Panos pour un changement social et de comportement à l’atelier UCRP-UNICEF

Ministère de la Santé publique et de la Population

 

 

« Comment pouvons-nous agir sur les normes sociales et les déterminants environnementaux ?»  Telle est l’interrogation que Le coordonnateur de l’Institut Panos, Jean-Claude Louis, a posé d’emblée, à l’atelier de co-création des outils et support de communication de l’Unité de communication et des relations publiques du ministère de la Santé publique en collaboration avec l’UNICEF, au Marriott, le mercredi 26 juillet 2023.

Le coordonnateur de l’Institut Panos, Jean-Claude Louis

À la salle de conférence de l’hôtel où le ministre de la santé, Dr Alex Larsen et le représentant de l’UNICEF, Bruno Maes ont lancé l’atelier, Jean-Claude Louis a déclaré d’entrée de jeu que « le changement social et comportement (CSC) n’a jamais été aussi important pour répondre aux défis mondiaux en constante évolution.» Selon lui, « Il faut de la créativité, de l’expertise technique et de l’innovation pour parvenir à un changement significatif et durable et que le CSC, processus systématique et intentionnel qui vise à comprendre et à faciliter le changement des comportements et qui agit sur les normes sociales et des déterminants environnementaux qui les façonnent, demeure la voie idéale. »

Des illustrations

Pour illustrer, Jean-Claude Louis a multiplié des exemples. Un jour, il conduit la femme de son voisin sur le point d’accoucher à l’hôpital. À l’arrière du pick-up, une sage-femme accompagne la parturiente. Cette dernière accouche en cours de route. Dès les premiers cris du nouveau-né, le premier geste de la sage-femme : une goutte d’aloès dans la bouche du bébé.

En atelier

 

La médecine recommande de mettre immédiatement tout nouveau-né au sein. Mais pourquoi un tel geste de la part de la tradipraticienne se demande l’expert en communication? Sa réponse fuse :«Se pou lougawou pa manje timoun nan» (C’est pour ne pas être mangé par les loup-garous).

Plus loin, dans cette grande salle où les journalistes de l’Unité de communication et des relations publiques du MSPP et ceux du Réseau haïtien des journalistes de la santé s’activent autour des tables où se regroupent les membres de diverses institutions, l’intervenant continue de creuser dans nos croyances à partir des faits.

Une jeune fille de la province qui avait vécu chez ses parents se désolait parce qu’elle avait fait trois fausses couches suivies. Cette fille avec laquelle il avait grandi ne parvenait pas à avoir d’enfant.

Membre de groupe

Une fidèle de son église lui a fait la révélation qu’un mauvais sort lui avait été jeté par les membres de sa famille pour une question de dot. « Peye bout tete » comme on l’appelle à la Nouvelle Touraine, dans les environs de Kenskoff, n’avait pas été honoré par son mari. Aussi la dame lui a-t-elle recommandé d’apporter des provisions pour ses parents en vue de respecter la tradition. Aussitôt dit, aussitôt fait. La dame compte actuellement cinq enfants.

Comment enlever une telle croyance à l’esprit d’une telle personne ? Pour elle, ces traditions ont valeur de vérité et sont bien ancrées.

Jean-Pierre Bikobo Zomo, consultant stop team communication UNICEF-Haïti

 

Comment parvenir à relever ce défi ?

« Venir à bout de normes sociales et de systèmes de croyances profondément ancrés est difficile et délicat. Il faut un processus constant de dialogue et de participation », déclare Jean-Claude Louis pour qui « La communication pour le changement social et comportemental ne suffit pas pour obtenir des résultats en matière de changement social et comportemental. »

Que faire ?

Jean-Claude Louis avance toute une panoplie d’idées. S’attaquer aux barrières structurelles et sociales qui s’y opposent, impliquer les communautés et les utilisateurs dans les processus de décision et de conception, pour ne citer que ceux-là. Pour lui, « les programmes sont plus efficaces quand ils prennent en compte les personnes qu’ils touchent et les déterminants du changement ».

 

Dr Mitchana Alexandre

En prélude au 10e anniversaire du RHJS, cliquez sur la vidéo liée au programme concernant l’Approche communautaire sur l’assainissement total de la DINEPA à St Michel de l’Attalaye. Ce programme a eu le support de l’UNICEF :

Unité de Communication et des Relations publiques (UCRP) du MSPP

https://www.youtube.com/watch?v=ztVs2pVZoP4&t=3s

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