Organisé les 27, 28 et 29 mars dernier à l’hôtel Kinam, Pétion-Ville, le dialogue national pour l’élaboration de la prochaine demande de financement d’Haïti au Fond mondial pour combattre le vih, la malaria et la tuberculose, a connu des moments de tension, au 2e jour de cet événement. L’Association des Femmes haïtiennes infectées et affectées par le vih (AFHIAVIH), par la voix de sa présidente, Malia Jean, n’arrivait pas à digérer les chiffres qui laissaient entrevoir une diminution drastique de l’aide du Fonds mondial pour les pathologies précitées. Frustrée, elle a demandé au Dr Harry Geffrard « Pourquoi le montant de 119 381 896 dollars, alloué à Haïti pour la période 2020 – 2022, est passé à 110 796 378 dollars pour la période 2024 – 2026 ?»
Face aux dégraissement du montant alloué à Haïti pour la période allant de 2024 à 2026, réduit de 9.000.000 de dollars, l’association des LGBT et celle qui accompagne les travailleurs de sexe ont aussi élevé la voix au cours des ateliers du dialogue national.
Pour éclairer la lanterne des organisations multisectorielles, le conseiller technique de l’Organisation mondiale de la Santé, Dr. Harry Geffrard, a repris les chiffres projetés à l’écran : Vih : $ 67 995 904 ; tuberculose : $ 25 356 124 ; malaria : $ 17 444 350. Ce qui totalise la somme de $ 110 796 378, pour la période 2024-2026.
Pour attirer l’attention sur une possibilité d’augmentation plutôt que de réduction, Dr Geffrard, également coordonnateur de la commission de développement de propositions, dans le cadre de cette demande, a expliqué que la balance sur la subvention de la Covid-19 (C19RM) accordée à Haïti (cinq millions de dollars) et une demande de financement complémentaire pour le renforcement du système de santé (onze millions de dollars) sont à considérer.
Avec aplomb, le médecin étale les chiffres : 110 millions plus 5 millions, plus 11 millions. L’addition des dons donne : 126 millions de dollars, une somme supérieure par rapport à la subvention précédente.
Dans une interview en marge de l’événement, à l’hôtel Kinam, le consultant confie : « Avec la situation d’Haïti qui se complique, notre pays n’est pas en mesure de répondre aux procédures de demande régulière. Cela requiert tout un processus. Le CCM a donc signalé les contraintes au Fonds mondial. Celui-ci a considéré notre cas. Voilà pourquoi le Fonds nous a proposé une continuation du programme approuvé pour la période 2021-2024. »
Le Fonds mondial, cette institution internationale qui fédère l’État, la société civile dans sa diversité en vue de combattre, sur tous les continents, les problèmes de santé publique (vih/malaria, tuberculose, covid 19), selon le consultant, ouvre une fenêtre d’opportunités à Haïti pour le renforcement pérenne de son système de santé. Toutefois, il a fait comprendre que le don octroyé par le Fonds ne sert pas à prendre en charge les patients dans sa globalité, dans le cas d’une médecine holistique, il n’est qu’un apport qui permet aux États d’atteindre les objectifs que le monde s’est fixé pour faire échecs à ces trois pathologies que sont le vih, la tuberculose et la malaria.
Jobenson Andou
Après cet article, le RHJS vous invite à visionner cette capsule audiovisuelle signée Jobenson Andou sur le Fonds mondial pour le cycle 2024-2026 / VIH/Tuberculose / Malaria. Dr Harry Geffrard fait le point en marge de l’évènement. Cliquez ici :
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