domaine du journalisme “, (Gladimy IBRAÏME).
Dans le premier numéro de notre infolettre, les articles des journalistes recouvrent plusieurs variétés de genre et offre un regard sur la composition de Bien- Être. Par la même occasion, la récole des articles a permis à la rédaction de toucher du doigt les difficultés des nouveaux arrivants qui veulent jouer le rôle de médiateur dans l’acte d’informer.
De la formation encore et toujours
Face à ce constat, durant la période de 12 mois que dure le projet, on repère les nouvelles têtes de médiateurs en les faisant accéder à la capacité de recueillir et traiter l’information à destination d’un public. Tout cela relève de la formation. Dans l e c o n t r a t d e partenariat paraphé entre l’ambassade de France et le RHJS, il est écrit ” Le projet entend former 100 journalistes et influenceurs/influence uses sur les réseaux sociaux qui, à leur tour, vont contribuer à faire passer le message auprès de la population, notamment les jeunes.”
La tâche s’avère difficile, car, dans le contrat, il est mentionné que “Les séances de formation auront lieu, suivant la cartographie du projet, au niveau de cinq départements géographiques du pays : l’Ouest, le Centre, le Nord, le Sud et la Grand’Anse.” En allant à la rencontre des jeunes, les séances de formation se poursuivront sur les sujets liés aux droit des femmes faces aux violences sexuelles ainsi que les stratégies de prévention et la planification familiale.
Le vieux routier du journalisme dit que la tâche n’est pas de tout repos. On devra se rendre d’abord, par voie aérienne, dans les départements du Nord et du Centre. Puis s’envoler vers le Sud et la Grand’Anse. On ira vers les populations, à un moment où l’insécurité bat son plein en Haïti. Ces préoccupations majeures ne feront pas reculer le RHJS. Et pour cause, nourri de la sagesse des anciens, le vieux routier a appris avec Sénèque le philosophe, né à Rome, vers l’an 4 avant J.C: “Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. ” Ainsi le Réseau ira jusqu’au bout pour accomplir sa mission.
Claude Bernard Sérant
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