« Il n’est pas possible, qu’en plein 21e siècle, des femmes perdent la vie en donnant naissance », a déclaré d’entrée de jeu Dr Joshua Dorsainvil, le vendredi 29 décembre 2023, lors de la troisième journée de collecte de données organisée par Konesans Fanmi (KF) à l’hôpital universitaire la Paix, Delmas 33.
Résident en chef à la maternité de cet hôpital universitaire, depuis déjà trois ans, le pédiatre a mis l’accent sur l’importance du suivi médical durant toute la période de grossesse. « Toutes les études prouvent qu’une grossesse bien suivie diminue considérablement les risques de mortalité materno-infantile. L’Organisation mondiale de la Santé parle de la santé génésique. C’est-à-dire que durant la période de grossesse, il est important que le couple se rende à l’hôpital pour tout savoir sur l’évolution de leur bébé. Aussi est-il nécessaire de faire des dépistages pour découvrir les maladies qui pourraient entraver la grossesse. On doit également savoir comment la mère supporte le bébé. Et monter un plan d’accouchement pour s’assurer si cette femme pourra accoucher normalement ou si elle manifeste des signes qui invitent à une intervention », a-t-il expliqué aux médecins et aux infirmières qui prenaient part à l’atelier de collecte de données.
Une grossesse n’est pas toujours facile. Le médecin le reconnaît. Toujours dans le souci de montrer l’importance du suivi prénatal et la valeur de la présence du père, il continue ses explications : « Une femme qui tombe enceinte est sujet à subir des changements. Pour cela, elle doit pouvoir se comprendre et trouver un véritable support de son entourage en vue de prendre les décisions qu’il faut pendant la grossesse. »
Si le suivi prénatal est bien respecté, confie le docteur, bien des complications seront évitées. A titre d’exemple, le docteur a évoqué l’un des plus grands inconvénients à la grossesse. « L’hypertension artérielle est l’un des plus grands problèmes qu’on rencontre chez les femmes enceintes. Elle conduit parfois à la pré-éclampsie, affirme-t-il. Sans suivi prénatal, il est impossible de savoir comment s’y prendre et éviter la mort de la mère et /ou du bébé. »
Après l’accouchement, on se demande si tout est fini, si la vie du bébé et celle de la mère sont sauvées ? Dr Dorsainvil éclaire : « Même après l’accouchement, la mère et son enfant sont à risque, surtout s’il a eu des complications durant la grossesse. Pour remédier aux risques, un suivi post-natal est nécessaire. »
Pendant cette activité organisée pour comprendre la non-implication des hommes dans la planification familiale, plusieurs docteurs, infirmières et autres personnels soignants ont payé de leur présence pour cumuler leurs efforts à cette cause. Miss Marie Carline Toureau, Case manager du Service de prise en charge du VIH à l’hôpital universitaire la Paix, appuie le pédiatre dans ses propos qui soulignent l’implication des hommes dans la grossesse de leur femme. Penchée sur la planification familiale, elle l’a présenté comme « un ensemble qui regroupe l’information, les moyens et les méthodes qui permettent aux individus de décider librement de la dimension de leur famille et de l’espacement des naissances. » Par ailleurs, elle a appelé les hommes à faire plus d’efforts. « Une femme a besoin du support physique, psychique et financier de son partenaire. Par les temps qui courent, on doit enfanter suivant ses revenus financiers. Le planning familial est un bon moyen de contrôler le rythme avec lequel on enfante sans pour autant réduire le plaisir sexuel », soutient-elle.
A la fin de cette troisième journée, Lensky Aristote Python, psychologue attaché à KONESANS FANMI a fait parler les chiffres. « Au total 170 participants dont 70% de femmes des cliniques prénatales (séronégatives et séropositives au VIH) et 26 prestataires de services de Santé de KONESANS FANMI, de l’hôpital la Paix et de l’hôpital communautaire Delmas 75 – FONDEPH ont pris part à cet atelier et ont aidé à comprendre cette non implication des hommes dans la santé de la famille.
Konesans Fanmi encourage vivement les hommes à accompagner leur femme à l’hôpital. C’est une preuve de leur engagement dans la famille. Notons que les institutions partenaires de KF dans le cadre des activités financées par les Fonds mondial sont : ODELPA, OCSEVIH, FOSREF, l’Hôpital universitaire La Paix et l’hôpital Communautaire de Delmas 75 (FONDEPH).
Jobenson Andou,
En un clic l’atelier de formation de KF