C’est au cœur du périmètre de la source de Grand Bois, dans l’aire géographique de Platana, 2e section communale de St Michel de l’Attalaye, où coule dans un ouvrage en béton l’eau de la montagne, que le journaliste Louiny Fontal, sous l’œil de la caméra de Claude Bernard Sérant, a réalisé une interview avec l’un des représentants de la DINEPA, Jean Widler Saintil. Ce jeune natif de Grand Bois, technicien en eau potable et assainissement communautaire (TEPAC), nous parle des bienfaits d’une œuvre dédiée à la communauté de Grand Bois.
Par Wooselande Isnardin
Louiny Fontal : Combien de personnes ce captage dessert-il en eau ?
Jean Widler Saintil : Ce captage dessert environ 1500 personnes, ce qui représente 48 familles. Elles bénéficient du service d’eau potable de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (DINEPA). Cet ouvrage vient à peine d’être construit.
Louiny Fontal : En fait, les besoins sont comblés. Qu’est-ce que cela traduit pour vous ?
Jean Widler Saintil : Nous savons tous que les défis existent. Mais la DINEPA s’arme de courage afin de desservir chaque citoyen de la communauté avec un verre d’eau potable. Il n’est pas loin le temps où les gens marchaient des kilomètres pour aller à la recherche de l’eau. Voyez-vous la quantité d’énergie, de calorie que nous avons brûlés pour atteindre cette source. Nous savons tous que cette tache reposait sur les épaules des femmes. Et nous reconnaissons aussi les problèmes que cela posait. Un tel ouvrage s’avère bénéfique pour la communauté. Puisque l’eau devient plus proche d’eux, ils ont beaucoup plus de temps, et il joue, à présent, en leur faveur.
Louiny Fontal : Y a-t-il des demandes que vous aimeriez formuler auprès des partenaires de ce projet ?
Jean Widler Saintil : Nous avons de grands besoins du point de vue de l’assainissement. De même au niveau de l’éducation. Tant nous existons, tant nous avons besoin d’être éduqués. Le changement de comportement est un long processus. Pourquoi je le dis ? Grand Bois est l’une des preuves. Nous avons mis du temps pour que Grand Bois ait mis fin à la défécation à l’air libre. Une telle démarche participe de l’Approche de l’Assainissement Total (ACAT). Désormais chaque famille a bel et bien une latrine. À travers le programme d’assainissement, la DINEPA fait de toute latrine un outil important dans chaque famille. Dans nos milieux ruraux, les gens cultivent la terre avec la houe, la machette. Pour nous, les gens doivent avoir aussi un outil appelé latrine. C’est ça l’approche communautaire inscrite dans un principe de zéro pour cent de don. À souligner : DINEPA ne finance pas la construction des latrines. À partir du moment que les gens sont sensibilisés, à partir du moment qu’on leur a expliqué le danger de la défécation par terre, il se mettent au travail. C’est dans ce sens que cet ouvrage que nous avons devant nous a une portée positive pour cette communauté.
La question de l’assainissement
Louiny Fontal : Pour la protection de cette eau y a-t-il encore d’autre besoins. La DINEPA les a-t-elle identifiés ?
Jean Widler Saintil : L’habitude nous invite à dire que les défis existent toujours. Depuis longtemps un slogan est lancé à travers le pays :« DINEPA lakay chak grenn sitwayen. » La DINEPA n’est pas seulement au service des gens de la ville. Au jour d’aujourd’hui, nous sommes à Platana, 2e section communale de St Michel de l’Attalaye. C’est vrai que le besoin en eau est satisfait, mais le travail ne peut pas s’arrêter en chemin. L’un des aspects importants de la DINEPA c’est la question de l’assainissement. Pour qu’il se fasse dans toutes les normes, dans toutes les directives, le ministère de l’Éducation nationale a pour devoir de nous soutenir. Dieu soit loué ! À chaque ouvrage, la DINEPA, en amont, met sur pied un CAEPA qui est le Comité d’approvisionnement en eau potable et assainissement. De plus, la question de l’ingénierie sociale doit se poursuivre : éduquer les gens, les sensibiliser davantage sur la gestion du réseau. Si Grand Bois bénéficie du service de la DINEPA, de cet ouvrage flambant neuf, via le financement de l’UNICEF, après cinq ans ou dix ans, l’UNICEF n’aura pas à financer encore ce même ouvrage. C’est au CAEPA de la communauté qu’il revient de gérer rationnellement et d’assurer sa pérennité.
(Propos recueillis via caméra vidéo et magnétophone : Louiny Fontal et Claude Bernard Sérant. Décryptage, traitement et mis en forme de l’article : Wooselande Isnardin)
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