Des bons espoirs dans une nouvelle campagne de distribution de moustiquaires

LUTTE CONTRE LA MALARIA

Par Gladimy Ibraïme

Le Programme national de contrôle de la malaria (PNCM) a lancé, le 10 août 2023, une nouvelle campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA). Les plus septiques se demanderont pourquoi cette énième distribution ?

En dépit des énormes efforts et progrès réalisés par le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) et ses partenaires, la malaria reste un problème de santé publique important dans le pays. Il s’agit surtout d’une maladie potentiellement mortelle, si elle n’est pas prise en charge à temps. Et les principaux groupes à risques sont les moins de cinq ans, les femmes enceintes et ceux qui ont des maladies chroniques, comme le VIH/Sida.

Le grand Sud (les départements du Sud’Est, des Nippes, du Sud et de la Grand’Anse), où la campagne a été lancée, enregistre un peu plus de 80% des cas de malaria confirmés, selon les données officielles. Des données qui incitent à la réfllexion…

En attendant, concédons qu’il est de bon ton de miser, entre autres stratégies, sur la prévention. Après tout, ne dit-on pas: « vaut mieux prévenir que guérir » ? D’autant plus, la stratégie de prévention de la malaria par l’utilisation des MILDA s’inscrit en droite ligne de l’un des objectifs de 2030 qui tourne autour de l’élimination de la malaria dans le pays.

Il faut aussi admettre qu’il est un bon point de lancer cette campagne à Les Anglais, dans le Grand sud. C’est comme toucher le mal en plein cœur. Et ce n’est pas qu’une action symbolique, elle est sensée et devra porter des fruits.

S’il est vrai que le pays peut placer de bons espoirs dans cette nouvelle campagne, il faut reconnaître que l’élimination de ce fléau endémique qu’est la malaria nécessite une approche holistique. D’autant plus qu’il faut toujours prendre en compte les faiblesses structurelles du système de santé haïtien, peu importe la pathologie en cause.

Et bien sûr, il faut surtout l’implication de tous les secteurs et de toutes les couches de la société. Le rôle de l’Etat n’est pas discutable. Pas le moins du monde. Mais les communautés ont tout aussi une responsabilité de premier plan. Elles doivent s’impliquer, proposer, voire mettre en œuvre des stratégies et des solutions adaptées à leur réalité.

Pour l’instant, nous encourageons les bénéficiaires des sept départements ciblés par cette campagne à faire bon usage des moustiquaires. Et la petite phrase magique du PNCM et de ses partenaires est tout indiquée en guise de chute à cette chronique : « An n  dòmi anba moutikè pou n pa trape malarya ».

 

Gladimy Ibraïme

gibraime@gamail.com

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