Avec la rubrique Dossier du RHJS, découvrez tout une série d’articles écrits sur un thème par les rédacteurs du Réseau haïtien des journalistes de la santé. Notre Dossier fait état de la vaccination de routine.
Editorial
La vaccination de routine, un enjeu de taille en Haïti
Quand on apprend que ” sur 1 000 naissances vivantes, 32 enfants n’atteignent pas un mois, 59 s’éteignent avant leur premier anniversaire et un sur 12 mourra avant cinq ans “. Ces données tirées de l’Enquête sur la Mortalité, la Morbidité et l’Utilisation des services (EMMUS VI, 2018) qui soulignent notre calamité de pays dans lequel culmine le taux le plus élevé de mortalité infantile de la Caraïbe remuent notre conscience. Et si ” toute conscience est conscience de quelque chose “, pour reprendre le fondateur de la phénoménologie, Edmund Husserl, il est un fait indéniable, à ce qu’on voit, l’enjeu, en matière de vaccination de routine est de taille en Haïti.
Chaque année, les chiffres sombres reviennent au tableau. Posons le problème. Analysons-le. Identifions les vecteurs qui indiquent réellement de véritables difficultés à l’atteinte des objectifs fixés. Et venons avec des outils adéquats pour donner une réponse à ce qui est récurrent.
On sait bien que la vaccination est le moyen le plus simple, le plus efficace et même le plus sûr qui permet à chacun de renforcer son système immunitaire contre une panoplie de pathologies dangereuses.
Ce miracle de la médecine, extraordinairement, il faut le reconnaître, a permis à des millions et des millions de vies sur terre de s’épanouir et de se prolonger.
Quand un journaliste, un médecin, ou un citoyen lambda est nourri, imprégné de cette information nécessaire, il a pour devoir de la partager. L’information est un pouvoir. Celui-ci amène la personne bien informée à prendre de bonnes décisions. Justement. Elle sait qui administre les vaccins, où et quand y aller et pourquoi en prendre ?
C’est en ce sens que, – dans notre prise de position assumée en tant que travailleurs de la presse, dans l’urgence de partager une information équitable – le Réseau haïtien des journalistes de la santé, à travers le multimédia, n’en finit pas de rappeler à la population que le Programme Élargi de Vaccination (PEV) du ministère de la Santé publique et ses partenaires, est mis en place pour combattre des pathologies évitables. On citera : la tuberculose, la poliomyélite, le tétanos, la diphtérie, l’hépatite B, la coqueluche, les infections à Hib (méningite, épiglottite, bactériémie, cellulite, arthrite septique, pneumonie). Ajoutons les infections à pneumocoque, la rubéole et la rougeole, la fièvre jaune, les diarrhées à rotavirus, le cancer du col de l’utérus, etc.
En parcourant cette newsletter, on réalisera que d’autres vecteurs avaient freiné l’élan mêmes des familles les plus assidues à fréquenter les centres de vaccination. L’épidémie du covid-19 illustre bien les réelles tracasseries. Et aussi, les périodes récurrentes de peyi lòk n’ont pas facilité l’administration des vaccins.
En dépit de toutes ces entraves, on se rendra compte dans un article, que les agents de santé communautaires polyvalent (ASCP), n’ont pas ménagé leur énergie. C’est le cas de Ysemona Delande et son équipe tout terrain. Par monts et par vaut, à pied, à moto ou à dos d’âne, ils se rendaient dans les zones reculées, non accessibles au ministère de la Santé publique et de Population (MSPP), transportant, promouvant et distribuant les vaccins de routine. Ces agents sont des héros !
On retiendra dans un papier de cette périodique que le Dr Cassamajor a formulé plusieurs recommandations tout en souhaitant que le MSPP augmente le nombre d’agents de santé dans un ensemble de communes et de zones reculées.
Toutes les suggestions des professionnels de la santé consignées dans les lignes de ce nouveau numéro sont à prendre en considération.
Mais si on a les yeux grands ouverts sur deux facteurs primordiaux, on ajoutera les facteurs politique et économique. En mariant ces deux piliers, on dira, qu’il nous faut une bonne politique économique pour arracher ce pays de la pauvreté et instauré l’autorité de l’État dans ses fonctions régaliennes tels justice, police, ordre public et sécurité, défense, monnaie, finances, pour ne citer que ceux-là.
À l’analyse de ce qui s’observe et se décrit dans notre quotidien, la possibilité de la réduction du taux de mortalité infantile en Haïti est réalisable. Pour que cette chose envisageable arrive à se produire, elle passera nécessairement par la résolution de la question de la bonne politique économique en Haïti. Un atout majeur pour aborder objectivement ce fait. Savez-vous pourquoi ? La croissance économique libère un peuple de ses contraintes, de ses lumières en captivité. Avec la croissance, il s’épanouit, se réinvente dans sa manière d’être et se soucie davantage et méticuleusement de sa santé et de celle de ses enfants. Quand toutes les structures objectives sont mises en place, la vaccination ne sera plus un enjeu de taille pour Haïti, mais une question de routine. De simple routine pour des familles bien épanouies.
Claude Bernard Sérant
L’amour d’une mère à travers le carnet vaccinal
Le rapport de l’Enquête sur la Mortalité, la Morbidité et l’Utilisation des Services (EMMUS VI), publié en 2018 estime que seulement 41% des enfants âgés de 0 à 23 mois ont reçu toutes leurs doses de vaccin de routine autorisées par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Dans le département du Sud-est d’Haïti, la question se pose. Consciente de cet enjeu dans les efforts de lutte contre la mortalité infantile, Gina Lafontant de Radio Télé Express Continental de Jacmel, lauréate de la 2e édition du concours national de reportage sur la santé du Réseau haïtien des journalistes de la santé (RHJS), s’est penchée sur la question en se rendant à l’hôpital Saint Michel de Jacmel.
A peine 8 heures du matin, les rues de Jacmel bourdonnent d’activités. À moto, en taxi ou à pied beaucoup de femmes accompagnées de leurs enfants se rendent à l’Hôpital Saint Michel situé un peu à l’ouest de la ville. Cette structure sanitaire de la rue Saint Philippe est fréquentée par des femmes et des filles venant de différentes sections communales de la métropole du Sud’est pour faire vacciner leurs enfants.
Dans une grande salle située à l’entrée du service de la pédiatrie de cet imposant bâtiment de trois niveaux construit grâce à la coopération et le financement de la Croix-Rouge (canadienne, américaine et de l’Agence japonaise de Coopération internationale), plus d’une cinquentaine de parents et leurs enfants sont assis, les yeux rivés sur l’écran allumé d’un téléviseur diffusant des messages de sensibilisation aux bonnes pratiques de santé.
Roseline Pierre, cinq enfants, venant de la Montagne (11e section communale), fait partie de ces braves parents. Vêtue d’une longue robe multicolore, la tête couverte d’un bout de tissu en forme d’accordéon, la jeune mère de 21 ans allaite son bout de chou de quatre mois. Elle patiente.
L’infirmière en chef du service de vaccination, Miss Cléane Charles, tarde encore à arriver. Le sourire en coin, l’allaitante dit : ” Je viens ici régulièrement. On me dit que les vaccins qu’on donne à mon enfant le protègent contre tout un ensemble de maladies. ” Le bébé blotti contre sa poitrine se nourrit à petites gorgées, les yeux fermés, les poings serrés. ” Je fais tout ce que je peux pour que mon bébé ne rate pas une dose. Dans les séances de sensibilisation, on nous dit que toute négligence peut être fatale pour l’enfant. ”
Dans la salle où Roseline et d’autres femmes attendent et bavardent pour tuer le temps, soudain un silence se fait. Miss Cléane Charles est la personne par qui le silence est arrivé.
” Bonjour mesdames ! “, lance-t-elle.
– Bonjour miss.
Miss Charles habite non loin de l’Hôpital Saint-Michel. Elle a parcouru une bonne dizaine de kilomètres, à bord d’une motocyclette, pour se rendre à son travail.
En deux temps trois mouvements, elle s’est installée derrière une table dotée de tous les outils disponibles pour fournir ses services. Un autre climat règne dans la salle. Elle accomplit des gestes pratiques et méthodiques : tendre la peau de l’enfant entre le pouce et l’index, utiliser une aiguille pour administrer le vaccin d’un mouvement sûr et rapide. Des enfants pleurent à la vue même d’une seringue. Pour apaiser la crainte de leur nourrisson, des mères n’en finissent pas de prodiguer des câlins. Un petit mot affectueux pour sécher les larmes est susurré avec tendresse.
L’infirmière, maîtresse des lieux, appelle les enfants par leur nom. On avance à petits pas patients vers elle. Miss Charles parle, toutes les mères deviennent attentives : ” La vaccination est le moyen le plus sûr dont la médecine dispose pour protéger la santé de nos enfants contre beaucoup de maladies. ” Toutes les têtes acquiescent aux paroles d’une professionnelle de la santé. Elle poursuit : ” Aujourd’hui, nous avons le vaccin BCG. Il est autorisé par le ministère de la Santé publique pour éviter la tuberculose. Vous savez, ce germe est présent dans nos communautés. C’est pourquoi il est administré pour protéger les nouveau-nés contre l’infection tuberculeuse. Nous avons aussi le pentavalent. Ce vaccin est efficace contre cinq pathologies : diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B et Haemophilus influenzae type B. ”
Et qu’en est-il des autres vaccins ? ” Malheureusement, les autres ne sont pas disponibles “, déplore l’infirmière. Elle se mordille les lèvres tout en rappelant aux mères la bonne pratique du programme de la vaccination de routine : ” Un enfant doit obligatoirement recevoir les douze (12) doses de vaccins fixés dans le calendrier national du ministère de la Santé publique. Ces vaccins sont disponibles gratuitement dans nos hôpitaux et nos centres de santé. ”
Beaucoup de mères retourneront bredouille chez elles, espérant que ce n’est que partie remise.Roseline fait partie d’une cinquantaine de parents chanceux. Ce jour-là, son bébé a eu la possibilité de recevoir la deuxième dose de vaccin pentavalent. Il a eu la première dose, deux mois auparavant, tel que mentionné dans son carnet vaccinal.
Le bébé a l’air en bonne santé. L’infirmière déclare après l’avoir examiné ” Son indice de masse corporelle est correct. Sa température et sa pression artérielle normales. ” L’enfant se porte à merveille. Ce petit bonheur se traduit dans les yeux de Roseline.
Gina Lafontant
La vaccination de routine, un élément clé dans la lutte contre la mortalité infantile
Sur 1 000 naissances vivantes, 32 enfants n’atteignent pas un mois, 59 s’éteignent avant leur premier anniversaire et un sur 12 mourra avant cinq ans. Voici le sombre tableau dépeint par l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI, 2018) classant Haïti en tête des pays de la Caraïbes avec le taux le plus élevé de mortalité infantile.
Ce triste tableau est en adéquation avec une autre réalité tout aussi criante : la couverture vaccinale. Avec seulement 41% de couverture vaccinale complète, 49% partielle, et 10 % inexistante, Haïti affiche également le taux de couverture vaccinale le plus faible de l’hémisphère.
Sur 1 000 naissances vivantes, 32 enfants n’atteignent pas un mois, 59 s’éteignent avant leur premier anniversaire et un sur 12 mourra avant cinq ans. Voici le sombre tableau dépeint par l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI, 2018) classant Haïti en tête des pays de la Caraïbes avec le taux le plus élevé de mortalité infantile.
Ce triste tableau est en adéquation avec une autre réalité tout aussi criante : la couverture vaccinale. Avec seulement 41% de couverture vaccinale complète, 49% partielle, et 10 % inexistante, Haïti affiche également le taux de couverture vaccinale le plus faible de l’hémisphère.
À en croire les experts, il s’agit là d’une relation de cause à effet. Dr Clertida L. Cassamajor, pédiatre de carrière, est du même avis. ” Les vaccins protègent les enfants de toute une série de bactéries qui peuvent causer des maladies dangereuses, voire mortelles pour l’enfant “, explique la femme de science. En effet, a-t-elle poursuivi ” le taux de mortalité va de pair avec une couverture vaccinale incomplète. Un enfant qui n’est pas vacciné est beaucoup plus vulnérable. Plus les enfants sont vaccinés, plus ils sont protégés. ”
Pour augmenter la couverture vaccinale et faire baisser du même coup le taux de mortalité infantile, l’État haïtien et ses partenaires doivent travailler pour augmenter leur performance en prise en charge vaccinale. Selon Dr Cassamajor, cette performance devrait se baser sur la disponibilité et l’accessibilité des vaccins Elle passe aussi par l’intégration des parents dans la lutte contre la mortalité infantile. Ce qui inclut, selon la pédiatre, une bonne communication. ” Je pense que pour réduire le nombre d’enfants non-vaccinés, le ministère de la Santé publique devrait augmenter le nombre d’agents de santé dans nos communes et les zones reculées “, dit-elle tout en soulignant que la formation et l’éducation familiale sont des éléments importants dans la lutte contre la mortalité infantile.
La spécialiste fait remarquer que la santé des enfants est d’abord une question de famille puisque celle-ci constitue la cellule de base de la société sur laquelle s’élève tout État. C’est avec une conscience de professionnelle de terrain qu’elle assure haut et fort : ” C’est la famille qui s’occupe de la santé de leurs enfants (…) Les responsables peuvent mettre à disposition les soins de santé, les vaccins et autres outils, mais les parents doivent être sensibilisés et informés “.
Par ailleurs, pour une prestation de services de vaccination équitable, le médecin marche dans la logique du ministère de la Santé publique selon laquelle il faudrait atteindre davantage les communes à faible couverture vaccinale et aussi adopter une stratégie pour augmenter la couverture vaccinale à 95%.
Roseline Daphné Décéjour
Les ASCP, une porte d’entrée dans la vaccination de routine
Dans cette campagne de vaccination menée tambour battant par les agents de santé communautaires polyvalents (ASCP), les maîtres-mots qui trainent sur toutes les lèvres : soins curatifs de base, promotion, sensibilisation et prévention. Ces agents sont les pieds du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). Par monts et par plaines, des collines aux zones d’accès difficiles, ils vont vers la population. Ils sensibilisent les ménages sur les questions sanitaires de base liées surtout à la famille. Ce sont autant de portes d’entrée qui contribuent à l’amélioration des conditions de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants.
Dans nos villes de province où la carence des infrastructures sanitaires est patente, beaucoup de médecins font savoir que les ASCP jouent un rôle incontournable dans la vaccination de routine. Ils en veulent pour preuve qu’ils sont toujours à pied d’œuvre malgré vents et marées. On les voit sur des routes et des sentiers, à moto, à dos d’âne ou à pied, transportant du matériel de vaccination ou de sensibilisation. Ces agents font du porte à porte tels des témoins de Jéhovah. Ils annoncent la bonne nouvelle de la santé qui sauve des vies.
Pour illustrer : depuis 21 ans, Ysemona Delande évolue comme ASCP dans la commune de Hinche située dans le département du Centre. Elle est attachée depuis douze ans environ à Zanmi Lasante, le plus grand fournisseur de soins de santé non gouvernemental en Haïti qui opère à partir de Cange. Cette femme, comme nombre de ses pairs, chemine sur nos routes. Elle connaît les lieux comme sa poche. ” J’ai cinq localités sous ma responsabilité : Pandiassou, Terre Cassée, Haut Turquie, Dopaleur, Bois d’Homme “, énumère-t-elle. Les distances des points de vaccination ou autres qu’elle couvre régulièrement sont assez éloignées les unes des autres.
Pour éviter ces longues marches éreintantes, a-t-elle déclaré sur un ton reconnaissant, le ministère de la Santé publique a réussi à construire cinq postes de vaccination dans les localités nommément citées.
Difficultés rencontrées
Originaire de Hinche, Isemona a fait du chemin sur le terrain. Elle souligne les difficultés rencontrées et les prend avec philosophie. Le temps mis à parcourir les distances n’enlève en rien sa détermination à servir la communauté. Les braves n’ont pas d’heure. L’essentiel pour l’ASCP est de parvenir au but visé. Par temps de pluie quand elle est sur le terrain avec d’autres agents, les minutes et les heures ne se comptent plus. Pourquoi? Une rivière en crue peut vous emporter. Ce sont les risque du métier. Un âne rétif peut vous faire bien des misères sur un chemin tortueux. Pas question de reculer devant le travail qui vous attend. Un ASCP a pour mission d’avancer par tous les moyens.
Les problèmes rencontrés sur le parcours de notre ASCP pourraient remplir tout un recueil de données. Négligence, méfiance de certains parents vis-à-vis de la vaccination, manque d’information, pour ne citer que ceux-là. De même, elle pourrait récolter des données positives pour donner matière à la confection d’une histoire à succès d’un ASCP.
” Si certains parents sont réticents ou encore négligent à se présenter au poste de santé pour la vaccination de leurs enfants, pourtant, d’autres les amènent avec une joie renouvelée. C’est beau de voir une famille revenir régulièrement au poste de vaccination. On les donne en exemple tout en espérant que ces modèles peuvent inspirer d’autres parents “, dit-elle, l’œil confiant.
Isemona Delande déclare avec exactitude qu’elle est au service de la commune de Hinche dans le Plateau central depuis vingt et un an. À force de travailler et de se frotter avec tout un monde des communautés qu’elle côtoie, elle a fini par gagner la confiance des habitants. Elle fait le même constat en ce qui a trait à ses consœurs et confrères qui mettent du cœur à l’ouvrage. Toutefois lorsque des inconnus arrivent, les patients sont un peu réticents. Question d’habitude qui crée une seconde nature.
Selon les derniers statistiques de l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI), à date, Haïti compte 41 % d’enfants partiellement vaccinés et 10 % complètement vaccinés.
Marie Juliane David
L’implication des parents dans le respect du calendrier vaccinal, un atout majeur pour se protéger de certaines maladies
Dans la commune de Hinche, comme partout ailleurs dans le monde, un enfant, de deux (2) à dix-huit (18) mois, doit recevoir près de quatorze (14) doses de vaccins. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la vaccination est un moyen simple, sûr et efficace pour se protéger de certaines maladies. Ce procédé consiste à injecter dans l’organisme un agent (virus ou bactéries) dans l’objectif de créer une résistance à des infections spécifiques et renforcer le système immunitaire pour la santé de leurs nourrissons et des jeunes enfants.
Dans la ville de Hinche, commune du Plateau central, le personnel sanitaire et les parents manifestent un grand intérêt Sous une grosse tente dressée sur la cour de l’Hôpital Sainte-Thérèse, une bonne vingtaine de femmes patientent. L’espace est traversé à intervalles réguliers de cris de nourrissons, d’enfants et la voix affective de ces mères qui tentent de les calmer. Des pères de famille, rares au milieu de ces femmes, sont présents. Le calendrier vaccinal en main, ils répondent au rendez-vous fixé. Une telle habitude positive vient avec les séances de sensibilisation. Les infirmières et les agents de santé communautaires polyvalents leur ont appris que les vaccins protègent contre toute une série de maladies (polio, rougeole, variole, etc..). De plus, ce moyen sûr contre les maladies mortelles aide les enfants à grandir en bonne santé.
À l’Hôpital Sainte-Thérèse, pour démarrer la journée, une infirmière informe et sensibilise sur l’importance de la vaccination.
Elle dit à haute et intelligible voix : ” Il est impératif de faire vacciner les enfants, si le mien est vacciné et le vôtre ne l’est pas, c’est comme si aucun d’entre eux n’avait reçu leur dose vaccinale parce qu’ils sont tous deux exposés “. Après une courte séance de sensibilisation vient le moment consacré à la vaccination. On voit arriver deux autres infirmières. Elles prennent les signes vitaux puis administrent des vaccins.
Les vaccins, une vraie barrière contre beaucoup de maladies
Anita, une jeune mère de vingt-cinq ans, dit avoir beaucoup marché pour se rendre ici. Depuis qu’elle a pris part à des séances de sensibilisation avec des moniteurs dédiés au programme de vaccination, elle est devenue une porte-voix qui répand les informations qui sauvent des vies. ” On m’a appris que les vaccins sont une vraie barrière contre beaucoup de maladies. Quand mon enfant est vacciné, il ne va pas attraper la rougeole, ni la polio et bien d’autres germes qui rôdent autour de nous. Atansyon pa kapon. Je suis les conseils que l’on me donne “, dit-elle. Dans ce cadre sanitaire où la présence des femmes au poste de vaccination est la règle et celle des hommes l’exception, Joseph, 37, un travailleur actif, a laissé ses occupations quotidiennes pour répondre au rendez-vous fixé. Aujourd’hui il représente la figure du père de famille qui va au-devant de ses obligations. Il joue la complémentarité de l’autorité parentale en affirmant : ” C’est ma femme qui a l’habitude d’emmener notre enfant prendre ses vaccins. Mais aujourd’hui vue ses occupations, j’ai pris la responsabilité de l’emmener prendre sa dose. ”
Que s’est-il donc passé pour que Joseph s’intéresse à prendre la relève de sa femme ? ” Mon fils devait déjà recevoir toutes les doses, mais à cause de la pandémie du covid-19, il y avait des vaccins qui n’étaient pas disponibles. Une situation qui nous décourage. On imagine les conséquences d’une simple négligence sur la santé de notre enfant. Puisque l’on m’a dit que le vaccin est disponible, j’emmène mon fils “.
La santé, c’est la vie. Le vaccin, un complément qui renforce notre système immunitaire. Ce n’est pas Dr. Jouselie Faurestal, spécialiste en pédiatrie qui dira le contraire. Elle considère que la vaccination est l’un des piliers de la bonne santé des populations. Aussi, encourage-t-elle tous les parents à suivre le calendrier vaccinal tel que prescrit pour protéger l’enfant contre les maladies évitables par la vaccination.
Espérancia Jean Noël
Loin des tumultes de l’actualité, laissez-vous aller à découvrir des oeuvres d’art des artistes de notre pays. L’art sauvera le monde.
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