Le nombre de cas de choléra en Haïti est passé de 32 à 66 pour la période allant du 10 au 18 octobre 2022. Les cas suspects se chiffrent à 564 contre 266 pour cette même période, soit une augmentation de plus de 50% en huit jours.
La liste des victimes de choléra s’allonge en Haïti. « S’il y a quelques jours, soit le 10 octobre, nous avons enregistré 266 cas suspects et 32 cas confirmés, aujourd’hui, selon le dernier bilan, 564 cas suspects, 66 cas confirmés, 188 hospitalisés et 22 décès institutionnels ont été enregistrés », a révélé Jeanty Fils Exalus, porte-parole du ministère de la Santé publique et de la Population durant sa participation à l’émission ‘’Panel Magik’’. Il en a profité pour exprimer ses inquiétudes par rapport au fait que le choléra touche beaucoup d’enfants dans le pays. « Il y a un paramètre qui attire l’attention du ministère, et par rapport à cela, nous continuerons de demander à toute la population de faire attention et surtout de protéger les enfants parce que dans la catégorie des enfants âgés entre un et quatre ans, nous avons répertorié 71 enfants de sexe masculin et 65 enfants de sexe féminin parmi les cas suspects et confirmés. Dans la catégorie des enfants âgés de cinq à neuf ans, nous avons recensé 38 garçons et 48 filles. Au total, 222 enfants sont concernés, un chiffre impressionnant. Nous avons aussi constaté qu’il y a probablement un relâchement chez des personnes beaucoup plus âgées. Dans la catégorie de 20 à 29 ans, 41 garçons et 29 femmes sont touchés. Dans la catégorie de 30 à 39, nous avons recensé 36 de sexe masculin et 23 de sexe féminin. Cette situation continue d’évoluer et il y a des alertes sur plusieurs communes du pays », a-t-il alerté.
« Le département de l’Ouest est celui qui compte le plus de cas de choléra, mais il y a des alertes sur d’autres départements du pays, tel que l’Artibonite. Le Centre, les Nippes a averti M. Exalus. « Les Nippes précisément au niveau de Petit-Trou- de-Nippes où deux cas suspects ont été enregistrés. Au niveau du Centre, il y avait des alertes sur Mirebalais et Saut-d’Eau. Au niveau de l’Artibonite, il y a des alertes sur St-Michel, St-Marc, Gros-Morne et Desdunes », a-t-il expliqué, rappelant que la maladie est contagieuse et dangereuse. « La maladie choléra se propage rapidement et est très fragile parce qu’elle a la potentialité de déshydrater les victimes rapidement et même les tuer si elles ne prennent pas toutes les mesures nécessaires. Donc, lorsque les cas augmentent cela traduit qu’il y a une négligence au niveau de la population notamment dans le respect des principes d’hygiène. Cela montre que plus il y a de cas recensés, plus la maladie peut voyager parce que les gens qui l’attrapent en sont porteurs », a mis en garde le Dr Exalus tout en soulignant que cette maladie est sous surveillance épidémiologique : « Cette maladie est sous surveillance épidémiologique par rapport à sa capacité de provoquer des dégâts dans un temps record. »
Les symptômes du choléra sont l’apparition d’une diarrhée aqueuse, le vomissement, la déshydratation, entre autres. Le Dr Exalus encourage toute personne présentant ces signes à boire du sérum oral puis à se rendre dans une structure de santé pour la prise en charge. Les Centres de traitement de choléra (CTC) sont disponibles dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans d’autres communes du pays. « Plusieurs structures sont déjà disponibles : les Centres de santé de Solino, de Cité de l’Eternel, de Saint-Michel, Décayette, le centre hospitalier Fontaine, l’hôpital communautaire de référence Raoul Pierre Louis à Carrefour, l’Hôpital universitaire La Paix, au niveau du pénitencier national, l’hôpital St-Damien, les centres Gheskio au niveau du Bicentenaire, la fondation St-Luc, les MSF de Drouillard, de Turgeau, le foyer Sainte-Camille, l’hôpital universitaire de Mirebalais », a-t-il listé précisant que d’ autres structures font des mises en place pour accueillir les malades du choléra.
Germina Pierre Louis
Source : Le Nouvelliste