À l’ouverture des ateliers de dialogue national, le lundi 27 mars au Kinan, Pétion-Ville, pour l’élaboration de la prochaine demande de financement au Fonds mondial pour les trois pathologies que sont le vih, la malaria et la tuberculose, le directeur général du ministère de la Santé publique, Dr Lauré Adrien, a déclaré : « C’est une activité importante qu’il faut s’approprier et même se réapproprier. Il s’agit désormais pour les représentants de l’État haïtien de s’investir davantage dans la gouvernance de la réponse à donner à ces trois maladies.»
Dans sa prise de parole, le directeur général a ouvert une fenêtre sur la pandémie du vih/sida, un drame mondial qui mobilise les acteurs de l’économie, de la finance pour mener une guerre totale contre le virus de l’immunodéficience humaine qui brandit toujours le spectre de la mort malgré les grandes avancées de la médecine. « Qui, dans cette salle, n’a pas une histoire qui le rapproche des pvvih ?», a-t-il demandé à une assistance emblématique de cette multisectorialité qui cogitera sur la demande de financement au Fonds mondial pour le vih/ la malaria, la tuberculose et le renforcement du système résilient et pérenne de santé durant la période 2024 – 2026.
Dr Lauré affirme haut et forme qu’il fait de cette lutte une affaire personnelle afin de trouver de l’énergie pour carburer et cheminer vers l’horizon 2030 qui affiche l’utopie sanitaire autour des trois 95-95-95.
Que signifient donc ces unités ?
Dans tous les discours prononcés, médecins, associations oeuvrant dans la lutte contre le vih répètent, et on retient « D’ici 2030, avec tous les efforts déployés tout au long des années : 95 % des personnes vivant avec le VIH en Haïti connaissent leur statut sérologique, 95 % des personnes qui savent qu’elles sont séropositives au VIH ont accès à un traitement, et 95 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.»
Dr Lauré Adrien, familier à cette narration qui imprègne nos acteurs, relativise en faisant comprendre que pour atteindre les objectifs mondiaux : « 95-95-95 » liés au VIH : la réponse doit être national, autrement dit, il faut aller chercher encore et encore d’autres secteurs dans cet ensemble multisectoriel.
Avec le contexte mondial de crise, de guerre en Ukraine, de pénurie de carburant, les temps sont difficiles. Aussi a-t-il évoqué le contexte global et la situation générale du pays. Selon lui, « pour atteindre la destination finale, il faut utiliser ce qu’on a de façon intelligente, car l’on est pas certain que l’on va avoir plus, mais il est obligatoire que nous pourrons avoir plus et mieux avec ce que nous avons», a-t-il souligné pour se référer à la présentation du Dr Maryse Narcisse, consultante pour le processus d’élaboration de cette demande de financement. Au tableau des chiffres alignés par Dr Narcisse, était soulignée la diminution de l’enveloppe budgétaire que le Fonds mondial octroie à Haïti pour la période allant de 2024 à 2026. Les chiffres : $110 796 378 ; tandis que pour la periode 2020 – 2022 : $ 119 381 896.
Toutefois, Dr Adrien garde le cap sur l’esprit positif en déclarant : « On ne peut montrer sa route à celui qui ne sait où aller. L’avantage que nous avons dans cette salle, nous savons tous où nous voulons aller.»
« Le ministère accompagne tous ceux qui sont à ses côtés pour organiser la réponse. Pour employer cette pensée que j’ai apprise en Afrique du Sud : Si au final vous n’avez pas réussi, on oubliera ce que vous avez tenté», a-t-il dit pour lancer officiellement ces ateliers de dialogue national.
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