L’Institut de danse Lynn Willams Rouzier a présenté, à l’hôtel Montana, le samedi 10 juin, « Un salut à Broadway ». Un spectacle tant attendu. Port-au-Prince respire. Un peu. Le public a fait le déplacement, en grand nombre, pour assister à un spectacle de comédies musicales. L’Institut de danse a revisité avec ses élèves les grands succès populaires : Annie, Le fantôme de l’opéra, Grease, Mathilda, pour ne citer que ces grands standards de la scène de Broadway.
Depuis l’interminable crise qui s’est installée en Haïti, après l’assassinat du président Jovenel Moïse, les gens se terrent chez eux et attendent le pire. Le monde du spectacle, déjà moribond, s’est enlisé dans un coma profond et encore plus profond.
À Port-au-Prince, seuls les braves prennent le risque de se détendre à un moment où l’offre culturelle est frappée de paralysie. À côté d’une misère sale, l’impossibilité de vivre dans une république est devenue la norme. On eut dit que tout est mis en place pour que la vie ne soit pas possible dans un pays où les gens aiment rire, se rire d’eux-mêmes, danser, faire la fête malgré les tourments, malgré les calamités qu’ils endurent.
Depuis quelque temps, le peuple s’est réveillé un peu. Il est sur ses gardes. Et on devient plus mobile avec le carburant à la pompe. Ce qui a permis à des familles entières de venir au Montana pour un « Salut à Broadway».
Salut Broadway
Dès la grande rentrée, les applaudissements ont crépité dans la salle pour saluer Annie (comédie de Thomas Meehan, Charles Strouse et Martin Chamin), chorégraphiée à la sauce locale par Lynn Williams Rouzier et Marynn Rouzier.
Dans les pages de la brochure de Un salut à Broadway, on pouvait avoir une idée sur ce que les danseurs allaient nous proposer sur la scène du Montana : « Au plus profond des années 1930, Annie est une jeune orpheline fougueuse qui doit vivre dans un orphelinat misérable dirigé par la tyrannique miss Agatha Hannigan. Sa situation apparemment désespérée change radicalement lorsqu’elle est sélectionnée pour passer une courte durée à la résidence du riche industriel des munitions, ‘’Olivier Daddy – Warbucks’’.»
Retenons quelques noms qui ont donné corps à Annie, la comédie musicale. On retiendra :
Annie : Yvica Dieuveil ; miss Hannigan : Marie-Nicka P. Elie. Grace Farrell : Millie Rider; Majordome : Didier Figaro; les gouvernantes : Patricia Theano et Cindy Sainvilien; Daddy-Warbucks; Vadley Louis; Rooster Saul Prophète; Lily St Régis : Néfertari Lazarre.
Les orphelins : Abigaël Dupuy; Maëlys Bien-Aimé, Sarah O. Pierre, Stephenca Chéry, Stania Mésalier, Christina Elie Pierre, Lesleyka Occena, Nand-Nialie Fils-Aimé, Gaël Dorsaint. Les petits garçons de la rue : Martin Mésalier, Bradley Doresca. Trois autres groupes d’enfants ont contribué à l’enrichissement des séquences de mouvements de ces jeunes corps qui donnent vie à Annie, une comédie musicale très prisée.
Après Annie, on enclenche avec Le fantôme de l’opéra. La musique des grands maîtres résonne. Andrew Lloyd Weber, Antonio Vivaldi, Knudage Rüsager.
On est dans un autre univers rythmé par des notes musicales qui favorisent d’autres expressions aux mouvements des corps. Les personnages sur la scène qui nous entrainent dans les couloirs hantés de l’opéra sont : Fantôme de l’opéra : Vadley Louis ; Christine : Bryannah Valcourt; Raoul : Ashley Délice; Mme Cury : Rose-Berline Duméus; Meg Cury : Kayla Joseph; Carlotta : Victoria Pierre. Retenons aussi une vingtaine de danseurs pour accompagner ces personnages dans ces danses qui ont suscité de chauds applaudissements.
On notera dans ce spectacle d’autres styles variés de danses comme le hip-hop et le rock n roll ont fait les délices du public. C’était aussi un moment agréable pour revivre, le temps d’une danse, « Si m te gen zèl», un succès de Mikaben.
Rien que ce week-end, après tant de calamités, de tourments et d’épreuves qui nous attendent tant nous avons l’art de rendre la vie difficile, le public de la grand-messe de la Fête-Dieu, Livres en folie et celui de l’Institut de danse Lynn Williams Rouzier ont respiré un peu. Ce week-end, rien que ce week-end. Ils ont respiré une bouffée d’air culturel au Karibe et au Montana en ces jours où le temps est compté.
Claude Bernard Sérant
Source : www.lenouvelliste.com
Rendez-vous sur youtube pour vivre ce succès : Le fantôme de l’opéra. Cliquez ici :
https://www.youtube.com/watch?v=cgKT13NNNFw
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