Excellence Monsieur le Premier Ministre, Dr Ariel Henry
Monsieur le Ministre de la Santé Publique et de la population, Dr Alex Larsen
Madame la Ministre à la condition féminine et aux droits des femmes
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Monsieur le Président du Comité de Coordination Multisectoriel (CCM), Dr Hanse Larsen
Mme la Représente Spéciale Adjointe du Secrétaire Générale des Nations Unies, Coordinatrice Résidente et Coordinatrice Humanitaire, Mme Ulrika Richardson
Monsieur le Chargé de Mission de l’Ambassade des Etats-Unies en Haïti,
Monsieur le Charge du Portefeuille du Fonds Mondiale de la Lutte contre le SIDA, Tuberculose et paludisme,
Monsieur le Directeur Exécutif de l’UCMIT, Dr Lemoine Frantz
Madame la Directrice du Programme National de lutte contre le Sida, Dr Deas J
Chers Représentants et représentantes des Partenaires de la Société Civile,
Chers collègues du Système des Nations Unies en Haïti,
Monsieur le Directeur Pays de l’ONUSIDA,
Partenaires de la presse écrite, parlée, télévisée et en ligne,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs.
Excellence Monsieur le Premier Ministre, permettez-moi de vous partage le message de la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022.
Je cite :
Mes ami·es,
Je m’adresse à vous depuis la Tanzanie à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Aujourd’hui, souvenons-nous des plus de 40 millions de vies perdues à cause du sida. C’est aussi le moment de faire le point sur la riposte au sida et de nous engager à mettre fin au sida.
Cette semaine, nous avons publié un nouveau rapport qui fera date : Inégalités dangereuses. Dans ce document, nous attirons l’attention du monde entier sur une réalité difficile : notre retard actuel pour mettre fin au sida d’ici 2030, retard imputable aux inégalités.
Mais voici une bonne nouvelle : en poussant pour l’égalité, nous pourrons mettre fin au sida.
Premièrement :
Nous devons pousser pour l’égalité des femmes et des filles pour réduire leurs risques de VIH.
En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes ont trois fois plus de risques d’être infectées par le VIH que les garçons et les hommes du même âge. Ce constat incombe aux inégalités.
Permettre aux filles de finir leur scolarité secondaire peut réduire de moitié leur vulnérabilité à une infection au VIH. Ce risque peut baisser davantage lorsque nous incluons une éducation sexuelle complète et d’autres mesures favorisant l’émancipation des filles. Forts de ce constat, 12 pays africains se sont réunis au sein de l’initiative Education Plus qui jouit du soutien des Nations Unies.
Par ailleurs, nous devons combiner les services de santé sexuelle et reproductive avec les services de prévention et de riposte à la violence sexuelle et sexiste et au VIH.
Ils doivent être conçus pour fonctionner pour toutes les femmes et les filles, dans toute leur diversité.
Deuxièmement :
Nous devons pousser pour l’égalité en faveur des personnes marginalisées.
La discrimination à l’encontre des personnes marginalisées nuit à la riposte au VIH. De manière générale, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont 28 fois plus de risques de vivre avec le VIH. Ce risque est 35 fois supérieur pour les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, 30 fois supérieur pour les travailleurs et travailleuses du sexe et 14 fois supérieur pour les femmes transgenres.
Nous ne mettrons pas fin au sida si ce n’est pour tout le monde.
Les preuves sont claires : la décriminalisation facilite l’accès aux services. La décriminalisation sauve des vies.
Nous avons des exemples en Afrique et en Asie.
Mais voici la bonne nouvelle. La dynamique actuelle en Asie, en Afrique et dans les Caraïbes, tend vers la dépénalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe. Ces dernières années, cela a été le cas en Angola, au Bhoutan et au Botswana. Et ces tout derniers mois, Saint-Kitts-et-Nevis, Singapour, Antigua-et-Barbuda sont venus s’ajouter à cette liste. Dans 68 pays, ce type de lois est toutefois toujours en vigueur. Reléguons ces lois nuisibles et coloniales aux livres d’histoire.
Mais nous ne devons pas seulement dépénaliser, nous devons aussi lutter contre la stigmatisation.
La stigmatisation est le jugement que porte la société sur les personnes à cause de qui elles sont. Et la stigmatisation tue.
Nous devons y mettre fin pour les personnes vivant avec le VIH et pour les communautés marginalisées. Nous avons besoin ici de toutes les personnalités politiques, confessionnelles, traditionnelles et culturelles. Faites-vous entendre. Poussez l’égalité.
Troisièmement :
Une inégalité qui me fend le cœur est celle qui touche les enfants vivant avec le VIH. L’état actuel de la science devrait permettre d’éviter aux bébés de naître avec le VIH et aux enfants séropositifs de se retrouver sans traitement. Mais aujourd’hui, alors que trois quarts des adultes vivant avec le VIH suivent un traitement, ce n’est le cas que pour la moitié des enfants. C’est intolérable.
Nous ne pouvons pas laisser cette injustice honteuse et évitable se poursuivre. C’est pourquoi les Nations Unies, les partenaires internationaux, la société civile et les gouvernements des 12 pays les plus touchés se sont réunis et ont formé l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants. Nous allons de l’avant. La Tanzanie accueillera le lancement officiel en début d’année prochaine.
Pour finir, et cet aspect est crucial, pour mettre fin au sida, nous devons lutter contre les inégalités en matière de ressources.
La crise de la COVID-19 et la guerre en Ukraine ont accru les inégalités dans le monde entier. Jour après jour, les pays du G20 reçoivent 136 millions de dollars de remboursements de dettes en provenance de pays pauvres du Sud. Dans ces derniers pays, le remboursement de la dette accapare 4 fois plus de budget que les dépenses de santé, et 2 fois plus que les dépenses d’éducation.
En pleine crise de la dette, de l’austérité et des inégalités qui touchent les pays en voie de développement, certains pays riches ont réduit l’aide à la santé mondiale et envisagent des coupes encore plus importantes.
Ce n’est pas la bonne réaction. Ce n’est pas le moment de réduire la voilure, mais de voguer toutes voiles dehors.
N’oubliez pas : c’est grâce à la solidarité internationale que nous avons réduit les inégalités de financement et accompli des progrès incroyables contre le sida, y compris en ayant plus de 28 millions de personnes qui reçoivent un traitement vital. Et nous devons terminer le travail.
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA se joint aux personnes vivant avec le VIH et aux communautés du monde entier dans le cadre d’un appel à l’action commun : pousser pour l’égalité.
L’égalité de l’accès aux droits, l’égalité de l’accès aux services, l’égalité de l’accès aux ressources, l’égalité de l’accès aux meilleures découvertes scientifiques et aux meilleurs médicaments. Ainsi, nous mettrons fin au sida.
Fin de citation.
Je vous remercie
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
Au nom du Système des Nations Unies, j’ai l’honneur de prendre la parole au cours de cette cérémonie aux côtés du gouvernement Haïtien et des partenaires. Cette commémoration est une tradition qui offre à tous une occasion d’exprimer notre solidarité aux personnes infectées ou affectées par le VIH, de célébrer les avancées de la riposte au VIH et de faire le point sur les défis pour trouver des solutions ensemble.
La dernière décennie a connu des nombreux progrès dans la lutte contre le VIH/SIDA, avec par exemple en Haïti une réduction de 50% des nouvelles infections de 2010 et 2021 (9000 à 4300) et la réduction des décès lié au sida. Cependant, les éfforts de la riposte au niveau mondiale ont été très affectées par la pandémie de la COVID-19, par exemple comme impact de la COVID19, au niveau mondiale, l’ONUSIDA et le Fonds Mondiale ont observé une grave perturbation de l’accès aux systèmes de santé, ainsi que les services de dépistage du VIH et de traitement ont fait état d’un recul significatif auprès des groupes vulnérables pratiquement dans tous les pays.
Le VIH/SIDA continue de représenter un problème majeur de notre époque, avec des conséquences sur le développement humain malgré de nombreuses avancées qui ont été faites, y compris en Haïti.
En Haïti, il est estimé à ce jour 150 000 personnes vivant avec le VIH, dont 124 000 sous antirétroviraux. Le taux de prévalence quant à lui est estimé à 1,8% parmi sa population adulte, ce qui constitue le pays avec le taux de prévalence le plus important dans la région des Caraïbes. Il est important de signaler que l’épidémie est féminisée, les femmes ont une prévalence de 2,2% contre 1,4% pour les hommes.
En Haïti en plus de l’impact de la COVID1-9, il s’ajoute les crises multiples sécuritaire, humanitaire et sanitaire avec la résurgence du choléra depuis octobre 2022.
La bataille contre le VIH/SIDA n’est donc pas fini. Faisant référence à la nouvelle Stratégie Mondiale 2021-2026 adoptée en juin 2021 par les États membres, lors de la réunion de haut niveau sur le VIH/SIDA de l’Assemblée générale des Nations Unies, à laquelle Haïti a participé activement.
Cette stratégie tire parti de quatre décennies d’expérience de la riposte au VIH, en aidant les gouvernements, les partenaires et les communautés à « mieux reconstruire », en soutenant les systèmes de santé pour qu’ils soient plus résilients et placent les communautés au centre de tous les efforts.
A cette occasion, la Secrétaire générale des Nations Unies, M. Antonio Guterres déclarait « Si les cibles mondiales en 2020 n’ont pas été atteintes, c’est principalement à cause des inégalités. L’élimination des inégalités est porteuse de changement pour les personnes vivant avec le VIH, les communautés et les pays. »
Par communautés on entend des adolescents, des jeunes, des hommes, des femmes et des enfants. Mais aussi des populations et communautés particulièrement vulnérables, y compris les personnes vivant avec un handicap, les populations vivant ou traversant des situations d’urgence humanitaire, les populations migrantes ou déplacées internes (on pense notamment aux déplacés internes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ou aux populations vivant dans des quartiers sous forte emprise des gangs), qui sont toutes susceptibles d’être exposées au VIH et confrontées notamment à la violence, à la stigmatisation et à la discrimination.
A travers le thème de la journée d’aujourd’hui, Poussons pour l’Égalité, l’ONUSIDA met l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie de sida et d’autres pandémies dans le monde. Cette lutte doit donc s’inscrire, en Haïti, dans le cadre des efforts vers la mise en œuvre des objectifs de développement durable, les ODD, dont le mot est ne laisser personne de côté.
Je voudrais dire un mot sur l’Appel au Cholera+ que l’on a lancé ensemble dernièrement. Je rappelle que le + de l’Appel veut dire que l’on met l’accent sur la réponse au Choléra tout en s’assurant de la continuité des services des santé, y compris le VIH et d`’autre part adresser toutes les inégalités y compris les violences dans le contexte actuel, en particulier les violences bases sur le genre et les viols dont sont victimes les femmes dans les zones affectées par les gangs. Dans ce contexte le Système des Nations et d’autres partenaires accompagnent le Ministère de la Conditions de la Féminine et des droits de la femme dans sa campagne sur la masculinité positive depuis le lancement des 16 jours d’activisme.
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de reconnaitre et de saluer ici l’engagement et le leadership du Gouvernement, qui ont permis de définir les priorités pour le VIH dans le Plan Stratégique Multisectoriel 2018-2023 et dans le plan Directeur de Santé 2021-2031 du pays.
Je voudrais remercier toute la communauté des Partenaires Techniques et Financiers pour le rôle d’accompagnement auprès des acteurs nationaux, en particulier le PEPFAR, le Fonds Mondial et les Agences des Nations Unies et autres. La question du financement de la santé et de la lutte contre le VIH reste un enjeu important dans un contexte de faible contribution domestique et de dépendance aux ressources externes, notamment à travers le PEPFAR (110 Millions USD, 2021) et le Fonds Mondial (79 Millions VIH/TB, pour la période 2021-2023). Vue que l’on va l’année prochaine commencera l’exercice de développement des propositions pour la période 2024-2027, j’en profite donc pour faire un plaidoyer pour une augmentation progressive de la contribution de la part nationale à cette lutte, et en même temps pour remercier et encourager les donateurs à continuer les efforts.
Je voudrais vous réaffirmer au nom de tous mes collègues du SNU engagés à vos côtés dans cette lutte, notre entière et pleine disposition à vous accompagner. A savoir, le Programme Commun des Nations Unies de lutte contre le SIDA (ONUSIDA), avec le Secrétariat de l’ONUSIDA et ces 11 Agences coparraines, notamment l’OPS/OMS, l‘UNFPA, le PAM, l’UNICEF, le BIT, l’UNESCO, l’ONUFEMMES, le UNDP, le HCR, l’UNODC et la Banque Mondiale.
Nous collaborons étroitement avec le gouvernement, la société civile et les partenaires pour atteindre les objectifs nationaux.
Je vous remercie
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