Près de 15 mille personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH) dont 9 mille hommes, 5 mille femmes et 478 enfants environ sont nouvellement enrôlées aux traitements anti-rétroviraux (ARV), selon le dernier rapport fourni par Joanne Isidor Hyppolite, la gestionnaire des données de l’Observatoire communautaire des services VIH en Haïti (OCSEVIH). Ces nouveaux enrôlés sont répartis dans plus d’une centaine de sites de prise en charge du VIH/sida à travers le pays. Les Centres GHESKIO-INLR viennent en tête de liste avec 673 nouveaux inscrits dont 400 hommes, 259 femmes et 14 enfants. S’ensuivent le Service de Santé de Premier Échelon (SSPE) de Saint-Marc et l’Hôpital Sanatorium de Sigueneau avec respectivement 338 et 268 nouveaux enrôlés.
Malgré le contexte difficile et insécuritaire qui sévit dans le pays depuis quelques temps, le Comité de Coordination Multisectoriel en Haïti (CCM-Haïti), l’Observatoire Communautaire sur les services VIH (OCSEVIH), les organisations de la Société Civile, le Programme national de lutte contre le sida (PNLS), le Réseau haïtien des journalistes de la Santé (RHJS), le bureau de l’Organisation des nations unies sur le SIDA (ONUSIDA) en Haïti et ses partenaires pour ne citer que ceux-là continuent à multiplier leurs efforts, à mettre en place des stratégies et à travailler de concert pour l’éradication du VIH/Sida sur le territoire national.
Le dépistage : une arme stratégique dans la lutte
«Cette année encore, parmi les activités liées au VIH/Sida, le focus a été mis sur deux éléments jugés stratégiques : la détection des nouveaux cas d’infections au VIHdans la population générale parle
biais des tests de dépistage du VIH et l’enrôlement rapide des personnes testées positives au VIH aux traitements antirétroviraux (ARV) », a révélé la secrétaire exécutive du CCM-Haïti, Dr Yvette Angervil Benoît.
Notons qu’en matière de dépistage du VIH/Sida, plus de cent mille personnes se sont fait dépistées au cours de cette année, d’après les données rapportées par Mme Isidor. Parmi ces personnes dépistées, près de 4 mille ont été déclarées séropositives.
En ce qui a trait au dépistage, Dr Angervil prévient que : «c’est un moyen pour nous de nous informer continuellement de la situation du VIH au sein de la population. Il nous permet aussi de détecter à temps les nouvelles infections à VIH afin de faire une prise en charge immédiate. Il est à nos yeux une véritable arme stratégique dans la lutte pourl’éliminationduVIH/SIDAenHaïti».
Selon le rapport de l’OCSEVIH, Haïti compte aujourd’hui 181 sites de prise en charge du VIH/Sida. Chacune de ces structures comporte au moins un Centre de Dépistage Volontaire (CDV) ou Voluntary Counseling Test (VCT) en anglais. Signalons que sur l’ensemble de ces institutions, seules sept d’entre elles n’offrent pas d’ARV aux PVVIH.
Perspectives pour 2024
À date, la prévalence du VIH en Haïti est de 2% avec une plus forte prévalence chez les populations vulnérables dont les professionnels de sexes (PS), les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HARSAH) et les prisonniers.
Pour atteindre les objectifs 95-95-95 en 2025 voire une fin de l’épidémie du Sida d’ici 2030 pour tout le pays, Haïti doit
encore redoubler d’efforts. Déjà, une nouvelle année s’annonce. Une grande question se pose : quelles sont les perspectives pour 2024 ? « Une nouvelle subvention va commencer pour Haïti », annonce Dr Angervil. De meilleurs résultats sont à venir.
Marie Juliane David
julianedavid10@gmail.com
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