Haïti a participé au premier sommet ibéro-américain des droits de lʹhomme qui s’est tenu du lundi 22 au mercredi 24 août 2022 au Salvador, en Amérique Centrale. Ce sommet a été organisé par le Bureau de la défense des droits de lʹhomme de San Salvador, réunissant 17 pays de l’Amérique latine, Centrale et les Caribes. Haïti était parmi les différents participants et intervenants à ces deux journées d’échange sur les « Avancées et défis dans la réalisation des droits humains en ibéro-Amérique ».
Le Dr Renan Hédouville, en sa qualité dʹOmbudsman dʹHaïti, a fait une présentation sur « lʹimportance de reconnaitre comme droits fondamentaux de la personne humaine, les droits liés à lʹeau, à lʹenvironnement et à l’alimentation », ce en compagnie de ses homologues du Brésil, Equateur, Porto Rico, Barcelone.
D’entrée de jeu, le Protecteur du Citoyen a rappelé que « les droits liés à l’eau, à l’assainissement, à l’alimentation constituent des droits économiques, sociaux et culturels, faisant partie des droits de la deuxième génération des droits de l’homme et dans laquelle on retrouve également le droit à l’alimentation, au travail décent, à la liberté syndicale, au logement, à la sécurité sociale etc… »
Une Haïti mal en point
La République dʹHaïti est, depuis plus d’une décennie, sous la coupe des gangs armés qui sèment la terreur dans le pays. Kidnapping, meurtre, traite des personnes, violences sexuelles, crime financier, migration, ajouté à cela la crise socio-économique et politique du pays, ce sont, entres autres, les calvaires que vivent les Haïtiens ces dernières années. Le Protecteur du Citoyen a profité de l’occasion pour rappeler combien la situation insécuritaire constitue une entrave à la pleine jouissance des droits économiques, sociaux, culturels de la population haïtienne.
« En Haïti, on vit une crise politique aigue. De manière générale, on pourrait même dire que les droits économiques, sociaux et culturels ne sont ni disponibles ni accessibles ni acceptables et ni adaptables en Haïti. Cette crise se caractérise par l’insécurité généralisée, beaucoup de cas de kidnapping opérés par des bandits armés clairement identifiés, des assassinats, de graves violations de droits humains : des journalistes ont été assassinés au début de l’année. Il y a de cela pratiquement quelques semaines, soit le 6 août dernier, un ancien sénateur et directeur général d’une institution publique a été assassiné et son corps brûlé vif à Laboule 12, commune de Pétion-Ville. Et ce weekend, au moment de laisser le pays trois membres d’une même famille d’un avocat ont été tués. La situation dégradante sur le plan sécuritaire a de graves conséquences sur la jouissance des droits économiques, sociaux et culturels particulièrement le droit à l’alimentation, à l’eau, à l’assainissement, etc…De nombreuses familles n’ont pas accès à l’eau alors que l’eau potable et l’assainissement sont indispensables à la vie et à la santé et essentiels à la dignité de tous », a déclaré le Protecteur du Citoyen.
Le Protecteur du Citoyen a fait appel au sommet ibéro-américain des droits de lʹhomme, au Salvador, à la solidarité des institutions nationales des droits de lʹhomme (INDH) dans le monde, dans le but de contenir les violations systématiques continues des droits de humains en Haïti. Du haut de la tribune, il a lancé : « L’OPC, INDH d’Haïti veut profiter de cette occasion pour solliciter la solidarité des autres INDH sœurs ici présentes pour nous aider dans notre mission de protection et de promotion des droits humains pour que l’État puisse respecter ses engagements en matière de respect, de la protection et de la mise en œuvre des droits humains en Haïti. »
Wooselande Isnardin
woosebelfort @gmail.com