Martino Pierre, 33 ans, s’identifie comme un gay. Il est très impliqué dans la communauté lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et plus (LGBTQI+) en jouant le rôle du père éducateur, participe aux séances de formation et de sensibilisation qui ciblent les gens de cette catégorie. Il confie avoir des rapports sexuels non-protégés avec plusieurs partenaires. Ce qui est, pour lui, un facteur de risque. Pour se protéger contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), Martino prend, sous forme de comprimés, avant et après les rapports sexuels, la PrEP (prophylaxie pré-exposition).
La PrEP est une méthode de prévention contre le VIH suivant laquelle une personne séronégative utilise des médicaments antirétroviraux régulièrement pour réduire le risque d’infection au VIH. Cependant, la prophylaxie pré-exposition n’accorde aucune protection contre les autres infections ou maladies sexuellement transmissibles.
« J’ai découvert la PrEP lors d’une séance de formation et de sensibilisation déroulée à l’organisation Arc-en-ciel (ORAH), une association qui défend les droits de la communauté (LGBTQI+) dans le pays. J’ai trouvé cette méthode de prévention contre la transmission du VIH extrêmement importante dans la riposte de cette pathologie », confie Martino Pierre. « Avec toutes les informations recueillies lors de cette rencontre concernant les bienfaits de cette méthode, j’ai décidé depuis lors d’être sous PrEP. Cela date déjà d’environ une année », poursuit-il.
Les différents avantages tirés
Pierre soutient que la prise de la PrEP est extrêmement importante dans la bataille contre le VIH. « Elle apaise l’esprit et protège le corps ». Enrôlé à la PrEP, Pierre témoigne les multiples bienfaits que lui procure ce médicament si précieux. « J’ai plusieurs partenaires sexuels. En plus, je suis allergique aux préservatifs, je n’arrive pas vraiment à m’adapter avec cette méthode de protection même si elle est très ancienne. La PrEP m’apporte une certaine paix mentale. Je peux avoir des rapports sexuels en toute quiétude, sans songer à être infecté par le VIH », déclare l’homme soucieux de sa santé.
« Durant les premières semaines qui ont suivi mon enrôlement, j’ai eu des maux de ventre quelques fois. Ces douleurs étaient dues aux effets secondaires liés à la prise du médicament. En dépit de ces moments de malaise, je continuais à avaler mes comprimés. Vu les différents bénéfices dont je peux jouir de cette méthode, ce n’était pas dans mon intérêt de ne pas poursuivre », avoue le comptable. Cependant, malgré les différents avantages de la PrEP dans la vie de Pierre, celui-ci compte cesser la prise de ce médicament le jour où il y aura une vie stable sentimentalement. Une personne en qui il placera « aveuglément sa confiance. »
Disponibilité de la PrEP
En dépit des différentes difficultés que connait le pays ces dernières années, Pierre souligne que ce n’est pas compliqué de se procurer de la PrEP. Elle est disponible et accessible à toutes personnes ayant recours à cette mesure de prévention. Selon lui, mise à part le ministère de la Santé Publique et de la Population, nombreuses sont les organisations de la société civile qui s’attèlent dans la lutte contre le VIH. « Tout comme les antirétroviraux sont disponibles pour les PVVIH dans l’enceinte de certaines organisations, elles disposent également de la PrEP pour ceux et celles qui se servent de cette stratégie pour se protéger du VIH. Je n’ai aucun mal à me procurer de la PrEP », déclare-t-il.
Effets de la PreP sur la sexualité mythe ou réalité ?
Pierre explique que la PreP n’a aucun impact sur sa sexualité. « Moi, personnellement, je n’ai pas prêté attention aux effets de la PrEP sur ma libido et mon endurance sexuelle mais j’ai des amis et confrères qui m’ont confié depuis leur enrôlement à la PrEP, ils remarquent une montée de leur pulsion sexuelle. Jamais je n’ai entendu une personne se plaindre en ce sens. »
En tant que père éducateur, Martino Pierre lors des échanges avec les jeunes partage son expérience au sujet de la PrEP avec eux et les encourage vivement à choisir ce moyen de prévention. Martino recommande au MSPP et aux organisations nationales et internationales publiques ou privées œuvrant dans le domaine de la santé, particulièrement celles qui œuvrent dans le domaine du VIH/SIDA de faire une sensibilisation musclée autour de la prophylaxie pré-exposition. «La PrEP, ce moyen de prévention nouvelle nécessite d’être plus connue du grand public. Mise à part les préservatifs et l’abstinence, la population doit avoir une large connaissance de cette méthode. Une descente dans les écoles, les universités, les églises et autres seraient très bénéfique », déclare-t-il.
Martino Pierre: nom d’emprunt
Esperancia Jean Noel
esperanciajeannoel@gmail.com
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