Entre sculpture, photographie, musique et peinture il n’y a pas de frontière. L’ultime visée de l’art est la création. Différentes représentations artistiques ont été présentées par l’atelier du Centre d’art (cda) à la Maison Dufort, sous la direction de Mario Benjamin. Dans le cadre de cette restitution étalée du 15 juillet au 31 août 2023, l’ensemble des créations de l’exposition s’est inscrit dans un schéma politico-social.
Le samedi 29 juillet 2023 le groupe musical Nanm a donné un concert à compter de 6h de l’après-midi. Le groupe a présenté son album intitulé « Travèse », un mélange de rythmes typiquement traditionnel (petro, ibo, congo, etc.).
Mon attente en tant que mélomane, bercé par la culture vodou, n’a pas été comblé à cause d’une sonorisation émaillée d’imperfections. Bien que les musiciens se soient surpassés, beaucoup de gens sont restés sur leur faim.C’est le cas de Paris Versage. Historien de l’art, quand ce professeur donne son avis sur la performance du groupe, il fait ressortir l’aspect sonore. En effet, la sono a empêché le public de délecter tous les instruments durant la prestation. Par ailleurs, il a attiré mon attention sur l’appellation du groupe. Pour lui, Nanm est un symbolisme puissant dans le monde du vodou haïtien. Nanm, qui se réfère à l’essence vitale, n’a pas été en parfaite symbiose avec le public.
Pourquoi ?
Notre professeur s’est élevé à un degré pour établir la différence entre l’expression de la joie du moment et l’autre face de la dimension spirituelle qui se dégage habituellement dans nos rythmes traditionnels. Pour lui, l’âme, l’esprit du vodou n’était pas au rendez-vous à la Maison Dufort.
À ses yeux, les différents mélanges d’instruments modernes et les rythmes étrangers au vodou (rock, rock’n roll) introduits comme ingrédients dans cette soirée ont dénaturé la musique que Nanm voulait offrir. Traditionnellement, nos rythmes vodou se jouent avec des tambours variés accompagnés de tchatcha, de lambi et de jembe. À la fin, le professeur a poussé sa réflexion jusqu’à se questionner sur l’identité première du groupe.
Pour moi, étudiant en histoire de l’art, Nanm a apporté un son nouveau à la musique racine, une musique ouverte à tous les courants du world beat. Le professeur Paris, lui, est un puriste et s’accroche à la tradition des lakou soulignées par Rasin Mapou, Koudjay, etc. Mais Nanm autant que Boukman Eksperyans ne sont pas ancrés dans un vodou proche des rites cérémoniels.
Nikerson Orassaint
nikersonorassaint@gmail.com
Etudiant en histoire de l’art / IERAH/ISERS
Source de l’article : www.lenouvelliste.com
L’étudiant de l’IERAH/ISERS de l’UEH, Nikerson Orassaint, prend part à l’atelier d’écriture animée par l’auteur de Traces au quotidien, Introduction à l’écriture journalistique, Claude Bernard Sérant, depuis le début du mois de juillet 2023. Comme ses camarades étudiants, le jeune Orassaint a appris, dans le feu de la pratique, à rédiger des articles répertoriés dans plusieurs genres journalistiques.
Vivez en capsule vidéo la 277e expo du Centre d’art:
Discussion à propos de post