Sur 1 000 naissances vivantes, 32 enfants n’atteignent pas un mois, 59 s’éteignent avant leur premier anniversaire et un sur 12 mourra avant cinq ans. Voici le sombre tableau dépeint par l’Enquête sur la mortalité, la morbidité et l’utilisation des services (EMMUS VI, 2018) classant Haïti en tête des pays de la Caraïbes avec le taux le plus élevé de mortalité infantile.
Ce triste tableau est en adéquation avec une autre réalité tout aussi criante : la couverture vaccinale. Avec seulement 41% de couverture vaccinale complète, 49% partielle, et 10 % inexistante, Haïti affiche également le taux de couverture vaccinale le plus faible de l’hémisphère.
Ce triste tableau est en adéquation avec une autre réalité tout aussi criante : la couverture vaccinale. Avec seulement 41% de couverture vaccinale complète, 49% partielle, et 10 % inexistante, Haïti affiche également le taux de couverture vaccinale le plus faible de l’hémisphère.
À en croire les experts, il s’agit là d’une relation de cause à effet. Dr Clertida L. Cassamajor, pédiatre de carrière, est du même avis. ” Les vaccins protègent les enfants de toute une série de bactéries qui peuvent causer des maladies dangereuses, voire mortelles pour l’enfant “, explique la femme de science. En effet, a-t-elle poursuivi ” le taux de mortalité va de pair avec une couverture vaccinale incomplète. Un enfant qui n’est pas vacciné est beaucoup plus vulnérable. Plus les enfants sont vaccinés, plus ils sont protégés. “
Pour augmenter la couverture vaccinale et faire baisser du même coup le taux de mortalité infantile, l’État haïtien et ses partenaires doivent travailler pour augmenter leur performance en prise en charge vaccinale. Selon Dr Cassamajor, cette performance devrait se baser sur la disponibilité et l’accessibilité des vaccins Elle passe aussi par l’intégration des parents dans la lutte contre la mortalité infantile. Ce qui inclut, selon la pédiatre, une bonne communication. ” Je pense que pour réduire le nombre d’enfants non-vaccinés, le ministère de la Santé publique devrait augmenter le nombre d’agents de santé dans nos communes et les zones reculées “, dit-elle tout en soulignant que la formation et l’éducation familiale sont des éléments importants dans la lutte contre la mortalité infantile.
La spécialiste fait remarquer que la santé des enfants est d’abord une question de famille puisque celle-ci constitue la cellule de base de la société sur laquelle s’élève tout État. C’est avec une conscience de professionnelle de terrain qu’elle assure haut et fort : ” C’est la famille qui s’occupe de la santé de leurs enfants (…) Les responsables peuvent mettre à disposition les soins de santé, les vaccins et autres outils, mais les parents doivent être sensibilisés et informés “.
Par ailleurs, pour une prestation de services de vaccination équitable, le médecin marche dans la logique du ministère de la Santé publique selon laquelle il faudrait atteindre davantage les communes à faible couverture vaccinale et aussi adopter une stratégie pour augmenter la couverture vaccinale à 95%.
Roseline Daphné Décéjour