Cette jeune femme qui proclame la vertu des hommes bonbons à travers un vidéoclip sur Internet, c’est SHEGA. En novembre 2022, à Toronto, le Kilimandjaro music awards qui couronne, à travers un grand spectacle les talents des artistes africains et aussi les artistes noirs vivants en Amérique du Nord, l’avait sacré « Meilleure artiste féminine ». SHEGA a exulté, elle a éclaté de joie en recevant ce prix. Depuis, cette native de Plaisance du Nord qui vit aux États-Unis comme nombre de nos artistes, a le vent en poupe pour déployer ses ailes de star. Elle s’illustre à travers des œuvres audiovisuelles aux couleurs des langues qui l’habitent en polyglotte (créole, français, anglais et espagnole). À travers son univers de création multilingue, elle capture l’attention sur plusieurs plateformes qui véhiculent sa musique.
J’ai été attiré personnellement par « Bonbon », un vidéoclip dont le titre familier rappelle cette confiserie aux goûts généralement sucrés et salés qui flattent nos papilles. À l’heure où les hommes sont traînés dans la boue par des femmes, à l’heure où le mâle est sali sur toutes les coutures dans les médias et le discours des organisations des droits de l’homme, SHEGA, une fleur du royaume du Nord d’Henri 1er, met une note rafraîchissante et mielleuse qui apaise. Au moment où l’image contagieuse de l’homme traité de porc fait ravage dans l’imaginaire d’un monde décadent, la nordiste oppose une représentation équilibrée, conviviale et nécessaire dans l’échange du couple homme/femme qui se complète dans un régal de plaisir de vivre côte à côte.
L’artiste élève dans la lumière celui qui n’est ni ange ni démon mais qui peut être l’un ou l’autre. En vérité, la nature humaine peut se réinventer en toute liberté. Aussi l’animal, avec tout ce qui comporte de biologique, de disposition naturel, d’inné, est-il déterminé à se nourrir de valeurs sociales, d’éducation et toutes activités d’apprentissage pour devenir un être culturel : un humain. Entendez par là, un être changeant, perfectible.
Ralliement pour une cause
SHEGA tire l’homme vers le haut. Tout en étant scotché sur les images du Cap-Haïtien de FxPro Entertainment qui défilent à l’écran ses rues étroites et propres, ses maisons rustiques, ses plages étendues de sable fin et sa mer turquoise, je me mets à suivre le cheminent des mots mêlés à des images. La vidéo signée du jeune réalisateur Schneider Jean-Baptiste me fait voir un autre angle dans le tohubohu des stéréotypes qui font tâche d’huile.
Le clip de tendance afro commence avec ces mots qui claquent : « On veut toujours me faire croire qu’il n’y a pas de bons garçons ».
La machine à construire des images dévalorisantes englobe et emporte tout sur son passage comme un raz-de-marée. Elle brise la colonne vertébrale de la société et nivelle tout dans la mare aux grenouilles.
Autre lieu commun qui rime avec les mots-marteaux qui abattent les verrous des citadelles de résistance : « On veut toujours me faire croire qu’ils sont tous des vagabonds ». Cette vision toute faite est symptomatique d’une culture marquée par des traits obscurs qui poussent l’un et l’autre à être plus sensible à ce qui se dégradent. Ici, on n’est pas dans l’équation ou l’un est l’autre ; on se retrouve plutôt dans l’équation sociale ou l’un hait l’autre. On notera au passage que le subconscient n’a pas le sens de l’humour. Autrement dit, cette structure de notre architecture psychique retient nos pratiques sociales dans l’expérience concrète de nos échanges à travers notre histoire de peuple.
SHEGA prend la liberté de rallier la cause de l’homme à celle de la femme dans un élan de complétude pour que un et un font un quand on s’aime. Elle dit haut et fort : « Moi je dis non non. Je suis tombée sur un bonbon ». On ne saura jamais quelle quantité de sucre, d’arômes et de fruits savoureux qui l’enivrent en découvrant ce bonbon qui lui fait dire : « Mon amour, tu fais la différence ».
Cet amour éprouvé et réciproque amène la petite fille de Plaisance à chanter « Bonbon » sur la plateforme YouTube ”SHEGA Bonbon” qui fait le bonheur de tous les amoureux à toutes les saisons de l’amour.
Pour un monde meilleur, le couple homme/femme rime intimement avec « deux bons » pour un bonbon. Effectivement. La famille, n’est-ce pas la cellule de base de la société ? Une république pourvoyeuse de bons citoyens vecteurs de bien-être comporte une bonne épouse et un bon mari. Se bon bonbon.
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
Source : www.lenouvelliste.com
PS. : Retrouvez la vidéo SHEGA – Bonbon Clip officiel sur la plateforme Youtube en cliquant sur ce lien que vous propose le RHJS :