Une semaine de réflexion et d’activités culturelles avec le Festival du souvenir

3e édition du Festival du souvenir / Centre culturel Image création interprétation (ICI), Montréal

Qui a dit « Twa fèy, twa rasin o! Jete bliye nan basen sonje (Trois feuilles! Trois racines! Jetées, oubliées. Dans le bassin de mes rêves). Au cœur de notre patrimoine mémoriel, une chanson-repère nous ramène à mille et une histoires liées au souvenir de la traite négrière et de son abolition. On oublie, on se souvient, on rêve. Et le passé qui n’est pas si passé ne meurt jamais.

C’est avec ferveur que les Haïtiens de Montréal s’apprêtent à commémorer « La journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition ». Le Festival du Souvenir inauguré par le Centre culturel Image création interprétation (ICI), dans l’île de Montréal en 2020, souligne la date du 23 août créée en 1998 par l’Organisation des Nation Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

La coordonnatrice du Festival du Souvenir, Thurlie Clairvil

« Ce festival offre au public une semaine de réflexion et d’activités culturelles sur le patrimoine mémoriel liée à l’esclavage et à la culture immatérielle des peuples en situation de racialisation », soutient la coordonnatrice du Festival du souvenir, Thurlie Clairvil.

Du 18 au 23 août, ce festival, une initiative du Centre culturel Image Création Interprétation (ICI) va se déployer un peu partout dans la plus grande ville francophone d’Amérique. Dans cette grande agglomération insulaire du fleuve Saint-Laurent, un lieu mythique est aussi retenu pour les amants de la culture de cette ville portuaire : le Café de Da. Da, un personnage qui renvoie aux livres de Dany Laferrière ou encore à l’odeur du café de Petit-Goâve. Ce café de Da est un carrefour de rencontres littéraires animé par le Centre culturel ICI chaque dernier jeudi du mois « Un livre …Un auteur ».

Diverses manifestations culturelles liées au thème du moment bourdonneront dans plusieurs espaces : conférence-débat, exposition d’art, théâtre, soirée d’expressions culturelles, spectacles de danses et de musiques et journée interculturelle au parc d’Ahuntsic.

Au Café Da : conférence-débat

La conférence-débat de cette année s’articule autour du thème : « 1791– Haïti : ébranlement du système esclavagiste transatlantique ». Le dimanche 20 août au Café de Da à 17h30,  Frantz Voltaire, directeur du CIDHICA, Kesler Bien-Aimé, spécialiste programme Culture, Commission nationale haïtienne de coopération avec l’UNESCO, Carolyn Fick, PhD, enseignante en histoire et Alain St Victor présenteront leur réflexion sur le thème.

Thurlie Clairvil, invite le public à vivre la soirée d’art et d’expression libre, le lundi 21 août de 17h30 à 19h30 autour du thème liberté. Percussionnistes, conteurs, diseurs, comédiens, indique-t-elle, seront au rendez-vous autour des chants traditionnels, des jeux de tam tam, de danses folkloriques pour symboliser la nuit du 23 août 1791.

Rencontre interculturelle

En scène

Qui seront à l’affiche à ce grand rendez-vous ?

« Au Café Da, une soirée sera animée par le guitariste Luckson Casimir et son équipe, les comédiens du Centre Image Création Interprétation. Le metteur en scène Miracson Saint-Val superposera sa voix avec eux dans une lecture de texte titré ‘’Mourir tendre’’ de Guy Régis», précise Thurlie Clairvil. Par la même occasion, le metteur en scène Sadrac Jean qui avait fait un grand bonheur dans nos écoles à Port-au-Prince avec « Galère en autobus », prend une grande option au programme du Centre culturel ICI, Montréal, avec un auteur majeur, Aimé Césaire, dans « Cahier d’un retour au pays natal »

Au parc d’Ahuntsic, le mercredi 23 août, la journée de clôture sera soulignée par une rencontre interculturelle qui mettra en relief les héros de la bataille de Vertières et aussi l’exposition d’images et d’objets sacrés relatifs au patrimoine du vodou typiquement haïtien.

Pour divertir le public avec de la bonne ambiance musicale, le chanteur qui réclame avec force conviction qu’il veut donner le monde aux femmes, Jean Jean Roosevelt, se produira sur scène à cette occasion. On notera que Jean Jean Roosevelt, ce Jérémien dans l’âme, est le porte parole de cette 3eme édition.

Tout un métissage des rythmes ancestraux et d’afro-créoles seront à l’honneur : la troupe de danse La Perle retrouvée, le groupe Myel (Martinique et Guadeloupe) et la troupe Sega Tipik MRU de l’Île Maurice enflammeront le parc Ahuntsic.

Au cœur de cette journée festive, le théâtre investira toutes représentations scéniques sur la voie publique. Les acteurs joueront en plein air. La rue sera la scène ; le ciel sera le toit de ce théâtre. Chemin faisant, on défilera en costumes traditionnels. Le centre culturel ICI a prévu, en ce jour de commémoration, un espace d’animation pour les enfants. Aussi pourront-ils prendre part à des activités ludiques en compagnie de leurs parents.

Durant cette semaine de réflexion, une exposition itinérante intitulée « Vodoutavo » sera offerte aux visiteurs de l’île de Montréal. Conceptualisée par Yves Sanon dans le but de promouvoir les multiples facettes de la culture haïtienne, cette expo circulera dans plusieurs galeries. Elle sera présentée sous la forme d’un village traditionnel où demeurent les esprits vodou. L’incontournable Legba, Papa Legba sera à la croisée des chemins entre le monde des humains et celui des esprits. Il sera dans le village pour ouvrir les barrières du Festival du Souvenir.

Claude Bernard Sérant

serantclaudebernard@yahoo.fr

Source de l’article : www.lenouvelliste.com

 

 

Quitter la version mobile