Me Edwisson Dossous, un jeune leadeur face aux défis au centre des déplacés

Portrait

 

Me Edwisson Dossous, 36 ans, est l’aîné d’une famille chrétienne de quatre enfants. Natif de Carrefour-feuilles, il a vécu dans sa chair le phénomène de l’insécurité. Réfugié au lycée des Jeunes Filles logé dans l’ancien local du ministère de l’Éducation nationale, il se met d’emblée aux services des déplacés intérieurs.

Défenseur des droits humains, enseignant, ce riverain de l’avenue Muller a été choisi pour intégrer le comité central gérant les dix-sept centres d’accueil.

 

Au camp, le cahier de doléances des victimes de Carrefour-Feuilles explose : pas assez d’abris pour loger les familles, pas assez de toilettes pour plus de trois mille fesses, le prix exiger pour soulager ses besoins, les flaques d’eau stagnantes vectrices de moustiques, le manque de nourriture pour apaiser la faim, les monticules de matières fécales en contrebas de la ravine longeant la muraille du lycée, l’odeur nauséabonde dans l’environnement, la question de l’eau et son impact sur la santé.

Pour faire face à toutes ces problèmes, Me Dossous et les membres du comité se réunissent pour trouver des solutions.

Commençons par les fondamentaux. À propos de l’hygiène, qu’en est-il de ce qui est basique : le lavage des mains ?

Me Dossous déclare : « Dès l’ouverture de ce centre de déplacés, le 25 août dernier, on a placé plusieurs sceaux pour le lavage des mains. Ils n’ont pas duré. Lorsque les enfants jouent, ils frappent les tables, cassent les récipients au grand dam de tout un chacun. On a contacté des institutions pour nous venir en aide. Gold, par exemple, est une instance qui a répondu positivement à notre requête. Elle a dépêché rapidement une équipe pour remettre tout en ordre. On a reçu des récipients et savons. »

Gérer un camp de plus de 850 familles, n’est pas de la tarte. Conflits et bagarres ne sont jamais loin. Avec leur carnet d’adresse, la structure à la tête de laquelle il est placé aux côtés de madame Francesca Beaujour, s’active pour capter l’attention sur les questions préoccupantes.

 

« Pour faire face à des difficultés, nous entreprenons des démarches auprès de plusieurs institutions. Nous citerons le ministère de la Santé publique qui a mis sur pieds des cliniques mobiles pour répondre aux problèmes de santé qui affectent les gens dans ce camp. Il y a aussi IDEGEN, GOLD et autres qui effectuent des séances de formation avec nous. Certaines séances se portent sur le choléra, la malaria, la vaccination. Ces formations ont pour objectif de pousser les familles à adopter un autre mode de comportement. Plus les gens sont sensibilisés, mieux ils sauront comment se comporter face à cette situation », déclare ce jeune leader.

La gestion des toilettes est le plus grand défi pour Me Dossous. Il en veut pour preuve cette grogne qui monte au camp à cause des odeurs qui montent de Bois de chêne, cette ravine qui jouxte le lycée. Il souhaite qu’une solution sera apportée avec empressement pour ne pas créer des conditions propices au choléra.

Esperancia Jean Noel

esperanciajeannoel@gmail.com

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