Mise à part la coordination de l’élaboration des demandes de financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Comité de Coordination Multisectoriel (CCM-Haïti) participe à la désignation des récipiendaires principaux et des sous-récipiendaires de façon transparente et démocratique. C’est ce qu’a rapporté le journaliste Louiny Fontal, en marge de la séance de clôture de l’atelier de formation des membres de cet organisme, le vendredi 15 décembre 2023 dans les locaux de World Vision à Juvénat, Pétion-Ville.
Le CCM-Haïti est une structure composée des organisations de la société civile, des représentants des partenaires techniques et financiers et des institutions étatiques. Elle regroupe dix partenaires issus de la société civile, repartis en cinq sièges: ONG/ Média ; Jeune/Femme ; PVVIH/Tuberculose-Malaria ; LGBT/PS ; Médical/Religieux. Pour ce qui a trait aux partenaires étatiques, ils occupent également au CCM Haïti cinq (5) sièges : Présidence/Primature ; Ministère de la Santé publique et de la Population/Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique ; Ministère de la Planification et de la Coopération externe/Ministère de l’Environnement ; Ministère des Affaires Sociales du Travail/Ministère de l’Education Nationale et de la Formation professionnelle ; Ministère de l’Economie et des Finances/Ministère à la Condition Féminine aux Droits des Femmes.
Le Comité de Coordination Multisectoriel implique également les partenaires bilatéraux dans ses actions et interventions. On y compte les ambassades des Etats-Unis, du Canada et de France qui occupent trois sièges. Quant aux partenaires multilatéraux, ils ont deux sièges : ONUSIDA/UNICEF; OPS- OMS/UNFPA.
CCM Haïti, un médiateur efficace pour le Fonds mondial et Haïti
Louiny Fontal, coordonnateur de la Commission de communication, de plaidoyer et de mobilisation des ressources, se réjouit des résultats obtenus. ” Si la situation des trois maladies s’est beaucoup améliorée, c’est grâce au Fonds mondial, du PEPFAR et du gouvernement haïtien “, a fait savoir le coordonnateur. Il a ajouté que la mise en œuvre de ces subventions contribue valablement à soutenir la lutte contre ces pathologies qui exercent un impact considérable sur notre santé.
A l’instar de ses pairs, il a souligné que le CCM n’est pas une structure de gestion de fonds. En tant qu’institution tripartite, elle remplit pleinement son rôle de coordination. ” L’une des tâches du CCM- Haïti consiste à coordonner l’élaboration des demandes de financement que le pays doit soumettre au Fonds mondial “, a-t-il déclaré.
Plus loin, le coordonnateur a insisté sur l’importance des interventions du CCM dans la politique du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la Tuberculose et le Paludisme au renforcement du système sanitaire en Haïti. ” Dans le cadre de la politique du Fonds mondial, le CCM est une structure qui facilite la coordination et l’intégration de tous les secteurs de la vie nationale impliqués dans la lutte contre ces trois maladies. Il s’agit du VIH/SIDA, de la tuberculose, du paludisme communément appelé en Haïti, la malaria “, a-t-il confié.
D’un lourd échec à des résultats éloquents
Pour donner une idée des résultats obtenus en Haïti depuis la création du CCM en 2003, on met les projecteurs sur des faits marquants liés aux trois maladies qui ont un impact sur le système de santé haïtien. “Durant les années 80-90, l’épidémie du SIDA faisait beaucoup de victimes en Haïti. À nos jours, nous sommes à 2%, selon l’EMMUS VI “, s’est félicité le coordonnateur de la Commission de Coordination.
“Le Fonds mondial, le PEPFAR et d’autres partenaires ont apporté d’emblée une bouffée d’oxygène pour une riposte contre le VIH et les coïnfections qui y sont liées. Par exemple, le VIH rend le système immunitaire très faible et fait le lit du bacille de Koch. Notons aussi une autre maladie potentiellement mortelle : le paludisme. Cette pathologie transmise par les anophèles, moustique dont la femelle transmet le paludisme, est prise en compte dans les subventions allouées à Haïti”, a-t-il relaté.
Le CCM a tenu, durant toute une semaine, des séances de formation pour son comité de suivi stratégique et de ses membres afin de les outiller pour bien remplir leur mission. A chaque fin de cycle de financement, trois ans maintenant, le CCM se réunit avec les différentes entités du pays pour discuter des besoins et priorités liés aux trois maladies précédemment citées. Les recommandations formulées : un projet programmatique et financier s’élabore pour solliciter une demande auprès du Fonds mondial, selon les précisions du coordonnateur. ” De mars à mai dernier, a-t- il indiqué, le CCM avait organisé des ateliers au cours d’un dialogue national inclusif pour l’élaboration de la prochaine demande de financement d’Haïti au Fonds mondial dans le cadre de la lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria. La mise en oeuvre de cette subvention entre en vigueur le 1er janvier 2024 “.
Jobenson Andou
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